D’anciens hommes de loi, pétillants, malicieux et cyniques se distraient en rejugeant les grands procès de l’histoire lors de dîners pantagrueliques. Ce soir, ils ont un invité inattendu, un chef d’entreprise qui est tombé en panne de voiture près de chez eux et qu’ils vont héberger pour la nuit.
Ah! Quel délice d’avoir sous la main un sujet vivant ! Un accusé de rêve, consentant qui plus est !
Panne de voiture ou panne de conscience ? Notre projet théâtral ne consiste pas uniquement à mettre en espace l’excellente intrigue créée par Dürrenmatt où humour, suspens et ironie font jeu égal.
Certes, le « procès » débute comme un « jeu de rôles » attrayant, dans une ambiance cocasse et chaleureuse, mais au fur et à mesure de son déroulement, nous comprendrons que nous sommes placés du point de vue de l’accusé, du point de vue d’un homme qui décide de se retourner sur lui-même, de s’interroger sur son passé.
Tourmentée par quelques méfaits relativement bénins, sa conscience fait naître des fantômes; un juge, un procureur, un avocat et pourquoi pas un bourreau qui gravitent autour de lui.
Au fil de sa réflexion et de ses divagations, entre réalité et imaginaire, l’homme sent s’éveiller en lui la culpabilité, parfois justifiée, parfois démesurée.
Tout au long de notre travail, c’est ainsi que nous avons cherché à compléter la question posée par Friedrich Dûrrenmatt dans « La Panne »: bourreaux et victimes, innocents et coupables, confrontés aux questions enigmatiques du bien et du mal, ne le sommes-nous pas tous ? Et comment y réagissons-nous ?
Zoran Jovanovic - Denis Sylvain
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