Dans le cadre des Rendez-vous chorégraphiques de Sceaux.
Ils étaient les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, de la nuit. Ils étaient apparus, comme dans un rêve, en haut d’une dune, comme s’ils étaient nés du ciel sans nuages, et qu’ils avaient dans leurs membres la dureté de l’espace. Avec Welcome to paradise, Joëlle Bouvier et Régis Obadia ont marqué la danse contemporaine des années 80. En 50 minutes, pas une de plus, ils nous livrent un duo plein de maturité. Inspirés du cinéma néoréaliste italien, ils ont imaginé une chorégraphie filmique où l’amour se veut complexe mais terriblement beau.Pour cette première transmission aux danseurs du Ballet de Lorraine, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, chorégraphes et interprètes d’origine, les ont guidé sur les traces du paradis et d’ailleurs. Bienvenue au paradis…
Transmettre ce duo légendaire à des danseurs du Ballet de Lorraine était un pari fou et courageux. Aujourd’hui, Welcome to Paradise existe de nouveau, et un autre public peut redécouvrir cette pièce si emblématique dans mon parcours personnel. Ce duo est le fruit d’un travail intime et fragile, tant sur l’aspect technique de la gestuelle que sur l’interprétation, il exige de la part des danseurs un véritable don de soi pour s’identifier aux personnages. L’enjeu de cette transmission était que les 3 couples choisis puissent appréhender cette pièce sans être dans l’imitation, et ce fut très émouvant pour moi de voir les danseurs, au fils des répétitions, s’approprier la gestuelle et s’immerger dans ce monde pour faire renaître Welcome to Paradise.
Régis Obadia
1ère partie : Duo D’éden
Chorégraphie et bande sonore : Maguy Marin
Deux corps, comme nus, s’avancent sur la scène, s’accrochent l’un à l’autre pour ne plus se lâcher pendant quinze minutes. Un homme et une femme dont les corps s’attirent et l’attachent. Soudés l’un à l’autre jusqu’à en devenir indissociables. Elle, liane qui s’enroule, l’enlace. Lui qui toujours la tient, la retient, la soutient. Il y a quelque chose de mythique dans leur danse. Dans cette fusion totale de deux êtres qui deviennent un pour ne plus se défaire. éden c’est l’amour originel, celui du temps de l’innocence. Il y a quelque chose de brut aussi, dans ce duo. L’image des bruits de cascade et d’orages qui composent la bande son. Éden est une danse pleine de force et de beauté. À cause peut-être, du naturel qui se dégage du mouvement de la pureté et de la précision du geste, des figures presque sculpturales, de la puissances des corps. L’émotion vient de tout cela. Si l’amour est une danse, assurément c’est éden.
Yasmine Tigoe
49 avenue Georges Clémenceau 92330 Sceaux