Jeux de Scène

du 28 août au 31 décembre 2002

Jeux de Scène

Deux personnages se rencontrent sur une scène lors de la première répétition d’une pièce. L’une est actrice. L’autre auteur et metteur en scène…
« Il est toujours difficile de dire le bien qu’on pense d’une pièce, quand - en plus – l’auteur vous regarde du coin de l’œil avec l’humour de Victor. » Marcel Bluwal

Nominations Molière 2003

Meilleur spectacle privé
Meilleur spectacle de création
Meilleur auteur 
: Victor Haïm
Meilleure comédienne 
: Francine Bergé, Danièle Lebrun

Un mot du metteur en scène
Un mot de l'auteur
Voir la bande-annonce

Deux personnages se rencontrent sur une scène lors de la première répétition d'une pièce. L'une est actrice. L'autre, auteur et metteur en scène...

Victor Haïm est un ami.

Il est toujours difficile de dire le bien qu'on pense d'une pièce au public qui va la voir - exercice obligé -, quand en plus, l'auteur vous regarde du coin de l'oeil avec l'humour de Victor.

Quand, pour couronner la chose, les deux actrices qui vont dire les répliques sont des dames en compagnie de qui, l'une comme l'autre, on travaille depuis longtemps et qui vont s'échanger les mots et les images avec la virtuosité qu'on imagine.

Racontons simplement que, lorsque Victor m'a dit : "Lis donc ça", j'ai lu et j'ai immédiatement décroché et appelé l'auteur pour lui dire "oui". Ce qu'a également fait Gérard Maro, le "patron" de l'Oeuvre.

Parce que, chose rarissime, ce texte ne peut être imaginé qu'au théâtre. Qu'il est impossible de le penser en termes d'intrigue romanesque pouvant déboucher sur un film, un roman, ou au pire, une série télévisée.

La scène lui est indispensable, ce dont il tire toute sa vertu, laquelle, d'après quelques-uns est grande.

J'espère vous faire partager notre conviction.

Marcel Bluwal

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Quelles que soient les opinions émises sur mes pièces, personne n'a pu prétendre que mes dialogues n'étaient pas conformes à la diction, au rythme, à la respiration et au phrasé des acteurs. Je suis heureux que tous les comédiens m'aient affirmé que mes textes étaient "en bouche", ce qui veut dire à la fois naturels et théâtraux. Ce n'est pas une honte (quoique !) de faire en sorte que le dialogue théâtral soit... théâtral. Je fuis comme une maladie contagieuse ces mots qui veulent faire plus vrai que le vrai et qui séduisent, à la télévision - paraît-il - la "ménagère de moins de cinquante ans".

Lorsque j'écris, je pense rarement à telle actrice, à tel acteur. A la première lecture, la pièce semble facile. Jacques Mauclair me disait : "Quel piège ! C'est rudement difficile". Et puis, lorsqu'il jouait, il déclarait : "C'est écrit pour l'acteur !".

Il a monté magnifiquement, dans son petit théâtre du Marais, une de mes pièces, Le Grand invité, que deux critiques seulement avaient eu la curiosité de venir découvrir.

J'ai écrit un certain nombre de pièces avec deux personnages. Ce n'est pas par souci d'économies. C'est parce que c'est une gageure formidable. J'aime les duels, et les acteurs qui ont joué mes pièces ont apprécié mes pugilats. Ils me l'ont dit en tout cas : Michel Aumont et Jean-Paul Roussillon pour Abraham et Samuel ; Danièle Delorme et Robert Hirsch pour La Visite ; Andréa Ferréol et Fabrice Luchini pour La Valse du hasard. Georges Lerminier, observateur très cultivé, très fin, critique dramatique respecté, a écrit naguère que j'avais une conception martiale du théâtre. Soit. Je ne me force pas... bien que je sois un peu provocateur. 

Le duel de Jeux de scène ne ressemble pas à mes autres confrontations violentes. C'est en fait une comédie inspirée de tout ce que j'ai entendu de désopilant dans les colloques sur le théâtre, dans les débats; de tout ce que j'ai lu dans les déclarations d'intention de programmes sur papier glacé, de tout ce que j'ai observé enfin, pendant les répétitions en quarante années d'exercice.

J'espère que ma pièce sera - aussi - divertissante. Le théâtre de divertissement ne me répugne que lorsqu'il méprise le public. Le théâtre des exégètes à l'égo surdimensionné m'attriste. Quel théâtre faut-il faire ? Je ne puis répondre à cette question. Ce que je sais, en revanche, c'est que mon obsession à dénoncer les truqueurs reste intacte, mais que je ne puis le faire qu'avec la distance d'une dérision et d'une goguenardise qui me sont naturelles. Et qu'on ne vienne pas me parler de misogynie, sous prétexte que la pièce est ciblée sur deux femmes. C'est ma manière à moi d'affirmer que dans le domaine de la cuistrerie ou de la légèreté... elles peuvent faire aussi bien que les hommes ! Ca s'appelle l'égalité ? La parité ?

Peut-être tout simplement la liberté.

Victor Haïm

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Spectacle terminé depuis le mardi 31 décembre 2002

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