J'ai trop trimé - Paroles de femmes

• Cinq paroles de femmes sur leurs vies au travail

Deux comédiennes prêtent leur corps et leur voix à Amina, Marine, Pakita, Françoise et Marie-José. Ces cinq femmes, cinq itinéraires de vie, nous livrent une parole libre, authentique et brute, sans jugement.

Ce qui ressort de ces témoignages, c'est l'impression forte que ces femmes sont sans cesse en construction ou en reconstruction. Ce qu'elles ont obtenu, à quelque niveau que ce soit, semble être le résultat d'une lutte - et non d'un acquis - pour décloisonner, se trouver, s'approprier un bout de terrain reconquis... souvent avec finesse, humour et courage, toujours avec lucidité.

• La presse

« La comédienne, metteure en scène, Stella Serfaty a réalisé un admirable travail sur ces paroles de femmes… La mise en scène est au cordeau, dans une scénographie magnifique de Lucie Joliot. C’est poignant, émouvant et dynamisant. Bravo. » M.-C. Nivière, Pariscope

« Stella Serfaty, approche d'emblée la thématique du travail de façon très engagée, voire militante. » Hélène Combis Schlumberger, France culture

« On espère que le spectacle sera repris. Remarquable. une dramaturgie de confidences, de déclarations, carrées, croisées, scandées, sur un ton emporté, presque gai, signes d’une libération désirée… » Charles Silvestre, L’Humanité

« Lorsque le travail de terrain, quasi journalistique, se couple à une telle démarche artistique, on ne peut qu'applaudir le résultat : incisif, juste et mordant, porté par deux grandes comédiennes. Bravo. » Cécile Beyssac, Froggydelight

« De poignants témoignages, taillés dans le vif, coupés au couteau, ajustés avec précision, (…) sur une cordelette tendue d'humour. Filles, femmes, pressées, écorchées. » Béatrice Chaland, bclerideaurouge.wordpress.com

• La pièce

Le travail de Monica Mariniello la sculpteure est absorption, concentration, réflexion, sensation… Pendant que les mains oeuvrent à la tâche pour accomplir tranquillement la matérialisation d’une oeuvre, Marine s’agite se débat, bataille d’une situation de travail à une autre. Dans son témoignage Marine brosse un tableau sans fard de sa condition de femme au travail. Ce personnage haut en couleur, souvent drôle, met en lumière les différents mécanismes des pressions qui règnent sur le monde du travail.

C’était vraiment presser le citron jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que l’écorce et là, on jetait. Panier, quoi. Marine

Et le public divague, se balade de l’une à l’autre, parcourt des passerelles infinies, entre public et personnel, politique et privé. Une écoute particulière qui engage aussi le corps du spectateur. J’ai trop trimé un regard de l'intérieur, incisif et juste, du monde du travail et du monde tout court dans lequel nous vivons, aujourd'hui.

Témoignage recueilli par Nadine Jasmin, adaptation de Nadine Darmon et Stella Serfaty.

• Note d'intention

Loin de m’éloigner de la nécessité d’une vision scénographique j’éprouve le besoin de continuer à porter, par le biais d’un vecteur artistique, une parole brute. Le spectateur devient parti prenante, témoins d’un conflit symbolique.

J’ai au fil des créations et de mon parcours pédagogique réalisé la force de l’acte théâtral. Le théâtre est un lieu de vieil et d’éveil ou nos histoires enfouies prennent corps. Le théâtre permet aux êtres de se rapproprier leurs histoires par le biais des histoires présentées devant eux. La meilleure définition de la tragédie reste celle de Nietzsche “La tragédie naît quand ceux d’en haut ne peuvent plus et ceux d’en bas ne savent plus “.

Mon implication à travers le théâtre est de mettre à jour cette tragédie, malgré tous les artifices et les camouflages que créent nos sociétés modernes pour les déguiser. Lever le voile est mon rôle de femme de théâtre. Créer les formes et l’esthétique pour mieux le dire est mon rôle d’artiste.

Stella Serfaty