Présentation
L Histoire
version Footsbarn
Choix du Texte
Footsbarn, une histoire itinérante
La presse
St Petersbourg envoie un Inspecteur dans une ville de Province. Un homme arrive au
même moment. On le prend pour lInspecteur
. La suite ? une véritable satire
sur la corruption et sur les vices de lêtre humain. Cette pièce est une vraie
comédie, brillamment construite, que le Footsbarn a choisi de traiter comme une farce. Il
nous offre une galerie de portraits tous plus décalés et farfelus les uns que les
autres. Sur le plateau, des chansons, des danses, des masques, des nez, des pantins et une
fanfare pour accompagner le tout. Un rythme soutenu et un bouillonnement didées et
dimages.
Composés de comédiens venant dune dizaine de pays différents, le Footsbarn a su
cristalliser les particularités de chacun pour nous proposer des spectacles pleins
dhumour, de facéties et de dérision. LInspecteur nest pas seulement un
spectacle, cest une véritable fête !
Mais comment ont-ils su là-bas, à St Petersbourg, que quelque chose ne tournait pas rond dans une petite ville de province ? Pourquoi leur envoyer un Inspecteur Général à eux, ces honorables fonctionnaires ? Le directeur des Postes est si dévoué quil emporte les lettres chez lui pour les lire, le juge, dans un accès de zèle, a pourvu le Tribunal dun chenil et dune basse-cour, les remèdes de cheval du directeur des institutions de charité remettent sur pied tous ceux qui sont en bonne santé, quant au gouverneur, il nhésite jamais à prendre des mesures impopulaires pour faire régner lordre. Alors on se demande bien ce quil pourrait inspecter lInspecteur Général
Or, voilà quil est arrivé incognito, à lhôtel où il ne paye rien. Quoique ladministration de la ville soit en tout point irréprochable, peut-être le plus simple est-il de passer de la main à la main quelques petits arrangements avec lui : dautant quil est très simple, cest un homme comme tout le monde : il apprécie la bonne chère, le bon vin et les femmes et quelques petits billets. Quand sa mécanique bien huilée semballe, Gogol, en maître du comique, sait que, du rire aux larmes, la distance nest jamais grande.
De cette réunion de figures burlesques, la troupe du Footsbarn a su faire un monde
onirique, drôle mais aussi plein de mystères.
Ces trognes avinées, ces silhouettes entre hommes et bêtes, grâce au jeu des acteurs,
aux masques et à la pantomime, rejoignent ici les figures dun folklore universel.
Cest ce qui justifie le projet théâtral de cette compagnie qui bourlingue à
travers le monde depuis bientôt trente ans. Elen Riot
Notre désir était de créer une vraie comédie. A la première lecture du Révizor,
les rires ont envahi le studio. Les mines réjouies des acteurs laissaient supposer que,
déjà, les esprits malins du Footsbarn bouillonnaient dimages et didées. On
trouva une corrélation parfaite entre les aspirations de la troupe, la musicalité du
texte et lunivers dépeint par Gogol. Ce monde, peuplé de personnages farfelus, où
tout peut arriver, nous invitait à la satire, au surréalisme et au spectacle.
Le Révizor nous offrait une comédie brillamment construite, avec une intrigue empreinte
dune belle tension dramatique, une pièce densemble pleine de personnages
truculents, Autant de matière alléchante pour une troupe comme la nôtre.
Légoïsme, lavidité, la corruption, la tromperie et les petites ambitions
décrites sont toujours dactualité, toujours là pour nous empêcher
datteindre du bonheur véritable. Nous voulions rendre cette pièce, selon les
propres mots de Gogol « pleine de rires visibles et de larmes invisibles ».
voyage depuis 1971 à travers le monde. Sont réunis dans cette itinérante des
artistes, des techniciens et des administratifs de plusieurs nationalités.
Cette diversité culturelle et linguistique est un élément fondateur et fédérateur de
notre troupe. La mise en scène collective cristallise linventivité, la liberté et
les différences de chacun. Les comédiens de Footsbarn vont puiser dans les techniques
traditionnelles colletées aux quatre coins du monde pour animer leur théâtre, leurs
masques, danses, musiques et chants. « Le Footsbarn est un véritable festival en
soi, un mélange de style et dinfluences, de nationalités et de cultures,
admirablement éclectiques, se fondant en un torrent de pureté théâtrale
» Fintan
OToole, the Irish time
· 1970/1975-
Tout a démarré comme un rêve dans les années soixante A cette époque, deux jeunes
idéalistes anglais se rencontrent dans une université américaine. Jon-Paul Cook et
Oliver Foot imaginent alors leur avenir théâtral, rêvant de créer une compagnie de
théâtre locale, en Cornouailles. Les créations seraient tirées duvres
originales, le travail se nourrirait dimprovisations collectives, puisant dans
limaginaire de chacun des membres..
