L'histoire de Ronald, le clown de McDonald's / J'ai acheté une pelle

« 60 minutes de théâtre sauvage !  »

Rodrigo García est un provocateur, un révolté nombriliste qui crache et dénonce les travers de la société bourgeoise et consumériste… Il est provoquant et anarchiste dans ses pensées, brut dans son écriture. Il gifle le spectateur avec ses mots et en même temps il se joue de lui-même, n'hésitant pas à se poser en déséquilibré dans une société qui ne l'est pas moins.

Adaptation Christilla Vasserot.

• Extrait

« Si tu as neuf ans et que tu vis à Lisbonne,
tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu as neuf ans et que tu vis à Cuba,
tu vas sucer la bite d’un touriste italien.
Si tu as neuf ans et que tu vis à Bruxelles,
tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu vis en Bolivie,
tu vas à la mine pour les Américains.
Si tu as neuf ans et que tu vis à Florence,
tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu vis en Afrique,
tu couds des ballons pour Nike.
Si tu as neuf ans et que tu vis à New York,
tu vas au McDonald’s le dimanche.
Si tu as neuf ans et que tu vis en Thaïlande,
tu dois te laisser enculer par un Australien.
Après, deux avions se paient deux gratte-ciel
et les gens s’étonnent. »

Rodrigo Garcia

• Note d'intention

Rodrigo García est un provocateur, un révolté nombriliste qui crache et dénonce les travers de la société bourgeoise et consumériste… Il est provoquant et anarchiste dans ses pensées, brut dans son écriture. Il gifle le spectateur avec ses mots et en même temps il se joue de lui-même, n’hésitant pas à se poser en déséquilibré dans une société qui ne l’est pas moins. C´est sous cet angle que nous avons décidé de travailler en faisant appel à trois jeunes comédiens, deux hommes et une femme et en les catapultant dans un décor aux couleurs vives, voire agressives (comme la garderie chez Ikea).

Ils incarnent trois grands enfants qui nous emmènent dans des pensées, des émotions, des jeux, des réflexions corrosives sur le monde et eux-mêmes. Un humour ultra noir qui évoque les constructions des tableaux d’Escher : on se bouleverse sur des trajets et on arrive à bout de souffle à des points de vue surprenants, inattendus – souvent choquants… Pas de repos, on se jette à nouveau sur la piste, plongeant dans ses caves secrètes où on enfouit ses propres démons. García nous propose trois monologues et une deuxième « pièce » : un mélange, des miettes de plusieurs projets théâtraux : petits textes, pensées, aphorismes, blagues…

Un chaos théâtral jubilatoire où les trois protagonistes s’attaquent, se solidarisent, se remontent le moral, s’amusent. Vifs, ils se vautrent dans les pensées et les actions qui les emportent – et le spectateur avec.