Spectacle en italien surtitré en français.
En 2002, nous avons accueilli dans le cadre du Festival d'Automne à Paris les deux précédents spectacles de cette compagnie sicilienne : Festa et Bar, deux instants de vie cruels et drôles à la fois dont Spiro Scimone avait écrit les textes.
Il Cortile remet en scène les deux complices que sont Francesco Sframeli et Spiro Scimone dans une pièce qui rappelle que la compagnie avait, il y a quelques années, monté En attendant Godot de Beckett.
Ils sont Peppe et Tano, deux hommes venus de nulle part, réunis au hasard de leur misère dans une cour où s'amoncellent les déchets, où règnent les rats, deux vaincus qui résistent encore par la force de la parole. Un troisième personnage les rejoint, un homme sans prénom qui parle de son épouse cachée sous la montagne de déchets, de son travail perdu, mais aussi des souvenirs qui le font vivre.
Un théâtre réaliste et poétique, cruel et tendre, où les corps se défont mais où les mots font office d'élixir de vie.
La musicalité est fondamentale. Quand j'écris, je pars toujours du dialogue parce que je considère un texte théâtral comme une partition. Pour moi, les mots sont des notes et leur association forme un son. Ce son doit être naturellement très harmonieux et agréable à qui l'écoute. Cette musicalité est construite de façon à rendre « l'atmosphère juste » pour ce qui doit être représenté.
Par la répétition continuelle de mots, j'aime à créer des états d'âme, une atmosphère angoissante, obsessionnelle. Si on y ajoute la fantaisie du dialogue, le parler quotidien peut s'envoler vers une dimension paradoxale, souvent très ironique. Alors advient un langage théâtral, détaché de tout réalisme. Mes dialogues ne sont pas naturalistes, même s'ils semblent évoquer des préoccupations quotidiennes. Ce sont des dialogues très théâtraux, absurdes quelquefois, mais profondément vrais et humains. »
Spiro Scimone
17, boulevard Jourdan 75014 Paris