Le murmure d’assemblées spontanées. Le dédain de quelques politiciens. Des anonymes violentés. De nouveaux révoltés, toujours plus. Des voitures qui brûlent sur le pavé. Des appels au calme, isolés, ridiculisés. Des négociations qui échouent. Des travailleurs en grève, un pays paralysé. La révolution au bout des lèvres. L’insurrection enfin venue.
Puis L’ordre règne, à nouveau.
Ce qu’il reste ?
Une trainée de poudre dans le chemin de chacun. Un pas de côté, une désertion vers de nouveaux sentiers. Et une jeune femme qui s’infiltre au gouvernement. Une anonyme qui se rapproche du président et l’incite à la répression pour souffler sur les braises de la contestation. Lois liberticides. Occupation policière permanente. Un militant est abattu en pleine rue. S’insurger, à nouveau ? S’engager, oui, mais comment ?
Un thriller politique explorant l’intimité d’un engagement aussi vital que destructeur.
Le temps d’une heure, L’âme rongée par de foutues idées plonge dans l’intimité d’un engagement politique. Le spectacle explore l’affectivité et le vivant des idées. L’écriture au plateau s’est nourrie de l’histoire des années 1968 françaises pour sonder la passion en politique. Loin de la recherche nostalgique d’un âge d’or perdu, le spectacle cherche à ramener au présent l’engagement révolutionnaire. De la réaction à l’insurrection, le spectacle ne prêche pour aucune église. Il fait plutôt le pari d’une expérience scénique de la conflictualité. Il sonde la jouissance et la dangerosité du conflit qui est, non seulement un moteur de l’histoire, mais peut-être aussi une nécessité existentielle pour l’individu.
Le matériau historique donne chair à la fiction. La narration s’approprie le genre du thriller pour regarder ces années de poudre d’un point de vue intérieur. C’est l’histoire d’une femme aux idées anarchistes-révolutionnaires qui intègre un gouvernement autoritaire et réactionnaire. La narration inscrit au coeur du personnage les tiraillements des événements. La figure de l’infiltré questionne ainsi notre place, au coeur de ce monde, tout en lui restant extérieur. Au-delà de la déroute et de la souffrance du personnage, c’est bien une figure du sursaut qui se dessine, incapable de succomber, malgré les échecs, à son sentiment de dépossession et d’incapacité.
L’écriture scénique se veut épique, entremêlant les voix, l’action et la narration. Du plus intime au plus politique, elle cherche ce continuum de l’engagement. La parole est parfois intérieure pour mêler les idées aux émotions et songes qui les font exister. Puis la parole devient politique, adressée à la salle, par le moyen d’un micro qui fait exister ces larges foules d’assemblées générales, de manifestations et de rassemblements. Ces différentes voix tissent la fresque d’un lieu et d’une époque inconnus. Le spectateur y voyage au rythme des souvenirs, des sensations et des images d’un personnage singulier.
Tous les éléments de la scène concourent à donner une texture fantomatique à ce personnage. Les zones d’ombre abondent. L’espace de jeu est épuré. Seuls une chaise, un micro et quelques lumières subsistent dans ce lieu dénudé. Le personnage manipule ces quelques objets pour accompagner son jeu de fuite. Dans cette obscurité, l’imaginaire du spectateur prolonge les traits et les gestes de cette figure familière. La musique prend le relais de la parole quand celle-ci s’essouffle. Les sons tiraillés ou aériens plongent le spectateur dans l’intériorité du personnage. L’ensemble construit une expérience d’intranquillité.
« Non, Monsieur le Premier Ministre. Pardonnez-moi, mais je ne pense pas que ce ne soit que du pur délire. Regardez chez nos voisins, à Maressa. Le leader du parti démocrate est enlevé depuis plusieurs jours. Il représente tout ce qu’exècrent ces forcenés. Et ils l’ont arrêté. Et ils le tueront sans hésiter. Nos renseignements ont montré que ces événements sont suivis. Que certains groupes ont été reçus à l’étranger par leurs homologues. Ils apprennent l’un de l’autre. De là à ce que l’un de nous soit également enlevé et assassiné, il n’y a rien de délirant. Il faut tuer dans l’oeuf ces mouvements avant de perdre tout contrôle. Ce Jean Le Garrec doit être arrêté. On ne peut pas prêcher la lutte armée, le vol et le meurtre en toute impunité. Ceux qui participent à ces manifestations sauvages où des vitrines sont brisées, des bâtiments incendiés, doivent être collectivement punis, casseurs ou non, par une à plusieurs années de prison. Nous devons renforcer la présence policière à l’entrée des grandes entreprises qui deviennent de véritables lieux de subversion. Monsieur Macquart et moi-même avons préparé une liste de mesures à prendre d’urgence pour… »
Excellent texte d 'actualité, à voir pour la performance de l 'actrice.
Excellent spectacle porté par l'esprit de mai 68 mené tambours battants par une comédienne à l'engagement total. La Nuit Debout sur scène !
Un spectacle coup de poing avec un actrice magnifique et excellente .quelle voix de Bariton!!! En sortant j'ai juste envie de faire la révolution !
Nous avons vu la pièce au Bouffon théâtre il y deux mois.Superbe interprétation de la comédienne seule en scène .Un partage d' émotions.Très beau texte. C.Franzetti
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Excellent texte d 'actualité, à voir pour la performance de l 'actrice.
Excellent spectacle porté par l'esprit de mai 68 mené tambours battants par une comédienne à l'engagement total. La Nuit Debout sur scène !
Un spectacle coup de poing avec un actrice magnifique et excellente .quelle voix de Bariton!!! En sortant j'ai juste envie de faire la révolution !
Nous avons vu la pièce au Bouffon théâtre il y deux mois.Superbe interprétation de la comédienne seule en scène .Un partage d' émotions.Très beau texte. C.Franzetti
Un spectacle qui résonne avec l'actualité...Nécessaire.
7 rue Véron 75018 Paris