Le Collectif 129H
Le slam, nouvelle poésie contemporaine
Le lieu : l'hôtel Lauzun
Un voyage dans l'espace et le temps
Urgence de dire
Le Collectif 129H est le premier collectif de slameurs français. Rouda, Neobled et Lyor sont trois "poètes-rappeurs-slameurs" parisiens qui évoluent depuis septembre 2001 dans ce qu’ils défendent comme une discipline à part entière combinant l’écriture, l’oralité et l’expression scénique. Pressés par l’"urgence de dire", ils présentent ensemble des slam sessions, se produisent dans toute la France sous la forme de performances, de spectacles et de concerts, animent des ateliers d’écriture slam, promeuvent le "slam sauvage".
Le Collectif 129H fait partie de l’association 129H Productions. Il est membre de la coopérative de diffusion de textes, sons et images Co-Errances. Il participe au groupe de travail Oralités du Parlement pour la Démocratie Culturelle et Artistique.
Mouvement d’expression poétique né aux Etats-Unis dans les années 80, popularisé en France par le film éponyme de Marc Levin, le slam est un art oratoire et acoustique, où la parole mise à nu fait face à l’auditoire.
Dans le sillon des traditions orales, il se développe historiquement sous la forme de tribunes de libre expression artistique et s’exerce lors de rendez-vous publics (slam sessions ou scènes ouvertes) où chacun peut venir lire, scander, crier, improviser ou réciter un texte sur scène. Mouvement foisonnant, poétique, social et culturel, il révèle également toute une nouvelle génération d’auteurs.
Depuis peu, et sous l’impulsion de quelques collectifs issus de la périphérie parisienne, le slam s’enrichit d’une dimension plus spectaculaire et voit se développer en son sein des créations originales allant à la rencontre d’autres disciplines artistiques, telles que le théâtre, la danse ou la production musicale.
Le slam, poésie contemporaine résolument urbaine, semble évoluer aujourd’hui dans le champ de l’histoire poétique française. Sa forme, son dispositif et son propos lui confèrent, en effet, une dimension artistique et politique, véritable force de proposition créatrice.
La Réinvitation au voyage se veut être une expérience inédite de rencontre artistique dans un lieu emblématique de la poésie française : l’hôtel de Lauzun.
Entre 1843 et 1845, Jérôme Pichon, illustre inconnu et auditeur au Conseil d’Etat, était aussi propriétaire à l’hôtel de Lauzun, et par la même occasion le logeur de Charles Baudelaire. Le poète occupait un petit appartement donnant sur la cour intérieur de l’hôtel, au 17 quai d’Anjou. C'est dans ce lieu, sur l'île Saint-Louis, face à la Seine, que lui vint le poème "L’invitation au voyage".
Théophile Gautier et le peintre Ferdinand Boissart y furent également locataires. C’est dans les murs de l’hôtel qu’ils fondèrent, en 1845, le Club des haschischins, premier club d’expérimentation des paradis artificiels…
En imaginant un instant que les jeunes poètes Nerval ou Baudelaire soient nés à Paris dans les années 1980, on peut presque naturellement envisager qu’ils aient pu interpréter leurs œuvres sur les scènes slam parisiennes.
L’idée d’une "réinvitation au voyage" découle ainsi d’une concordance entre l’espace et le temps. Un voyage dans l’espace tout d’abord, où différents publics se rencontrent dans la découverte d’un lieu historique. Un voyage dans le temps également, où les archaïsmes apparents de la Commedia se déclinent comme autant d’éléments de modernité. Dans les pas de Baudelaire, le slam évolue alors en "poésie nomade" en concordance avec le Théâtre de tréteaux, dispositif de mémoire collective.
Avec sa nouvelle création Urgence de dire, Le Cercle des poètes sans instru aborde le slam de manière spectaculaire et colore l’oralité de théâtre et de Hip Hop.
Né en 2004 ce groupe se compose des trois activistes du Collectif 129H (Rouda, Neobled et Lyor), des slameurs dyonisiens Grand Corps Malade et John Pucc’Chocolat, et du binôme féminin Droopee et Techa, le Cercle lève le vers de la verve et dévore les envers du décor…
17, quai d’Anjou 75004 Paris