« Bien que l’infidélité soit un crime, c’est que je soutiens qu’il ne faut pas un moment hésiter d’en faire une, quand on est tentée, à moins que de vouloir tromper les gens, ce qu’il faut éviter, à quelque prix que ce soit. »
Personnage féminin d’une liberté remarquable, la Comtesse est pour Emmanuel Daumas loin de la simple coquette. La pièce, qu’il dit « sans âge », a été écrite en 1733 pour les Comédiens-Italiens, à la même époque que Le Petit-Maître corrigé. Marivaux s’y concentre sur les rouages de la passion, qu’il met à nu sans passer outre leurs contradictions. L’intrigue se noue entre la Marquise, délaissée par son amant le Chevalier qui s’est épris de la Comtesse, elle-même amoureuse de lui et qui repousse désormais Dorante. La Marquise échafaude alors avec Dorante un stratagème : ils feindront de s’aimer, et même de vouloir se marier, afin d’aiguiser la jalousie de ceux qu’ils chérissent. Se jouent dans une symétrie magistrale les noces de Lisette et d’Arlequin, liées à celles des maîtres.
« L’épreuve marivaudienne n’est jamais à sens unique : il n’y a pas un personnage qui éprouve et un autre qui est éprouvé ». Suivant Bernard Dort, Emmanuel Daumas – qui a déjà présenté à la Comédie-Française La Pluie d’été de Marguerite Duras et Candide de Voltaire – entend scruter l’authenticité de ces personnages moins caricaturaux qu’ils ne paraissent. Loin des clichés d’une farce sur l’inconstance, la rivalité entre la Marquise, femme expérimentée, et la jeune Comtesse s’apparente à un parcours d’initiation, de la profondeur du sentiment exprimé dans l’instant jusqu’à l’expérience de son âpreté. Attentif aux pointes de cruauté en jeu dans l’allégresse de cette comédie, il choisit de diriger les acteurs dans un dispositif bifrontal, au plus près de l’émotion, du langage des corps et des regards.
Mise en scène dans un dispositif bifrontal.
Très belle scénographie mettant en valeur le talent des comédiens français dans une pièce mineure et peu représentée de Marivaux.
je me faisais une joie de voir l'interprétation de cette pièce par la comédie Française, quelle ne fut pas ma déception! 1er point: les acteurs étaient habillés en bermuda, shorts, baskets (les costumes d'époque font partie du spectacle pour moi)... 2nd point: le texte était difficilement audible, 3ème point: la chanson en anglais qui recenait de temps en temps était hors propos... franchement dans un texte écrit par Marivaux quel intérêt? si j'avais voulu entendre de l'anglais j'aurais été voir Hamlet...4ème point: la scène en bifrontalisme, j'étais assise sur une espèce de strapontin, j'ai failli tomber pendant le spectacle...Je garde à l'esprit ces deux adjectifs: vulgaire et ridicule
J'ai vu la pièce hier et j'en suis sortie enchantée. Un souffle moderne sur le texte de Marivaux, une mise en scène épurée, presque monochrome qui m'a étrangement rappelée la mise en scène d'Anne Teresa De Keersmaeker pour le Cosi Fan Tutte de 2017 à Garnier. Le texte et ses ressorts comiques sont merveilleusement convertis dans une modernité réaliste et presque actuelle Tout cela porté par des comédiens aussi brillants les uns que les autres. Je ne saurais dire lequel m'aura le plus charmé. Enfin quelque chose de novateur pour Marivaux sans sombrer dans le vulgaire ou le burlesque. Ravissement!
Qu'apporte à l'œuvre le parti pris de bifrontalisme? Qu'apportent à la subtilité du texte de Marivaux les intermèdes musicaux tirés d'une chanson de Billie Holliday? Les comédiens jouent bien, certains sont excellents mais ils sont parfois peu audibles. Tant le choix du décor que celui de certains costumes me laissent, pour le moins, perplexe.
Pour 8 Notes
Très belle scénographie mettant en valeur le talent des comédiens français dans une pièce mineure et peu représentée de Marivaux.
je me faisais une joie de voir l'interprétation de cette pièce par la comédie Française, quelle ne fut pas ma déception! 1er point: les acteurs étaient habillés en bermuda, shorts, baskets (les costumes d'époque font partie du spectacle pour moi)... 2nd point: le texte était difficilement audible, 3ème point: la chanson en anglais qui recenait de temps en temps était hors propos... franchement dans un texte écrit par Marivaux quel intérêt? si j'avais voulu entendre de l'anglais j'aurais été voir Hamlet...4ème point: la scène en bifrontalisme, j'étais assise sur une espèce de strapontin, j'ai failli tomber pendant le spectacle...Je garde à l'esprit ces deux adjectifs: vulgaire et ridicule
J'ai vu la pièce hier et j'en suis sortie enchantée. Un souffle moderne sur le texte de Marivaux, une mise en scène épurée, presque monochrome qui m'a étrangement rappelée la mise en scène d'Anne Teresa De Keersmaeker pour le Cosi Fan Tutte de 2017 à Garnier. Le texte et ses ressorts comiques sont merveilleusement convertis dans une modernité réaliste et presque actuelle Tout cela porté par des comédiens aussi brillants les uns que les autres. Je ne saurais dire lequel m'aura le plus charmé. Enfin quelque chose de novateur pour Marivaux sans sombrer dans le vulgaire ou le burlesque. Ravissement!
Qu'apporte à l'œuvre le parti pris de bifrontalisme? Qu'apportent à la subtilité du texte de Marivaux les intermèdes musicaux tirés d'une chanson de Billie Holliday? Les comédiens jouent bien, certains sont excellents mais ils sont parfois peu audibles. Tant le choix du décor que celui de certains costumes me laissent, pour le moins, perplexe.
Bifrontalisme de la salle :catastrophique-surtout quand on est mal assis sur les chaises...Comédiens difficiles à entendre et jeu impossible à apprécier quand on vous tourne le dos.Pas de décor,pas de costumes...A quoi bon aller au théâtre si on se retrouve dans le "quotidien" ...Chanson en anglais...au secours...C'est la Comédie Française ?? Quelle dégringolade !
Terrible mise en scène au Vieux Colombier. Marivaux vaut mieux que toute cette hystérie. Chanson en anglais, cris, décor inexistant sinon par sa laideur, "bi-frontalisme" qui assure de ne pas comprendre les acteurs ... Où va se perdre la Comédie Française !
Sous prétexte de rajeunir Marivaux et tuer le "marivaudage", le texte est à peine audible ( ex:Loic Corbery-Arlequin) à force de gesticulations et éruption de sensibilité exacerbée; cris, réactions épidermiques ,hystériques parfois, comme notre époque nous en donne à voir ...sur les stades par exemple . ..Les domestiques en bermuda, Frontin sac à dos...,accent marseillais digne de Pagnol,pour le Gascon L. Laffitte tout cela est bien ridicule ! Heureusement, les acteurs sont là, dignes du Français ...On aimerait toutefois un Dorante un peu plus élégant qu'un Jérôme Pouly, souvent distribué en paysan...Nicolas Lormeau...en paysan, lui, est irrésistible et haut en couleur . La salle applaudit , car c'est vulgaire, conformément à l'étymologie de ce mot... Je n'y conduirai pas mes élèves pour ne pas leur laisser croire que "c'est çà, Marivaux"...
Formidable! Marivaux dans un cadre moderne avec les acteurs exceptionnels!
21 rue du Vieux-Colombier 75006 Paris