Présentation
Intentions de mise en scène
A la veille de Pessah, une violoniste désabusée écrit à son rabbin... Un texte d'un auteur italien vivant traduit pour le festival. L'automate de Salzbourg se construit sur la présence invisible et constante des musiques de Mozart et de la Haggadah. Maya, la protagoniste, est une violoniste qui assiste au naufrage de son mariage et au suicide de son art, un art qui ne supporte pas la comparaison avec celle insurpassable de son mari virtuose. Aussi décide-t-elle d'interrompre sa carrière, de ranger son violon dans son étui, et d'abandonner sa place de second violon dans un orchestre de prestige. Il ne s'agit pas d'une décision professionnelle mais d'un véritable acte de délivrance. Elle écrit une lettre d'adieu à un rabbin. L'imminence de la Pâque juive l'incite à tenter un renouvellement en quittant ce qu'elle considère comme un asservissement.
Arrivée à Salzbourg en compagnie de son fils pour jouer dans trois concerts dirigés par Osawa, Maya est bouleversée par la vue d'un automate musical du XVIIIème siècle, un singe violoniste habillé de façon grotesque en livrée, ce qui lui rappelle un air célèbre de l'enfance de Mozart. Il lui semble que les dons musicaux de son fils profanent l'intégrité de sa personnalité. Elle décide de lui sauver la vie: il jouera au base-ball. Les enfants de son âge ne le prendront pas en grippe et il échappera au démon qui depuis deux siècles habite le bois du petit singe automate.
L'histoire de cette femme nous ramène aux questions essentielles du rapport entre la sauvegarde de l'identité personnelle et la non maîtrise de l'incarnation de l'art. Je voudrais traiter du rapport entre l'engagement et l'enjeu pour un artiste. Jusqu'où peut-on brûler pour l'art? Y-a-t-il un point de non retour? Ou, au contraire, peut-on toujours revenir en arrière? Il y a encore la question de l'avenir, du fils et de l'infanticide artistique par le base-ball. Un petit tour vers la tragédie: Maya nouvelle Médée sur l'île de l'art?
3, cité Souzy 75011 Paris