Une Vénus en bronze a été découverte dans la petite ville d'Ille. Cette étonnante statue, d'une étrange beauté, hante les imaginations, déchaîne les passions, alors que se préparent les noces du jeune Alphonse et de Louise de Puygarrig. Est-elle une bienveillante représentation de la déesse de l'Amour comme l'affirment les archéologues ? Est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Les curieuses inscriptions gravées sur son socle apporteront-elles une réponse aux mystérieux événements qui bouleversent la région ?
Un conte macabre. Voilà de quoi il retourne. À première vue, La Vénus d'Ille possède toutes les caractéristiques d'une histoire d'amour brisé, de la fin d'un espoir de jeunesse, aussi d'une entrée dans l'âge adulte. La question est un peu simple abordée sous cet angle. Il s'agit avant tout d'une pièce sur l'égoïsme et le vice, à n'en juger que par la manière dont est montré l'Amour. Ceux qui aiment ne voient plus le monde qui les entoure, ils sont obnubilés par leurs sentiments. « L'amour rend aveugle », peut-on dire à juste titre. Quoique réciproque, il n'est jamais fusionnel et ne permet pas d'aboutir à une histoire saine.
Noyés dans leur égocentrisme, les personnages de Mérimée perdent tout. Tous vont s'oublier et se consumer peu à peu dans la poursuite de leur bonheur individuel. Tout est maquillé, déguisé, mis en forme pour plaire. On retrouve sans doute le problème existentiel de l'humanité : égaler par sa science les Dieux eux-mêmes.
2, passage du Bureau 75011 Paris