A partir de 12 ans.
Un acteur, un micro. Entre stand up et acte de contrition, ce seul en scène convoque nos monstres du passé.
Jeff, à 13 ans, portait sur la lèvre un petit bec-de-lièvre que tout le monde nommait la « cicatrice ». Une infirmité provoquant moqueries de toutes sortes. Parce qu'il ne savait s'en défendre, il intériorisait cette douleur, ces blessures morales répétées.
Par la Compagnie Salut Martine. D’après La Cicatrice de Bruce Lowery.
« Vincent Menjou-Cortès a réussi à trouver une forme très simple, directe et artificielle à la fois. Une heure fascinante. » Armelle Héliot, Le Figaro
« Avec beaucoup d’ingéniosité, Vincent Menjou-Cortès adapte ce roman noir, terrible, prisé des ados et lui donne une densité à la fois hyper réaliste et artificielle. » Olivier Fregaville-Gratian d'Amore, L’œil d’Olivier
« Toutes les gueules cassées en attestent, de Gwynplaine à Elephant man : on ne sait pas regarder les yeux et l’âme de ceux dont le visage est cabossé. Le personnage de Bruce Lowery est une sorte de petit frère de ces héros malheureux. Vincent Menjou-Cortès interprète ses confessions douloureuses et le récit des humiliations subies par Jeff qui, à treize ans, doit faire face à la bêtise et à la méchanceté qui défigurent le visage de ceux qui se moquent du sien. » Catherine Robert, La Terrasse
La Cicatrice est le premier livre qui m’a fait couler des larmes lors de sa lecture. Quelle étrange sensation. J’avais 13 ans - comme l’âge de Jeff – et je retrouvais en lui toutes mes interrogations de cette époque. Celle de la préadolescence où la cruauté et le mal-être des enfants sont à leur paroxysme. Tous souffrent en silence et sont dominés par des pulsions qu’ils ne contrôlent pas. Cette période de notre vie est souvent refoulée au plus profond de nous-même. En grandissant nous n’en parlons plus. Mais derrière ces épreuves endurées se dessinaient les adultes que nous deviendrions. La Cicatrice m’est resté en tête depuis toutes ses années.
Je l’ai relu à l’âge adulte pour voir si la force de ce récit avait toujours le même impact sur moi. J’ai été de nouveau ébranlé intimement. Il m’a paru nécessaire de convoquer tous les thèmes que La Cicatrice aborde pour les transmettre aujourd’hui de la manière la plus humble et sensible possible. J’ai attendu de saisir le bon angle d’approche pour l’adapter au théâtre. J’ai opté pour l’angle de la simplicité lors de sa transmission, pour m’effacer derrière le récit.
J’ai donc travaillé l’adaptation en ce sens : Un homme prend la parole pour la première fois devant un public. Un micro sur pied lui offre un certain confort vocal pour transmettre des bribes de son passé. Il a une heure de prise de parole chronométrée. Le tout formera un spectacle entre stand up raté et acte de contrition.
Mon adaptation du texte étant directement liée à l’interprétation que je souhaite en faire, j’incarne Jeff à l’âge adulte. Je veux raconter le traumatisme initial de Jeff comme une réel expérience que j’aurais vécue. Je souhaite que le spectateur entre dans la confidence de l’histoire que je lui raconte. J’ai conservé la trame mais enlevé toutes les parties trop littéraires lors de leur mise en voix. Il faut que le public puisse croire que je m’exprime réellement comme ça. Avec ces parties de texte de Bruce Lowery que j’ai choisies. Le récit doit être vivant et s’inventer au présent.
Vincent Menjou-Cortès
207 rue Raymond Losserand 75014 Paris