C’est le récit de six personnage qui se retrouvent dans un asile d'aliénés à cause de leurs folies amoureuses. Les différents témoignages de ces pensionnaires sont des explications de leurs pulsions amoureuses qui les ont amenés à l’enfermement.
Entre harcèlement, viol, amour excessif, amour incompris, ces personnages expriment pourquoi ils aiment l’amour ou le détestent. Ces convulsions amoureuses sont des tremblements dont chacun des personnages essaie de se débarrasser ou de s’accaparer.
« Tu m’aimes ? » demande l’un d’eux avec une naïveté confondante, « Moi aussi » répond l’un des pensionnaires sans qu’on sache s’il s’adresse à quelqu’un ou s’il s’agit d’un dédoublement de la personnalité.
L’amour sera convulsif ou ne sera pas est un voyage thérapeutique aux confins des folies amoureuses. Teinté d'un humour noir déconcertant, cette aventure entraînante représente les maladies psychiques jusqu’à son paroxysme. Le déséquilibre de l’amour que chacun de nous a pu connaître rappelle que la folie est un art qui est fait pour nous plaire.
Cette pièce traverse les frontières des formes théâtrales en mêlant l’expression des corps aux contrepèteries. Une bande son originale accompagne les comédiens débridés dans leurs convulsions, rythmées par les différentes interventions de leur directeur de clinique.
L’amour sera convulsif ou ne sera pas que j’ai écrit et que je mets en scène revendique un goût affirmé pour l’art qui ne se prend pas au sérieux. Un air de famille avec « l’informe » de Bataille : « Un terme servant à déclasser, exigeant généralement que chaque chose ait sa forme. Affirmer que l’univers ne ressemble à rien et n’est qu’informe revient à dire que l’univers est quelque chose comme une araignée ou un crachat. »
Comment passer de la verticalité à l’horizontalité. Et vice-versa. C’est exactement le sujet de L’amour sera convulsif ou ne sera pas. Une sorte de voyage sentimental et initiatique. Face à un réel qui lui résiste, la déborde, lui échappe. Tout un programme. Comme un photo-roman. Comme un film de Jacques Demy. Comme une peinture hollandaise. Ou encore comme le Petit déjeuner sur l’herbe de Renoir qui éternise des moments fugitifs et ordinaires. Sans oublier la petite soeur égarée des clochards métaphysiques de Beckett.
Voire peut-être comme un aplat en peinture. Tout le contraire du plat. Sans effet, sans complaisance. Contre l’éloquence et la grandiloquence. « Contre l’asphyxiante culture » disait Dubuffet. Qui ne cherche pas à plaire. A faire « théâtre » A faire « auteur ». A faire « avant-garde ». A fuir en toutes circonstances. Au profit du balbutiement et du bégaiement.
L’écriture de L’amour sera convulsif ou ne sera pas : une langue réinventée, bricolée, atonale. Une langue idiote, en un mot. La mise en scène suit à la lettre cette écriture « informe », cette « idiotie là ». En un mot : l’idiotie comme un projet artistique. Pas comme une pathologie. L’idiotie comme une posture fondamentale, Irrespectueuse, sans pathos, ludique, fumiste. Autrement dit : un art jouissif et subversif.
Le phrasé des comédiens sera de l’ordre de la performance linguistique. Comme une transe ou une masturbation. Et de la performance épidermique. Comme pour le Butô : « Chaque soir, je mets l’échelle et je descends dans mon corps. ». Un corps qui déborde, qui explose le texte. Une certaine dualité entre le sonore, le visuel, le gestuel. Et des lumière très contrastées : alternance de lumières aveuglantes, chaudes, et de nuits éclairées au néon.
Au début de la représentation, le plateau baigne dans une lumière aveuglante. Elle écrase toute forme pour ne plus ressentir qu’une sensation d’immersion. Et en permanence : des brusques changements de rythme, dramatisés, affectés. Des parcours accidentés. Des chutes sonores. Des déplacements à quatre pattes. Comme autant d’expressions de leurs désirs, De leurs affects. Ou d’un dérèglement anthropologique.
Des tableaux détonants sur les folies de l'Amour qui délire, qui pense, qui sourit et qui nous parle bien sur ! Six jeunes comédiens talentueux dans une mise en espace épurée et réussie. Les textes et les situations foisonnent de richesses dans le caustique, l'humour et le dramatique. Ce spectacle nous livre et nous délivre des voyages amoureux dans toutes les nuances de la joie à la souffrance.
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Des tableaux détonants sur les folies de l'Amour qui délire, qui pense, qui sourit et qui nous parle bien sur ! Six jeunes comédiens talentueux dans une mise en espace épurée et réussie. Les textes et les situations foisonnent de richesses dans le caustique, l'humour et le dramatique. Ce spectacle nous livre et nous délivre des voyages amoureux dans toutes les nuances de la joie à la souffrance.
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