I. Filii (Mélo)
II. Patris (Porno)
III. Et spiritus (Philo)
Comment nommer, sur scène, l’amour « qui n’ose pas dire son nom » ? Est-ce par le biais d’un discours mélodramatique, tendant à justifier la différence par la souffrance, le malheur par la solitude ? Par l’avènement d’une parole pornographique ? Par des justifications d’obédience psychanalytique (Freud) ou historique (l’amour grec) ? Ou encore par une provocation militante ?
Cette question de la nomination est au centre de In nomine. On pourrait la croire dépassée, à l’heure du mariage des personnes de même sexe, des discussions parlementaires sur l’homo-parentalité et du développement du marketing gay. Pourtant, elle reste d’actualité parce que la relative reconnaissance d’aujourd’hui permet enfin de poser un discours critique « de l’intérieur » sur les codes et les modes de vie « homosexuels ».
Cette question posée à la société est aussi une question au théâtre, et à sa faculté de représenter les enjeux contemporains. En quoi le théâtre permet-il d’interroger l’individuel et le collectif mieux que d’autres disciplines artistiques ? Entre littérature et littéralité, où trouve-t-il ses limites ?
Musique : Dimitri Shostakovich, Quatuor n° 8 en do mineur op.110, par The Shostakovich Quartet.
"Franchise, humour et pudeur pour dire l'homosexualité. Un spectacle qui prend par surprise et ne cesse de s'interroger sur lui-même. In nomine est un conte, un récit où l'illusion croise la réalité. Une plongée dans l'univers de l'homosexualité, mais surtout une réflexion sur le théâtre, sa capacité à aborder un tel thème, à nommer cette « chose », cet « amour qui n'ose pas dire son nom »". Jean-Marie Wynants, Le Soir, Bruxelles
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