Cette pièce nous parle avec force et humour de la mutilation qu'est pour l'homme le fait de ne pouvoir contenir son amour, et de la tragédie pour lui de n'exprimer cet amour qu'avec "difficulté" (quel euphémisme !) à celui ou à celle qu'on voudrait faire sien à jamais.
Cette pièce nous parle avec force et humour de la mutilation qu'est pour l'homme le fait de ne pouvoir contenir son amour, et de la tragédie pour lui de n'exprimer cet amour qu'avec "difficulté" (quel euphémisme !) à celui ou à celle qu'on voudrait faire sien à jamais.
Un chalet niché au cœur d'une Sibérie glaçante. Tout autour, de dangereuses steppes infestées de loups et de cosaques en mal d'amour. C'est là que vivent Madre et sa fille Irina. Toutes deux sont à mi-chemin entre deux sexes, toutes deux ont dû fuir la chaleur étouffante du Maghreb pour la solitude et l'ennui du froid sibérien. Elles survivent ensemble à l'exil de leur propre sexe, à l'exil de la terre natale qui ne peut abriter des monstres dans leur genre.
Dans cet univers où la parole de l'autre mutile plus encore que ses actes, la mère occupe tout l'espace, guette les loups et écarte de sa fille toutes les pulsions qu'elle déchaîne malgré elle. Irina, elle, se laisse prendre par qui la veut, et se sert de sa parole comme d'une capote géante. Mais qui l'a mise enceinte alors ? Peut-être bien sa professeur de piano, madame Garbo, qui, au beau milieu de ce flou des genres, a été prise dans les filets de son élève, et qui, à force de la désirer, a fini par l'aimer.
Par la compagnie Les Incandescents.
« La mise en scène minimaliste comme le jeu subtil des interprètes font jaillir le malaise et la subversion qui habitent le texte. » La Terrasse
37, rue Volta 75003 Paris