Between a carrot and I achève le cycle The Hungry March Show, une trilogie sur la décadence initiée en 1999. Le collectif italien continue son processus de recherche par l’improvisation, davantage un moteur d’impulsion de la performance qu’une structure narrative. Le récit s’élabore à partir de stéréotypes transformés en personnages de fiction par le performeur. Ainsi, après Henry Rollins et Mikhail Baryshnikov, icônes du talent, du succès et du pouvoir du 20ème siècle, Steve McQueen devient le héros quelque peu singulier de ce dernier épisode.
Le travail scénique redéfinit et prend le contrepied de la symbolique véhiculée par l’acteur pour atteindre les coins les plus obscurs de ses obsessions. Il ne s’agit pas de présenter une analyse existentielle du modèle original. C’est plutôt une tentative de saisir un pouvoir impuissant, une reconnaissance dans un amour nihiliste pour le héros déchu, désespéré, battu mais incapable de lâcher prise. Par le jeu du duo, la relation directe entre les performeurs va bien au-delà du simple dialogue danseur/musicien. Les multiples variantes de la relation explorées pendant la durée de la performance contribuent à la construction de l’histoire.
Kinkaleri a été créé en 1995. Depuis sa création, le collectif a toujours travaillé la diversité des champs artistiques : installations, bandes son, performances, publications, vidéo… La structuration du groupe, aussi bien de par son mode d’organisation qu’en termes de production artistique, constitue un cadre essentiel pour impulser et conduire leur travail : mettre en lumière la représentation de la relation entre l’objet et le champ auquel il se réfère (ou devrait se référer). Kinkaleri est actuellement basé au Spazio K au Prato (Italie). Ils ont également réalisé un certain nombre d’installations in situ et de nombreuses performances.
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