À partir de 7 ans.
« C’est le dernier jour de classe. Quand la cloche sonnera, on sera en vacances. (…) Mais cette fois je ne veux pas que la journée se termine, je ne veux pas que l’année scolaire se termine, et je ne veux pas que les grandes vacances commencent. Pourquoi ? Parce que j’ai dix ans et demi, que je suis en CM2, et qu’après les grandes vacances, c’est la sixième. Et je sais, enfin j’ai entendu, enfin on m’a raconté, enfin j’imagine, enfin je me suis laissé dire, enfin tout le monde sait que… que c’est l’horreur. La sixième. L’horreur absolue. »
Ainsi commence le spectacle J’ai trop peur. Le ton est donné, et nous allons donc suivre Moi, accompagné de sa petite sœur, deux ans et demi, et de Françis, quatorze ans, durant tout un été ; tout un été à se demander comment faire, comment faire pour ne pas y aller ; tout un été à ressasser les peurs et surtout les fantasmes liés à l’entrée au collège ; tout un été à quitter l’enfance pour entrer dans l’adolescence…
Interprété par trois comédiennes aussi pétillantes les unes que les autres, le texte de David Lescot nous invite à vivre, ou à revivre, cette étape cruciale du grand saut vers l’inconnu avec beaucoup de réalisme et en même temps avec énormément d’humour, de recul, de décalage et surtout de tendresse.
Un moment jubilatoire et drôle à partager en famille !
Par la compagnie du Kaïros. Distribution en alternance.
« Outre le prodigieux exercice de jeu que nous offrent, à cette occasion, trois actrices époustouflantes, ce spectacle témoigne d’un travail de style passionnant… Le résultat est à la fois tendre, drôle, et d’une grande virtuosité. » Le Monde
« Le texte et la mise en scène de David Lescot pétillent d’intelligence et d’humour. » Télérama Sortir
J’ai trop peur, c’est une affaire de langage. Comment parle-t-on à dix ans et demi ? Et comment pense-ton, par conséquent ? Et quelques années plus tard, à quatorze ans, et à deux ans et demi ? J’ai voulu prêter à chacun des trois personnages : Moi (10 ans et demi), Francis (14 ans) et Ma Petite Sœur (deux ans et demi), un langage spécifique, et l’essentiel du travail d’écriture a consisté à inventer à chacun sa langue, donc sa pensée.
J’ai toujours été frappé par le sérieux de l’enfance. Pour moi l’enfant est quelqu’un de sérieux, de déterminé, qui très tôt se bâtit des convictions, produit des analyses, et se bat pour les faire reconnaître. Pour le personnage de Francis, je me suis plutôt essayé à inventer un métalangage, fait de formules souvent indéchiffrables et éphémères, lesquelles d’ailleurs changent à une vitesse vertigineuse.
J’ai dû me documenter sérieusement sur la question, comme sur celle du fonctionnement actuel des collèges, auprès de ma propre fille, elle-même en pleine adolescence, source documentaire des plus précieuses et excellente spécialiste du système langagier de sa génération et de son époque. Enfin pour ce qui est du langage de la Petite Sœur, âgée de deux ans et demi, j’ai mis un point d’honneur à faire absolument n’importe quoi.
David Lescot
21, avenue Louis Georgeon 94230 Cachan