Iphigénie

du 25 février au 6 avril 2003

Iphigénie

« Je rêve d’un théâtre sensuel, où la parole surgit de la danse des corps. Racine l’invente ! Iphigénie… c’est une folle histoire d’amour, un sublime western, une tragédie sauvage. » Ophélia Teillaud
Un mythe en or (Toute ressemblance avec…)
Homo bellicus et homo dialogus : guerre ou amour ?
Laboratoire de l’acteur : Iphigénie, premier volet d’un diptyque 
Théâtre du Conte Amer

Un théâtre sensuel, où la parole surgit de la danse des corps. Racine l’invente ! Iphigénie, c’est …une folle histoire d’amour, un sublime western, une tragédie sauvage.

La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? Pour l'heure rien n'est moins sûr et l'armée grecque, amassée dans le port d'Aulis sous la houlette de tous ses rois, piaffe. Tant de beaux combats, tant de gloire, tant de richesses l'attendent sur l'autre rive et depuis trente jours pas un souffle de vent pour traverser ce petit bout de mer !..Tel en ont décidé les dieux. Par la voix de Calchas, l'oracle dit que pour apaiser eux aussi leur juste soif de sang, ils exigent d'Agamemnon, élu Roi des Rois, qu'il leur sacrifie sur l'autel sa fille Iphigénie.

Agamemnon refuse mais le rusé Ulysse le persuade. Pour attirer Iphigénie en Aulide, Agamemnon prétexte de hâter son mariage avec Achille qu'il croit retenu à Lesbos. Il se ravise mais trop tard. Au petit matin Clytemnestre et Iphigénie arrivent au camp tandis que l'impitoyable Calchas affûte déjà le couteau et que le prompt Achille trop tôt de retour apprend avec ravissement l'imminence de son mariage.

Qui sont ces hommes qui ont tant besoin de la guerre ? Qu'est-ce que cette vie qui a tant besoin de la mort ? Racine, maître de sa plume et de son mythe, distille une intrigue à perdre haleine… malgré l'absence de vent. Mais il fait aussi entendre qu'entre la femme et l'homme une autre parole, un autre sens de l'Histoire sont en marche, et que c'est toujours au théâtre de porter inlassablement cette parole là, qui est ma quête, mon credo.

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Pourquoi suis-je obsédée par la guerre et l'enfance sacrifiée ? Qu'est-ce que cet honneur et cette gloire dont l’homme revêt l'ivresse du meurtre, du massacre ? A quelle absolue ivresse d'être, à quelle identité magnifiée accède-t-il dans la libération de sa rage et de sa puissance d'autodestruction, plus précieuses à ses yeux, plus impérieuses que sa puissance créatrice ? COMME L’INSECTE SE JETTERA TOUJOURS SUR LA FLAMME, SE POURRAIT-IL QUE L'HOMME SE JETTE TOUJOURS DANS LA GUERRE, Y VIOLE TOUJOURS LA FEMME, Y SACRIFIE TOUJOURS L'ENFANT ?

A moins que la femme, que l'amour de la femme, que l'amour de l'enfant ne l’arrachent un jour à son aveuglement d'animal sacrifié et l'ouvrent enfin à d'autres voies. Ce rêve est, dans Iphigénie, la pierre angulaire des conflits intimes, des contradictions qui déchirent et Agamemnon et Achille.

Le trouble d'Agamemnon me touche, qui défie hommes et dieux et abjure son titre de Roi des Rois, renie sa guerre pour sauver sa fille. Le trouble d'Achille me touche, qui renonce à une gloire éternelle pour se faire le héros de son amour. Tandis que chez Euripide, que Racine revendique pour modèle, seule Clytemnestre, hurlant dans un monde sourd, osait dénigrer les fondements fallacieux de la guerre de Troie. Et si dans Racine la parole se refuse, se cherche, se perd, se retrouve, se perd à nouveau elle ouvre un chemin

Bien sûr, à la fin d'Iphigénie l'ORDRE DE L'HISTOIRE est rétabli, cet ordre mortifère avec lequel nous n'en terminons pas, mais la fièvre qui saisit les protagonistes montre que déjà l’édifice archaïque se fissure. Oui, je m'obstine à croire qu'une seconde naissance de l'humanité, que l'on pourra légitimement nommer évolution, se fera par la parole -est en train de se faire, envers et contre tout, par la parole de la femme et de l'homme réconciliés dans la violence et la vision partagées d'un advenir... 

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« Re-devenons ce qui surgit du Rien / Ré-habitons ce qui du Rien advient » François Cheng (de l'Académie Française)

En janvier 2002, le Théâtre du Conte Amer réalise un projet longtemps mûri : la création d’un laboratoire de l’acteur voué aux écritures. Le prétexte nous en est donné par le choc de deux pièces que nous choisissons de monter en diptyque : Iphigénie de Racine et la pièce de Monique Enckell, A mort l’amour ! *

Résultat : des mois de recherches et une quasi-permanence de travail autour du corps, du silence, de la voix, de la danse, du chant et bien sûr du texte. Et puis le désir obstiné de progresser par prises de risques successives en proposant au public des étapes de travail et en faisant de ces rencontres et de ces échanges chaque fois un défi nouveau. Pour le laboratoire, ce serait là l’essence même de la création : COMMENT FAIRE NAITRE ENSEMBLE CHAQUE SOIR CETTE DANSE DES CORPS QUI DONNE VIE ET SENS A LA PAROLE, CE MONDE DE SILENCE A LA RACINE DE NOS REVES ET DE NOS BLESSURES OU LA VIOLENCE SE FAIT DELIVRANCE.

