La Divina

Paris 11e
le 20 mai 2006

La Divina

Théâtre gestuel. La Divina existe lorsque la réalité donne la vie à sa propre fiction, là où les rêves, la mémoire, le désir et la pensée sont les « ouis » aux « nons » de l’existence réelle quotidienne. C’est le propre univers personnel du performer qui cherche le point d’équilibre entre l’ironie tragique et ludique. C’est ce point instable qui l’amène vers un absurde presque grotesque.
  • Théâtre gestuel à la lisière de la danse et du cirque contemporain

Le corps de l’acteur est l’outil de travail pour la construction d’une narration sans parole. Jamais un mot n’est prononcé, seulement quelques cris. Un mutisme comme si ce corps a été réduit au silence, comme si c’était trop difficile à raconter avec la parole qui prend ici littéralement corps. Une performance physique d’un corps en tension, léger puis pesant qui chute et tombe avec fracas.

Une malle s’ouvre, on découvre un corps emboîté, il symbolise un enfermement, le carcan d’une société des corps et des comportements imposés; c’est ainsi que des couches de vêtements masculins sont enlevés à la quête d’une nouvelle identité. Cet homme dans des vêtements de femme, le transgenre, le personnage du travesti reprend les clichés des reines de beauté pour les déconstruire, car derrière les apparences, le maquillage et les masques de la séduction il y a la souffrance, les drames quotidiens.

Entre chaque tentative de transformation, le corps du performer devient soudain comme sans vie, passif comme une poupée que l’on déshabille, rhabille et manipule. Les tenues, accessoires sont comme des prothèses servant à la construction conflictuelle du corps intime et social. La douleur est à l’origine de la métamorphose de cet être ambigu, entre le masculin et féminin, qui cherche son identité dans une société où les rôles sont imposés.

Le personnage reproduit une gestuelle féminine séductrice accentuée à outrance, des comportements codés. Il crée une auto-fiction où tout bascule : l’agonie de la figure de la pin-up, un jeu sur les limites et dérapages. Entre le monstrueux et sensuel, humour, dérision, tragique, poésie, force, grotesque. Et puis il y a la musique, ces chansons d’amour tristes, lancinantes qui ponctuent, et s’entremêlent comme des phrases d’une histoire tourmentée. Des circonvolutions sur une chaise qui devient une métaphore d’un partenaire absent. Par la proximité troublante avec le corps du performer, il est difficile de prendre ou de garder sa distance.

Par la Cie La minute suivante.

 

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11, rue du Général Blaise 75011 Paris

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Aktéon
11, rue du Général Blaise 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 20 mai 2006

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