Le rêve de Jon-Paul et dOliver Foot connaît un sort favorable. Ils donnent au
projet le nom de Foots Barn car Oliver FootsBarn a accès à une grange (barn
en Anglais) où la compagnie peut établir ses quartiers.
Jai rencontré la compagnie pour la première fois en 1972. Je fus immédiatement
séduit par leur tentative de combiner un style de vie communautaire tout en maintenant un
credo artistique élevé. Les conditions de vie, nourriture comprise, étaient sommaires.
Leur démarche est des plus simples : ils débarquent dans un village endormi et
investissent la place et les ruelles en défilant en parade. Au son des tambours et des
trompettes, des clowns déferlent dans les rues, des comédiens montés sur échasses
serrent les mains des villageois accoudés aux fenêtres du premier étage. Jon-Paul Cook
est perché sur son monocycle, alors quOliver Foot sous son chapeau tuyau de poêle
mène la danse en déclamant, dans un mégaphone, lheure et le lieu du spectacle :
« Venez voir la girafe qui sait nager ! »Les premières représentations ont lieu en
plein air, sur les squares devant des pubs ou sur les plages- tout endroit où les gens se
rassemblent.
La troupe décide alors de demander son soutien à lorganisme chargé des fonds pour
la culture dont elle dépend : le South West Arts. Pour celui-ci, Foots Barn
nest pas sans poser des problèmes. Outre son image de hippie, il y a dautres
difficultés. Il est par exemple impossible dobtenir de la compagnie un programme
cohérent.
Une autre chose gêne le South West Arts : Foots Barn sest fixé comme
principe de ne refuser personne qui souhaite se joindre à la compagnie.
Est-il juste quune subvention du South West Arts subvienne aux besoins de tous ces
gens ? Un tel organisme- recevant ses fonds du gouvernement via le ministère de la
Culture peut-il décemment soutenir une communauté hippie ? Lors des débats
houleux qui se tiennent au conseil, il semble évident que certains conseillers
souhaiteraient même expulser la compagnie du comté de Cornouailles. Oliver Foot avait
pris lhabitude de faire irruption dans ces réunions et sest battu
jusquà sombrer dans la dépression.
· 1976/1981
Finalement, Oliver Foot décide de quitter la compagnie et jon-Paul Cook part rejoindre un
cirque au DanemarK.
Ce concours de circonstances aurait pu sonner le glas de la compagnie. Mais le noyau qui
reste saccroche au concept originel et continue à se démener. Cest alors que
débute la période baptisée Ten Years Hard (dix années à la dure). Les acteurs qui
restent décident de changer le nom de FootsBarn en Footsbarn.
Lorsque la presse locale et la télévision semparent des difficultés que la
compagnie rencontre pour survivre, il y a un grand mouvement de solidarité de la part des
milieux artistiques de tout louest du pays et même au-delà. Les Cornouailles et le
Devon étaient devenus les derniers bastions des désenchantés et des mécontents, où
lon expérimentait toujours des manières de vivre alternatives. Ces personnes se
raillent à la cause du Footsbarn, car elles admirent son style de vie, les principes
quil défend, sa lutte pour survivre face à la bureaucratie et son intégrité
artistique sans concession.
La troupe décide alors de tester son style universel à l étranger. Elle part pour les
Pays-Bas, où elle trouve un public ouvert et réceptif, nourri de commédia
dellarte.
Laccueil est chaleureux et contraste avec lhostilité du British Arts Council
et des autorités de Cornouailles.
Alors que les problèmes rencontrés dans son pays se multiplient, un accueil
Enthousiaste lui est réservé à létranger
Les esprits des membres de la
compagnie commencent à séchauffer. En 1981, une aide 20.000 £ leur est attribuée
pour lannée par lArts Council. Cest sans doute la seule et première
fois dans lhistoire que quelquun refuse une subvention. La troupe, en effet,
décide de retourner le chèque et de quitter lAngleterre de manière définitive.
· 1981/2000
La première escale du tour du monde se fait dans une forêt deucalyptus, au
Portugal.
Le chapiteau affiche complet chaque soir et la troupe obtient une subvention du British
Council.
En 1982, la compagnie est totalement itinérante : elle choisit une destination et elle
donne ses spectacles sur la route. La troupe arrive à Valence, en Espagne, en plein
déluge. Tout est inondé, chapiteau compris. Personne ne vient au spectacle.
Cest dans cette piteuse situation que la route du Footsbarn Travelling Théâtre
Company croise celle de Philippe Tiry, le fondateur de lONDA, un organisme
indépendant, financé par le ministère de la Culture.
Il est juste de dire que Philippe Tiry a pris le Footsbarn sous son aile et que la
compagnie a répondu à son intérêt avec un espoir et une énergie renouvelée.
En 1984, sous limpulsion de Philippe Tiry, la CEE décerne au Footsbarn le titre de
« compagnie théâtrale de lannée », ce qui lui permet dacheter un nouveau
chapiteau et de créer un nouveau spectacle.