Le choix d’une pièce du répertoire classique et d’une pièce contemporaine tient peut-être au fait que le théâtre est le lieu où l’on peut ensemble se souvenir des leçons de l’Histoire qui échappent si malencontreusement à la mémoire des nations.

POUR NOUS, C’EST AUSSI QUE CETTE ECOLE FRANÇAISE D’UN THEATRE DE LA PAROLE RECELE L’ESSENCE D’UN THEATRE AUTRE QUI EST LE CŒUR DE NOTRE RECHERCHE

Alexandrin et théâtre contemporain : le vide, source de la danse-parole

FOLIES de Racine, RELIGIEUSE, SEXUELLE, TEXTUELLE toutes trois confondues qui l'ont inlassablement condamné, dans l'écriture comme dans la pratique de son théâtre, à une recherche du sublime et de la rédemption par le langage. Ainsi, par un travail démesuré de la couleur, du timbre, du souffle, de la distorsion rythmique, de l'euphonie crée-t- il, parallèlement à l'intrigue et la sous-tendant, une architecture (son - sens - sensible - sensuelle) propre à nous libérer de notre pesanteur.

Or, ce double chant, cette quête de l'ouvert est la substance même du texte d'A mort l'amour ! Même principe de mise en scène pour Iphigénie et A mort l’amour ! qui repose sur l’écriture des corps par l’espace nu. Les comédiens sont présents tout au long de la représentation, officiants d’un rituel à la fois très sophistiqué et sauvage. Ils se coulent dans les personnages selon un code, une géométrie que la structure du texte guide. Naissent les gestes d’UNE PAROLE IMPROBABLE arrachée au néant, corps troués, images traversées, pour une plus sûre délivrance. Une plongée dans l’écriture chaque fois réinventée dans la multiplicité de ses sens révulsés. Un théâtre sensuel dont la beauté n’est pas absente. 

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Laboratoire de l’acteur, dirigé par Ophélia Teillaud et Marc Zammit 

Des compagnonnages avec la Scène Nationale d’Angoulême, le Théâtre de Colombes, le Théâtre d’Arras, le Théâtre Molière-Paris et le Théâtre Prospéro à Montréal. Quarante mises en scène. De nombreuses formes brèves et lectures donnant lieu à des actions hors théâtre. De nombreuses expériences avec la danse, la musique, le cinéma, les arts plastiques, la philosophie, la poésie.

Après Andromaque de Racine, au Théâtre National de Chaillot, suit une aventure de dix années : « L’innommable, premier répertoire de théâtre ob-scène », selon un concept inspiré des œuvres de Lautréamont, Georges Bataille et François Cheng. Avec notamment les créations :Le dieu nu(l), d’Antonio Ramos Rosa, J’ai tant rêvé de toi, d’après l’ensemble de l’œuvre de Robert Desnos, Les larmes d’Eros, d’après l’ensemble de l’œuvre de Georges Bataille, L’œuvre érotique, textes de Georges Bataille, une série d’événements théâtre-danse-musique-arts plastiques sur les Chants de Maldoror de Lautréamont : « Isidore Ducasse, 36 petits objets de théâtre ob-scène » dont : Nous, les fils de la femelle du requin, Maldoror, Nous ne sommes pas des anges, Dieu Merçi ! Océan, Dédale I, II, III et un événement transdisciplinaire autour de l’œuvre de François Cheng, sa calligraphie et sa poésie - vingt-cinq soirées en présence de l’auteur sous le titre Dialogue avec le vivant. De cette aventure naît, en janvier 2OO2, le Laboratoire de l’acteur.

Ophélia Teillaud et Marc Zammit mettent également en scène J.M.G, Le Clézio, M. Duras, F. Ponge, Y. Bonnefoy, G. Bourdet, G. Büchner, B. Brecht, A. Tchékhov, W. Shakespeare, V. Hugo, A. de Musset, G. Courteline, G. Feydeau, Marivaux, Corneille, Molière... Ils écrivent et montent une comédie musicale pour 380 enfants interprètes et un clown.

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Informations pratiques

Théâtre 13 - Glacière

103A, bd Auguste Blanqui 75013 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Restaurant
  • Métro : Glacière à 186 m
  • Bus : Glacière - Auguste Blanqui à 121 m
  • Accès : par le mail au 103A, bvd Auguste Blanqui ou par la dalle piétonne face au 100, rue de la Glacière

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Plan d’accès

Théâtre 13 - Glacière
103A, bd Auguste Blanqui 75013 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 6 avril 2003

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