À partir de 6 ans
« Jacqueline, ton père est parti au ciel, chez le bon Dieu ». Bouleversée par la mort de son père, la petite Jacqueline grimpe dans un arbre pour le chercher et le ramener à la maison. Sa mère, son oncle, la brigade de pompiers locale et le reste du village vont tout tenter pour la convaincre de redescendre. Son silence obstiné va petit à petit contaminer son entourage qui se trouvera pris d’un mal étrange... Duo formé par Marie-Élisabeth Cornet, clown, et Sébastien Bruas, acrobate aérien, Jacqueline sur la terre parle un nouveau langage qui puise dans le cirque et la comédie. Le résultat est un spectacle tout public, haut en couleurs et familier, abordant avec sensibilité et fantaisie un thème grave. On rit, on s’envole, on bondit, on s’émeut, on glose. On est vivant !
Jacqueline sur la Terre fait suite à Attila, reine des Belges une création où je traitais le thème de la naissance et de l’adoption (texte publié chez L’Harmattan). Je me plaisais à imaginer d’où nous pouvions bien venir : comment les âmes descendent-elles sur Terre ? Choisissent-elles leurs parents ? M’autorisant à imaginer un Avant, je parlais d’incarnation… et de géographie ! Avec Jacqueline sur la Terre ou le Syndrome de Newton je veux questionner notre rapport à la mort. Je le fais à travers cette petite fille affrontant le décès de son père. Dans notre monde de mélange de cultures, de religions et d’ethnies, nous nous battons pour une laïcité qui se voudrait la plus tolérante, la plus neutre, la plus rigoureuse possible.
Mais cette volonté de gommer nos préjugés et nos différences n’est-elle pas source de danger ? Les « d’où venons-nous ? » et « où allons-nous ? » inhérents à l’éveil de l’être peuvent-ils encore être exprimés ? Le sujet de notre finitude semble évité. On ne meurt plus ou alors seulement à la télévision. La société de consommation nous pousse dans ce sens avec ses injonctions à ne pas vieillir : ne pas avoir de rides, garder un corps éternellement jeune. Plutôt teinture et chirurgie qu’accueillir les marques de l’âge ! Éviter de regarder ce qui effraie et cela jusqu’au bout, n’est-ce pas se préparer à une très grande angoisse à notre dernière heure ? C’est pourquoi le spectacle parle aussi de la peur ! Jacqueline incarne la peur de notre finitude jusqu’au déni. Elle grimpe dans un arbre. Son geste de refus la coupe du monde entier. Elle endosse tous nos doutes, notre traumatisme jusqu’à l’enfermement. Jacqueline est une vivante qui ne veut pas faire le deuil. Mon intention était d’aborder ces thèmes lourds avec légèreté et drôlerie. Il fallait de la hauteur, de la verticalité. J’ai choisi de travailler avec un talentueux artiste circassien. Au théâtre, on joue la mort ; au cirque on joue avec la mort, on la frôle. L’acrobate la regarde droit dans les yeux, il la nargue. Comme le clown, la gravité est son terrain de jeu. Le choix s’est imposé : un acrobate aérien interprètera le personnage de Jacqueline.
« Quand on pense à quel point la mort est familière, combien totale est notre ignorance, et qu’il n’y a jamais eu aucune fuite, on doit avouer que le secret est bien gardé ! »
Vladimir Jankélévitch, La Mort.
L’histoire de cette petite fille et de son manque est incarnée par un porteur seul, sans voltigeur. Sébastien Bruas est presque toujours en l’air. Marie-Élisabeth a le vertige, elle a besoin du sol. Il ose se jeter dans une aventure émotionnelle, théâtrale, inhabituelle. Elle brave sa peur pour l’agripper et se hisser à sa hauteur. Alors ils se retrouvent dans un langage dansé, clownesque et conté. Les agrès utilisés dans ce spectacle sont la corde volante, la corde lisse et le tissu. L’écriture et la mise en scène, ici, ne font plus qu’un. La justesse des mots, l’écriture corporelle et textuelle doivent passer à l’épreuve du plateau, de l’improvisation. Chaque discipline trouve sa place de manière organique. Le langage de cette pièce atypique est fait de cordes, de textes, de mouvements, de clown, de danse, de portés et d’adresses au public. En effet, les interprètes sortent à maintes reprises des personnages pour se trouver dans un face-à-face étonné, mêlant à la narration qui se tisse, sans jamais en perdre le fil, un jeu avec le public.
La première matière du spectacle a été « fabriquée » à partir d’improvisations reprises, travaillées et taillées, en amont de l’intervention du metteur en scène. Familier de la coexistence cirque et théâtre, théâtre et récit, récit et comédie, burlesque et tragique, Guillaume Servely est alors arrivé pour structurer, organiser cette matière. Il nous a accompagnés pour faire naître et développer ce langage propre, notre langage scénique à nul autre pareil. Son expérience de la création, du langage corporel, de l’art du conte et de l’écriture contemporaine en font le metteur en scène idéal de Jacqueline. Pour ce projet absolument inclassable, il a travaillé en complicité avec Doriane Moretus, clown et chorégraphe qui avait rejoint l’équipe dès les premiers balbutiements de l’écriture.
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.