I like him and he likes me - Elie Hay / Libido Sciendi - P. Rambert

I like him and he likes me
Libido Sciendi

Durée : 55 minutes
Conception : Elie Hay
Interprétation : Lorenzo de Angelis et Elie Hay.

Ancien élève du Cndc d’Angers et intérprète chez Gisèle Vienne, Elie Hay présente aux Inaccoutumés son premier projet personnel : I like him and he likes me. Soit un tryptique ayant pour thème la rencontre et dont sont présentés à la Ménagerie de Verre les deux premiers épisodes.

Traitant l’acte de la rencontre dans ce qu’il a de brut et d’indéfini, I like him and he likes me tente, en vain, de porter celui-ci jusqu’à sa résolution la plus juste. La dramaturgie est alors ramenée à son plus simple appareil, s’émancipe de la représentation, cherchant avant tout le corps dans ce qu’il est de plus concret.

"I love my little rooster and my rooster loves me (...)
And I love my little hen, and that hen, she loves me (...)
And I love my little duck, and that duckling loves me (...)"

I like him and he likes me est au départ le projet filmique de trois vidéos déclinant trois états de corps en situation : la bagarre, l’amour, la fête. Le film est la matrice d’histoires dans lesquelles la caméra est l’autre, le regard qui donne la matière de la situation, un spectateur fantasmé...

Elie Hay est danseur, chorégraphe. Lorsqu’il réalise ces vidéos, il les imagine comme la matrice d’un moment qu’il est possible de jouer sur scène, une sorte de vidéo scénario. Bien qu’indépendants les uns des autres ces trois « modules » forment ensemble une fresque qui affirme le corps, sa concrétude, sa résistance, comme le socle des possibles.

À la Ménagerie de Verre, Elie Hay présente une action, la bagarre puis une vidéo, l’amour. Flirtant avec l’imagerie du combat de rue ou du film pornographique, Elie Hay affronte pourtant le cliché pour le dépasser et invente dans la masse un langage, un espace singulier, que l’on peine au final à catégoriser. Tout en léchant le pop, le baroque, le romantisme ou le vulgaire les formes qu’il invente ne relèvent pas d’une catégorie simplement identifiable. Elie Hay signale l’espace complexe où une individualité du geste peut surgir, là aussi où la rencontre peut advenir et pourquoi pas, le politique se réinventer.

I like him and he likes me en tournée : 2009 - CCN de Rennes (à confirmer).

Durée : 40 minutes
Conception : Pascal Rambert
Interprétation : Ikue Nakagawa et Lorenzo de Angelis
Production déléguée : théâtre2gennevilliers - Centre dramatique national de création contemporaine en coproduction avec le Festival Montpellier Danse 2008

Auteur, metteur en scène et directeur du théâtre2gennevillers - Centre dramatique national de création contemporaine depuis 2007, Pascal Rambert présente à la Ménagerie de Verre son premier projet chorégraphique : Libido Sciendi. Soit - en 4 x 10 minutes - deux corps nus, un baiser et une scène d’amour au sol. Le tout sous une lumière blanche et sans aucun accessoire.

Accouplement chorégraphié ? Peut-être…. En tout cas, une chose est sûre : Libido Sciendi traite de la question du désir physique, sans frein, sans limites et hors des mots.

« En travaillant dans le studio. En regardant. En restant sans parler avec les danseurs pour que viennent dans le travail en temps réel les matières, le vocabulaire, une forme d’écriture, je pense, là, le lundi 9 juin au milieu des répétitions et à à peine un mois de la première que ce que nous faisons tient d’un rituel intérieur, une façon de se connaître par la peau oui mais par l’intérieur de la peau.

Un chemin de soi vers l’autre mais par l’intérieur. Un chemin intérieur. On pourrait croire que cet acte – rendre compte du désir – est un acte de provocation pour celui qui le regarde. Je comprends qu’on ne puisse faire l’économie d’une réflexion sur le regard de celui qui regarde : il faudrait laver son regard comme dans le travail nous avons lavé le nôtre.

De façon surprenante et paradoxale petit à petit la charge sexuelle concentrée autour des zones érogènes disparaît peu à peu, s’efface, "se défonctionnalise" pour laisser la place au corps entier comme surface totale de jouissance, de douleur, de peine, de plaisir, de transcendance: là est le projet. Loin donc des provocations. Je veux dire : je comprends que certains puissent le voir comme ça ou le penser. Or, il n’en est rien. Je ne suis pas dans cette démarche du tout. Je suis dans une démarche contraire à la provocation. Je suis dans une démarche de simplicité, de clarté, de transparence bien plus difficile que la provocation : être face à de la présence où l’artifice serait tombé au sol comme peau morte, laissant voir. Laissant tout voir. Ce que l’on recherche tous à voir aux "spectacles vivants", vous comme moi : un peu de vie s’il vous plaît. »

Pascal Rambert, juin 2008.

Libido sciendi en tournée : 6/02/2009 - Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse/Midi Pyrénées.

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