Présentation
Petites indiscrétions sur Jeff
Du brut sur le net
La presse
Le tabagisme, le viager, les pompes funèbres... il massacre avec une délectation non feinte et un humour acide tous ces sujets que l¹on dit "tabous". Insolent, "odieusement drôle" : la presse voit cependant en lui un regard bien trop acéré pour ne pas être profondément humain.
Interview réalisée par Jean Edern H.
Philosophe des temps modernes et piètre cycliste à ses heures perdues.
J.Edern: Je crois savoir qu'avant d'être comédien, vous avez longtemps écrit pour
d'autres...
Jeff: Quand on veut vivre de sa plume, il y a deux solutions: ou t'es auteur, ou tu fais
danseuse nue au Lido... La danse, c'était pas mon truc...
J.Edern: Vous avez notamment ecrit pour Smaïn, je crois?
Jeff: C'est exact. J'ai été le nègre de l'arabe... Et puis un jour, tel le Grégory
moyen, j'ai décidé de me jeter à ê l'eau...
J.Edern: Quand avez-vous décidé de passer de l'écriture à la scène?
Jeff: Un jeudi matin. Il devait être 11h00, 11h15...
J.Edern: Que vous ont apporté vos passages télé chez Jacques Martin ou Philippe
Bouvard...
Jeff: Un jour, mon buraliste m'a reconnu, il m'a fait crédit pour mon journal...
J.Edern: Quel a été votre parcours pour arriver jusqu'aux Blancs Manteaux?
Jeff: Métro Place d'Italie, un changement à Châtelet direction Château de Vincennes et
sortie Hôtel de Ville...
J.Edern: On dit que dans votre spectacle, vous tapez sur tout ce qui bouge, voir ceux qui
ne bougent plus... Vous n'avez pas peur de vous faire des ennemis?
Jeff: Vous savez, je ne dis du mal que des gens que j'aime bien... La preuve, sur vous je
n'ai rien dit...
Et le journaliste, vexé, repartit faire du vélo dans la région de Deauville...
Me demander ce que je pense de l'actualité en ce moment, c'est un peu comme me
demander qui est mon chanteur préféré: une chose est claire, c'est pas Briand...Des
trains qui déraillent, des avions qui tombent, des carambolages, le retour de Sheila à
l'Olympia... Bref, que des catastrophes... Sans oublier cette tempête aussi violente
qu'inattendue qui a ravagé notre beau pays à l'aube de l'an 2000 et qui me conduit à
trouver bien dommage que des millions de Français aient fait la queue devant les
pâtisseries pour acheter des bûches de Noël le 24 décembre alors que le 26 on leur
livrait par la fenêtre!!! De quoi vous donner envie d'aller vous aérer en Bretagne pour
éviter de broyer du noir en admirant les dégàts de la marée du même nom. Erika,
voilà un prénom qui fait bien mal au coeur de nos amis bretons. Qu'ils ne se plaignent
pas trop cependant: il suffirait de rajouter Princesse devant Erika pour que cela leur
fasse également mal aux oreilles. Vous l'aurez compris, en ce début d'année,
"l'Horreur est humaine"... Pour en savoir plus, Õ que ne feriez-vous d'un
détour par les Blancs Manteaux?
Horriblement vôtre,
Jeff
Le Parisien
La Marne
La Dépêche du Midi
Sud-Ouest
Entre colère rouge et humour noir, Jeff dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Du Téléthon aux aveugles, en passant par la Somalie ou la salle de garde du SAMU, il massacre avec une délectation non feinte et un humour corrosif tous ces sujets que l'on dit "tabous". Attention, ne vous fiez pas à son bon physique : port du casque obligatoire! On se délecte d'entre tout haut ces horreurs que nous pensons tout bas!
Non, Jeff t'es pas tout seul ! Même si Jacques Brel le chantait haut et fort t'es pas tout seul. La scène des Blancs-manteaux a beau t'être entièrement réservée les dimanches et lundis soir... de l'autre côté, dans la salle, il y a le public. Un public qui découvre avec un plaisir non dissimulé ta discipline de prédilection l'humour noir.
