9 fables forment la trame souterraine de notre spectacle. A chaque fois, le fort (ou celui qui se croit tel) s’oppose au faible, dans un duel où se jouent la liberté, la vie, la mort...
En scène, Jean, le Maître et Francine, la Servante, font écho à l’affrontement des bêtes. C’est le duo éminemment théâtral, hérité de Molière et plus loin encore de la Commedia dell’arte. Entre ces descendants du couple Pantalone/Arlequin, s’engage une joute acérée mais non dénuée d’humour, où la légitimité du pouvoir est mise en question.
Là où le dialogue échoue, surgit la Fable, ultime argument, car elle renferme une vérité qui ne peut se dire autrement. Et c’est l’occasion, pour chacun, de découvrir au travers des Fables qu’entre le Loup et l’Agneau le rapport de force peut s’inverser...
Jean se prépare pour la réception que son amie Madame de la Fablière, organise en son honneur. Il y dira quelques unes de ses plus belles Fables, devant une prestigieuse assemblée : nobles, ministres, Précieuses et hommes de lettres…
L’enjeu est de taille, car notre illustre poète ne brigue rien de moins qu’un fauteuil à l’Académie Française. Le choix des textes qu’il présentera s’avère donc très délicat car toute fausse note serait fatale… Fébrile, Jean demande alors l’aide de Francine, sa servante un brin insolente, mais qui parle sans détours.
Avec humour, la femme du peuple mettra l’intellectuel face à ses contradictions : si les Fables plaident pour la justice, la liberté et l’indépendance face à l’autorité, pourquoi chercher à gagner les faveurs de ceux qui tiennent justement les rênes du pouvoir ?
Dans ce face à face qui oppose l’homme de lettres, Jean, à Francine, sa servante, les fables sont des armes à double tranchant qui finiront par se retourner contre leur auteur...
Miroir des Fables, la Musique est un fi l conducteur et forme une autre trame qui parcourt le spectacle. Des extraits de pièces du grand répertoire français (Marais, Forqueray...) alterneront avec des morceaux du répertoire étranger (Hume, Simpson, Ortiz...) et des passages improvisés.
Les sonorités à la fois anciennes et familières des instruments replacent ainsi les Fables dans leur contexte historique mais aussi poétique. La musique fait respirer le texte, elle en diffuse et prolonge la saveur lyrique et onirique.
C’est la voix des Muses, qu’invoquait souvent La Fontaine. Les « Muses-iciennes » insuffl ent vie et poésie aux personnages, elles ont le pouvoir d’arrêter le cours de l’histoire ou de l’infléchir au gré de leur fantaisie.
C’est alors que s’ouvre un nouveau dialogue : celui du texte et de la musique, car le spectacle peut aussi se lire comme un tête à tête entre le Poète et la Muse.
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