Présentation
Note d'intention
Notes de mise en scène
Lieu : Centre Culturel Jean Arp. 7 nominations Molières 2000
Des hommes et des femmes, dans le coma, se retrouvent dans un lieu nommé " Hôtel des deux mondes ", sorte de no mans land où les clients attendent que lon décide de leur sort. Sortiront-ils par le haut, vers le ciel ou par le bas pour retrouver leur quotidien ? Des rencontres se nouent sous le regard dun mystérieux docteur.
Comme dans les autres pièces dEric-Emmanuel Schmitt, on rit et on sinterroge. Il nous livre, ici, avec une grande sincérité ses angoisses sur la mort. Est-ce une fin ? Sommes-nous libres ou à la merci du Destin, de Dieu, du Diable ? Il parvient cependant à traiter ces questions fondamentales avec une sorte dallégresse, comme sil se libérait enfin dun sujet qui le taraudait depuis longtemps et dont il parvient enfin à parler. On peut faire un rapprochement avec le Huis Clos de Sartre, mais avec un soupçon dhumour et despoir en sus.
Dans un décor superbe, les comédiens arrivent à faire passer la drôlerie et lémotion du texte.
Il peut paraître fou de vouloir nourrir le théâtre de philosophie sans lâcher le théâtre - et cela m'apparait fou certains jours. Il est encore plus fou de le faire dans les couleurs de la comédie. On attend plus la philosophie dans la tragédie mais, que voulez-vous, je ne peux pas écrire de tragédie, n'ayant pas une conception tragique du monde. Ma vision, plus songeuse plus hypothétique, fuyant les certitudes et demeurant sur le fil du doute, ne trouve sa forme que dans la comédie. Ma gravité n'est pas grave, mais légère.
Ce voyage à l'Hôtel des deux mondes, chaque année, j'ai essayé de l'écrire depuis Le Visiteur. Ce suspens métaphysique m'attirait et me faisait peur. Je mis six ans à en voir nettement tous les personnages, cerner les implications et à en maîtriser le propos.
Cet Hôtel des deux mondes rencontre, un instant, la situation métaphysique de l'admirable Huis-clos de SARTRE. Mais mon existentialisme se trouve aux antipodes du sartrien, bien plus proche de celui de PASCAL ou KIERKEGAARD. Car je ne vois rien d'absurde dans l'univers, je n'y vois que du mystère, et, dans ce mystère même, des raisons d'espérer.
Eric-Emmanuel SCHMITT
Eric-Emmanuel Schmitt et moi, nous nous sommes invités à traverser l'Atlantique.
C'est en voyant la création en langue anglaise du Visiteur, à Montréal qu'il m'a invité à venir mettre en scène une nouvelle production à Paris, la saison dernière au Théâtre Marigny, salle Popesco.
C'est en assistant à une représentation de cette production que Donald Sutherland m'a invité à venir le mettre en scène dans la création nord américaine de Variations Enigmatiques cette saison à Los Angeles.
Cette collaboration a suscité un nouveau rendez-vous entre l'auteur, le producteur Jean-Marc Ghanassia et moi-même, cette fois avec la création de l' Hôtel des deux mondes, de nouveau à la salle Popesco du Théâtre Marigny.
Avec l' Hôtel des deux mondes, je retrouve ce qui me passionne au théâtre et plus particulièrement dans celui d'Eric-Emmanuel Schmitt : l'étonnement.
Cette troisième collaboration propose un rendez-vous inattendu entre des personnages étonnés de se rencontrer, dans un lieu où le hasard n'est qu'une illusion supplémentaire, permettant la découverte, l'émerveillement et peut-être une prise de conscience salvatrice.
D'une parole qui se met en route, c'est un chemin qui se trouve nommé, différent pour chaque "client" de l'hôtel, riche en surprises, certaines devenant d'inappréciables cadeaux.
La vie, sous toutes ses formes est source d'étonnement. Dans cet Hôtel des deux mondes, les rendez-vous du destin n'existent que pour en découvrir la richesse.
DANIEL ROUSSEL
Paris, le 15 juin 1999
22, rue Paul Vaillant-Couturier 92140 Clamart
Voiture : périphérique sortir Porte de Châtillon puis Départementale 306 suivre le fléchage Clamart et Centre Culturel Jean Arp.