C’est au revers du réel, dans le tremblé singulier des songes, que Josef Nadj crayonne la vision furtive de ses mondes intérieurs. Maraudeur à la croisée des genres, le chorégraphe fouille les plis de la mémoire et les brèches de l’imaginaire, descelle les mystères fichés au coeur de l’existence… autant d’indices et de signes qu’il noue selon d’intimes correspondances et résonances pour inscrire à mêmes les sens le trouble de l’expérience de vivre.
Dans ATEM le souffle, il tire ses motifs de Melencolia I, gravure sur cuivre de Dürer, maître de l’art du détail réaliste, qu’il mêle à la poésie de Paul Celan, compagnon d’insomnie depuis son adolescence. Poursuivant sa collaboration avec la danseuse Anne-Sophie Lancelin et le créateur sonore Alain Mahé, il compose un tableau vivant dans l’écrin d’une petite boîte noire éclairée aux bougies et révèle, par-delà l’invisible, les vibrations de l’image-mouvement, invitant le public à voir autrement, à partager ces instants dérobés à la fuite du temps.
Gwénola David
« Qu’il s’agisse de littérature, de peinture, de danse, Josef Nadj rend hommage à tous ceux qui fécondent l’imaginaire, qui ouvrent les portes sur l’inconnu et s’amusent comme lui (et comme la délicate et silencieuse Anne-Sophie Lancelin) à fabriquer des chausse-trapes pour mieux nous piéger avec soin, nous emporter dans leur monde en forme de rébus. On se laisse volontiers faire. » Marie-Christine Vernay, Libération, le 15 juillet 2012
« Transformer l'exiguïté d'une boîte de quatre mètres sur trois en un espace infini, abolir le temps autour d'un simple bâton, qui contraint autant qu'il rend possible la relation de deux êtres : voilà l'expérience théâtrale et alchimique à laquelle se livrent Josef Nadj et Anne-Sophie Lancelin. » R. B., franceculture.fr, juillet 2012
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