Pour John Kilby, administrateur du Footsbarn, « les autres pays européens semblent être
beaucoup plus sensibles à la réalité économique liée à notre type de théâtre et
semblent prêts à trouver les moyens de le faire fonctionner. »
Le Festival dAdélaïde, en Australie, passe commande dune nouvelle création,
et cest ainsi quune tournée de quatorze mois est mise en place en Australie.
Après avoir vécu deux mois avec les aborigènes, le Footsbarn se sent prêt à affronter
lInde, la Russie, lAmérique du Sud et la plupart des pays européens.
En 1989, la troupe co-organise Mir Caravan, une caravane itinérante pour la paix de
Moscou à Paris, réunissant 180 artistes de 26 nationalités différentes, avec 600
représentations en chemin.
Ce voyage de cinq mois se termine quatre semaines avant la chute du mur de Berlin.
Depuis , certains des fondateurs ont crée leur propre compagnie .
Les membres sont issus de huit pays différents. Sur les vingt personnes qui composent la
compagnie, cinq sont des indiens : ils ont rejoint la compagnie suite au séjour au
Kérala. Chaque acteur dira son texte dans sa langue maternelle : français, anglais,
polonais, danois ou malayalam, la langue du Kérala. La musique est un mélange
dinspiration indienne avec des influences dEurope centrale.
Durant les six dernières années, la troupe a effectué trois voyages en Inde. Le public
indien aime beaucoup Shakespeare et la langue anglaise, et il a véritablement adopté la
compagnie. Les prémices de la création de lInspecteur ont commencé en Inde, au
début de lannée 2000.
La compagnie a établi ses quartiers à la Chaussée, dans le Centre de la France, en
1989. Elle y a développé un centre de création et déducation théâtrale et un
nouveau projet, le CITI, centre de documentation et de ressources pour le théâtre
itinérant. Aujourdhui, la troupe compte vingt-sept personnes et six enfants
(bientôt huit).
Le Footsbarn : lesbroufe du « in »
« Venant de plusieurs pays européens, leur point commun sont les images, bases de leurs
spectacles. Leur langage est celui de lhumour, de la facétie et de la dérision.
Lhistoire de « linspecteur » est une mine pour eux
Le Footsbarn en
rajoute, au risque de trop en faire. Les personnages défilent sur le plateau, tous
farfelus et décalés. Il y a de la farce, du Grand Guignol, de labsurde. Encore
plus que dhabitude
Ce que le Footsbarn appelle « théâtre total »,
fonctionne encore une fois : tous les arts sont concentrés au service dune
représentation où ladjectif populaire prend tout son sens. »
Centre France Dimanche (la montagne) - Dimanche 16 juillet 2000
Du Gogol à la sauce Footsbarn
« Linspecteur » trempé dans la pantalonnade. La satire du « Revizor » est
enveloppée avec entrain de musique, chansons et bouffonneries. Une fantaisie comique et
surréaliste. «
Le texte de Gogol a subi des coupures, mais lhistoire de
linspecteur est respectée dans cette adaptation du « Revizor » daprès la
traduction dAndré Markowicz. La satire est restituée avec drôlerie dans la mise
en scène collective du Footsbarn Travelling Theatre, qui appuie sur le comique sans
négliger les questions posées par la pièce et effleure même une possible signification
mystique, le Revizor pouvant représenter notre conscience
Sur le plateau, des
chansons, des danses, des masques, des nez, des pantins.
Ca bouillonne didées et dimages. Pas de temps mort, le rythme est bien
soutenu. La mascarade souligne la critique, la peinture corrosive de la nature humaine.
Les fonctionnaires et les petits notable apparaissent mesquins, cupides et bêtes à
souhait
Quelle galerie de portraits peu édifiants !Les comédiens, dans les
originaux costumes de Charmian Goodall, se jettent sur la piste du chapiteau avec
enthousiasme. Fredericka Hayter signe une judicieuse scénographie et de beaux masques.
Et le Footsbarn ajoute ainsi à son répertoire une pièce drôle et populaire. ».
Le Dauphiné Libéré (Vaucluse) - Lundi 17 juillet 2000
Les monstres sont de retour
« A récit de dupes, bonne farce. Un territoire où les nomades du Footsbarn ont pignon
sur rue. La tromperie sera dautant plus savoureuse que « linspecteur » sera
plus faux
Avec Footsbarn cest carnaval à tous les étages. Les grosses têtes
sont de retour, en musique. Les nouvelles recrues de la troupe se sont fondues sous le
masque savant des anciennes. Non sans laisser apparaître un nouvel exorcisme. Celui des
accents français. »
Le Monde - Dimanche 16 et lundi 17 juillet 2000
22, rue Paul Vaillant-Couturier 92140 Clamart
Voiture : périphérique sortir Porte de Châtillon puis Départementale 306 suivre le fléchage Clamart et Centre Culturel Jean Arp.