Et si un message avait le pouvoir de donner corps à l’invisible ? La chorégraphe Kaori Ito et six interprètes tentent le coup en écrivant des lettres à leurs proches décédés. Déversant une énergie intense, Chers entame un dialogue parlé et dansé avec les défunts, et tente de faire une place à la mort au cœur de la vie.
La danseuse et chorégraphe d’origine japonaise Kaori Ito, imprégnée de son héritage nippon et formée à la danse occidentale, poursuit une oeuvre singulière. Elle ne cesse de développer un vocabulaire hybride qui lui ressemble. À la croisée des cultures et des langues, elle s’intéresse aux non-dits et à l’invisible. Et si un message avait le pouvoir de donner corps à l’invisible ? Six interprètes tentent le coup en écrivant des lettres à leurs proches décédés. Déversant une énergie intense, Chers entame un dialogue parlé et dansé avec les défunts, et tente de faire une place à la mort au cœur de la vie.
Elle donne vie à une croyance, enracinée au Japon, selon laquelle les fantômes des disparus continuent d’évoluer parmi nous. Il est possible d’entrer en relation avec eux. À partir de lettres écrites à leurs absents, Kaori Ito en convoque les esprits. Sur la scène, les mots prennent corps et font naître une danse habitée, comme un langage avec l’au-delà. Inévitablement attirés les uns par les autres, les six danseurs et danseuses s’aimantent et se repoussent, dans un dialogue permanent entre l’intime et le spirituel. Naît alors une transe, d’une énergie incroyable, qui s’impose comme un éblouissant exutoire à la mort.
Pourquoi faisons-nous tout pour ne plus jamais regarder la mort en face, la reléguant en périphérie de nos vies, ou en l’euphémisant constamment ? Telle est une question que Kaori Ito adresse à l’Occident. Car au Japon, pays d’où elle vient, les fantômes vivent parmi les mortels et il est possible de leur parler. Dans sa précédente création, Robot, l’amour éternel, la chorégraphe racontait être angoissée par la mort et trouvait une parade en racontant les moindres détails de sa vie à l’Intelligence Artificielle Siri. Aujourd’hui, elle décide d’affronter la perte en écrivant avec ses interprètes des lettres aux défunts. « Tu as laissé un beau merdier », « mes pleurs me noyaient dans une colère noire » : quelque que soit le registre choisi, les mots font naître une danse intense, passant du deuil à la vie, en aller-retour. Chers est un appel à communiquer avec celles et ceux à qui il a été si difficile de dire adieu.
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Voiture : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.