Plus qu'un opéra, une fresque musicale
Note d'intention
Ce qu'on en dit
Tout commencement requiert un peu d'Inspiration... Depuis le Paradis, Gala se souvient de son histoire d'amour avec Salvador Dali, et fait revivre les personnages essentiels des tableaux et de la vie de son amant. Cette mosaïque lui révèle tout un bestiaire Dalinien qui la trouble, la séduit, la leurre. Dès lors, elle l'attend, patiemment, pour que près d'elle il achève son Œuvre dans un ultime tableau. De ses toiles à son étoile...
La compagnie du Théâtre d'Art affectionne le métissage des arts et du public. Le lyrique se découvre un esprit de comédie musicale et la variété tutoie la noblesse de l'opéra. Trente artistes dansent, chantent et jouent la comédie dans l'univers surréaliste de Dali. Novice ou passionné, plusieurs degrés de lecture sont possibles. Une accessibilité à laquelle la compagnie tient particulièrement.
Les chorégraphies sont signées Nadjet Dufresne (Modem Jazz) et Emmanuel Le Menetec (Issu de l'opéra de Marseille). Les chanteurs sont dirigés par Arnaud Reynal-Devolontat. La musique fut composée et dirigée par Daniel Tosi, prix de Rome et prix de Médicis avec l'orchestre de la Camerata de France 66.
Salvador Dali : « L'art rend visible l'invisible, révèle l'autre face de nous-même et de l'univers... ». Et si les personnages des toiles du peintre étaient aussi les personnages de sa propre vie.... Chaque comédien interpréterait une fiction picturale et une réalité historique. Grâce à l'Inspiration, le passage de la virtualité à la réalité nous guide dans l'œuvre elle-même : J'ai interprété le tableau de la gare de Perpignan comme les 4 grandes arcanes et figurines de la vie du peintre : Le Père, la Mère, le Frère de Dali et Gala. En effet, les parents de Dali perdirent leur premier fils à l'âge de 20 mois. Salvador Dali, né en 1904 fut élevé dans l'ombre de ce frère aîné et fut considéré comme sa réincarnation. Puis, il rencontre Gala en 1929. Dès lors, ils s'éprirent l'un de l'autre et Gala dit : « Nous ne nous séparerons plus ».
La fusion non désirée de Dali et de son frère ressemble inconditionnellement à celle, désirée cette fois, entre le peintre et sa muse. Une symbiose semble exister entre Dali, ses parents, son frère et Gala. Les 4 grandes arcanes du tableau convergent vers un carré blanc. N'est-il pas leur rencontre providentielle ?
Gala meurt en 1982 et Dali exprime alors la perte de son Inspiration. En construisant cet opéra comme une critique d'art, la mort de Gala m'apparaît comme la couleur noire dans la palette du peintre. Ainsi, je donne comme première lecture une série d'oppositions scénographiques : un contraste entre le noir et le blanc ; les ombres chinoises (le visible, invisible au public) sur les toiles blanches (l'invisible, visible pour le public).
Cependant, le noir est tout sauf du « Noir ». Il détient toutes les couleurs. Depuis le paradis , Gala et l'Inspiration vont libérer toutes les nuances de l'univers Dalinien pour atteindre la sérénité, le Blanc. J'imagine Gala repeindre les tableaux de son amant par le rouge de leurs excès, le bleu de leurs folies, l'ambre de leur tendresse. Elle provoque l'intellectuel et analyse son passé. Une recherche dans laquelle elle oppose tous les personnages et leur sentiment. J'invoque alors Salvador Dali face à la toile pour peindre son dernier tableau. Tout devient multiple comme les tiroirs de leurs souvenirs et de leurs inconscients puis un, comme leur quête fusionnelle. Le dénouement arrive alors comme une évidence : pour que toutes ces couleurs deviennent Blanc, il faudra compter sur la rencontre céleste de toutes ces âmes chargées de leur histoire et de leur amour.
Le 13 janvier 1989, auprès de ses parents qu'il a pardonnes, auprès de son frère qu'il a libéré, Dali peint son ultime tableau dans la lumière de sa Gala qu'il a enfin retrouvée. Cette communion parfaite, cette unicité purifiée est la direction unique de ce spectacle. « De ces toiles à son étoile ».
Arnaud Reynal-Devolontat
« Cet Opéra retrace la vie de Dali autour de son inspiration divine et de ses œuvres. L'approche de la Muse Inspiration, de Gala sa femme inspiratrice et de Dali, tous à des différents niveaux sur scène, visibles ou non, imprègnent le spectacle d'une magie amplifiée par les compositions musicales et les lumières chaudes. Le passage de la virtualité du paradis à la réalité onirique du spectacle nous guide dans l'œuvre créatrice elle-même. L'association des images des tableaux de Dali et de Gala sa femme, l'invitant à le rejoindre pour parachever son œuvre dans un ultime tableau, pure inspiration virtuelle, est à la dimension de l'œuvre de Dali.(...) J'ai aimé sans réserve. A revoir dans le cadre d'un cycle associant les arts Plastiques, au théâtre, à la musique, aux voix lyriques. » René Louis Pestel, programmateur, le 30 septembre 2005
« La compagnie du Théâtre d'Art est certainement le future de la jeune création puisqu'elle parle aux gens d'aujourd'hui, de questions d'aujourd'hui, dans une langue d'aujourd'hui. » F.P L'Indépendant, le 4 janvier 2004
14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris