Jean-Jacques mène une vie ordonnée, bien réglée.
Il sait compter et accumuler. Don Juan stérile, il se soumet à l´habitude comme à une maîtresse exigeante. En se levant un matin, il découvre une femme chez lui… Aucune explication ne justifie cette présence féminine qui semble bien vouloir rester.
Cette femme sème désordre et troubles dans la vie de Jean-Jacques. La cohabitation... lutte ou compromis ?
L´amour est une aventure, un chemin qu´il faut oser emprunter... Une femme entre chez un homme, au petit matin. Elle cherche quelqu´un quelque chose. Cet homme pressé doit partir. Elle reste. Et c´est le début de la comédie de la vie. Entre doutes, espoir, mensonges, ce couple forcé va permettre à chacun de se révéler.
Jean-Jacques a une vie ordonnée, bien réglée qui obéit aux habitudes mais pas aux audaces du cœur. Il sait compter, accumuler, comme Corbaccio. Il vit dans le Futur, un futur toujours programmé, sans aucun imprévu. Il se croit heureux ainsi, comblé. Univers noir et blanc, il est la maîtrise. Suzanne (et son désordre) paraît, apparaît, ne disparaît pas... Elle papillonne sans jamais se poser. Elle vit dans le Présent, dans l’instant. Elle cherche quelque chose, mais sait-elle vraiment quoi ?
Univers bariolé, elle est la fantaisie. La montre de Jean-Jacques s´est arrêtée dès que Suzanne est arrivée. Elle casse le repère temps, ce repère qui est l´oxygène de Jean-Jacques. Suzanne fait exploser les repères mécaniques, les habitudes, les répétitions, un certain formalisme. Ce temps est aussi un paramètre de la pièce : choc entre 2 univers qui se trouvent ensemble mais pas au même moment.
Dérégler pour faire naître.
Jean-Jacques est un homme sans risques. Il n´a pas l´audace d´emprunter ce chemin de l´amour. C´est un Don Juan donc stérile. Il a peur du silence, du calme et des surprises. Il vit dans l´anticipation, presque toujours dans l´urgence. Suzanne vient dérégler la vie de Jean-Jacques. Elle tombe, apparaît, presque irréelle. Suzanne apporte de l´espace dans cette machine humain huilée. Inattendue, Suzanne arrive sur une terre inconnue. C´est Viola (La Nuit des Rois, Shakespeare) qui arrive sur des rivages nouveaux ! Comme Viola, elle est en perpétuelle représentation. Elle ne se pose pas. Toujours en réaction, elle ne prend pas d´initiative. Elle semble attendre. L´attente est elle aussi stérile.
Après le choc de cette rencontre entre 2 êtres borderline, vides de sentiments, va naître une alchimie. L´opposition, le duel laisse place à un duo, c´est-à-dire à la possibilité de cohabiter sentimentalement et de se nourrir l´un l´autre des différences. Chacun va apprendre à écrire sa propre vie, à l´ouvrir à un épanouissement personnel mais également à une générosité envers l´autre : l´écoute naîtra de la discorde.
C´est sur ces paradoxes que nous travaillons. Les 2 personnages passent par le doute et la peur pour arriver à la construction. Laisser un peu de place à l´autre. Se place aussi au centre de la pièce la place du couple et de sa pérennité. Un couple c´est à la fois se construire soi-même et partager.
Parviendront-ils à cet épanouissement ? Mais le chemin est tortueux, semé de bosses mais aussi de roses, comme le chemin des artistes.
Cette représentation est d'une légèreté trompeuse : nous pensons qu'il s'agit d'un homme et d'une femme dont la routine différente créé le rire par décalage mais le jeu ne manque pas de faire remarquer qu'il existe une véritable reflexion sur la mesure et la démesure produit par l'amour.
Pour 1 Notes
Cette représentation est d'une légèreté trompeuse : nous pensons qu'il s'agit d'un homme et d'une femme dont la routine différente créé le rire par décalage mais le jeu ne manque pas de faire remarquer qu'il existe une véritable reflexion sur la mesure et la démesure produit par l'amour.
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