Et oui, il est comme ça Jeff... Il s'attaque à tout ce qui bouge (ou qui ne bouge plus d'ailleurs !) et sa plume aiguisée fait mouche à chaque fois. D’un coup de baguette, pardon de hache magique, il dépeint avec un aplomb désopilant l'horreur humaine. Tel est d'ailleurs le titre de son spectacle qu'il vient de présenter au Carré Blanc et qu'il s'apprête, dès le, 28 février prochain à jouer aux Blancs-Manteaux.
Tout et tout le monde y passe. Ou presque. De la presse spécialisée show-biz au beauf de service en passant par les urgences d'un hôpital le dimanche soir, le médecin du Club Med fraîchement débarqué en Somalie ou l'ex qui rompt juste avant le mariage. L'éventail est large et les occasions sont belles de divertir un public peu habitué à tant d'humour corrosif. C'est bien simple, ou on aime Jeff ou on déteste. Pour lui rien n'est gris. Tout est noir ou blanc. Et même si pour parvenir à son but, certains le soupçonnent d'être gratuitement méchant il précise qu'il n'en veut à personne et que cette " méchanceté "' est uniquement utilisée pour faire rire son public.
Mais plutôt que de vous en dire plus allez aux Blancs-Manteaux et faites votre propre opinion sur la corrosivité de M. Jean-François Didelot.
Sachez tout de même que son humour en a séduit plus d'un puisqu'il a notamment écrit pour Smaïn, Sandrine Alexi, Pascal Brunner, Yves Lecoq, Didier Gustin, Jacques Martin et Philippe Vandel... Jusqu'au jour où cet ancien footballeur amateur et photographe de sport professionnel a décidé de monter sur scène. Celles du Carré Blanc et les Blancs-Manteaux bien sûr mais, aussi du Quai du rire à Marseille et du théâtre de Poche à Gap. Mais l'expression scénique ça se travaille. Il a donc confié cette délicate mission a Stéphane Debac... celui qu'il nomme affectueusement " le Troll " et qu'il a rencontré au cours de l’émission de télévision " Bouvard du rire".
Avec un tel parcours, on petit aujourd’hui affirmer que si le football a perdu un ailier gauche, le sport un artiste du cliché le café-théâtre a assurément gagné un auteur-interprête de qualité.
Carine BABEC
La Dépêche du Midi
Jeff l'éventreur
Si vous aimez l'humour noir, précipitez-vous aux 3T Pour son premier spectacle, " l'horreur est humaine ", Jeff repousse les limites de ce genre particulièrement corrosif et grinçant.
Aujourd'hui, les planches tremblent chaque fois qu'il monte sur scène. Du paparazzi au beauf de service en passant par le macho et le fumeur, Jeff se glisse dans la peau de Monsieur tout le monde et appuie là où ça fait mal. Il dépeint avec un aplomb désopilant la méchanceté humaine. Consternant et ignoble, il n'hésite pas à pousser le cynisme jusqu'au bout. Il reste néanmoins attachant et son spectacle ne verse jamais dans l'horreur inhumaine.
Parfois même il soulage, quand il évoque les sans-papiers ou épingle le Front National. Et il provoque l'émotion, quand il décrit les déboires des non voyants ou rend hommage à l'acteur Pascal Duquesne. En revanche les stars du show-biz, n'échappent pas à son coup de hache. Le public ne retient pas ses éclats de rires. Pari réussi pour Jeff : les gens ressortent de la salle heureux et c'est bien l'essentiel.
O.L.
Tout commence par une parodie de journal télévisé, où l'horreur est omniprésente. Elle ne sera d'ailleurs jamais très loin tout au long de son one-man-show. Car l'humour noir est bien la spécialité de Jeff, dont les textes sont aussi courts que percutants et saignants. Son aisance lui permet de faire une belle critique de la société, déclenchant rires parfois francs, parfois jaunes, selon les thèmes abordés. Si la presse à scandale et son ex-copine ont fait rire aux éclats, quelques rires forcés ont accompagné le tabac et le cancer. Mais l'ovation réservée par le public en fin de première partie fût à la hauteur de la qualité du spectacle offert.
Philippe Armengaud
15, rue des Blancs Manteaux 75004 Paris