C’est à un jeu de la vérité que nous convie Marivaux. Il imagine une situation utopique : des naufragés, Iphicrate et son esclave Arlequin, Euphrosine et sa servante Cléantis arrivent sur une île gouvernée par Trivelin, lui-même ancien esclave. Celui-ci se donne pour mission de les « rééduquer » en inversant leurs rôles, les maîtres deviennent les esclaves et les esclaves deviennent les maîtres.
L’île des esclaves est une pièce eu un acte de Marivaux (1688-1763). C’est une comédie enlevée, gaie, vive mais comme souvent chez Marivaux la légèreté de ton, qui rend le jeu si vivant, véhicule un propos dont l’actualité et l’universalité ne nous échappent pas.
L’île (le théâtre) est comme une espèce de laboratoire pour Marivaux. Il y fait se confronter les hommes, afin que se connaissant, se reconnaissant, ils s’y dévoilent, s’y mettent à nu, et prenant conscience de leurs torts respectifs… Deviennent meilleurs !
Mais l’enjeu est de taille, la mauvaise foi, les mensonges, les ressentiments sont au rendez-vous – Et si tout cela « finit bien », c’est parce que Marivaux, humaniste convaincu, précurseur moderne du Siècle des Lumières, garde au fond de lui l’espoir d’un monde où les hommes vivraient enfin en harmonie, apaisés.
Christian Huitorel
« Avec ses quatre comédiens, Christian Huitorel insuffle à L’île des esclaves de Marivaux une magie ludique et un rare mystère. Un bijou de théâtre doux-amer puisque petit maître et coquette se font sermonner par leur valet ou servante.» Les trois coups, Véronique Hotte
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