Parcours beauté
Note d'intention
Description des personnages
Pour oublier les difficultés, pour arrêter d’être angoissé, pour ne plus avoir peur, et finalement : pour en finir avec la mort et toutes ces choses inutiles, deux femmes, Brigitte et Nicole, ont trouvé la solution : la Beauté.
C’est pourquoi tous les jours, même dimanches et fêtes, elles accueillent un petit groupe (le public) et le guident à travers un « Parcours Beauté ».
Ce parcours est constitué d’un certain nombre de salles, de couloirs, mais aussi de prairies, de précipices, de périls et de refuges, qu’elles traversent avec plus ou moins de bonheur.
Bien entendu, plus elles tentent de définir la Beauté, plus elles s’y perdent, plus elles tentent de comprendre, plus cela leur échappe.
À la fin de cette odyssée, la seule Beauté qui leur restera se situera - peut-être - dans le regard de celui qui contemple.
Un jour, voyant le temps commencer à marquer mon visage de quelques rides, une amie m’a suggéré de lui faire subir quelques retouches chirurgicales. « Ça n’est rien et ça change tout ! » m’assurait-elle avec gentillesse.
Nous avons alors, Éric Verdin et moi, commencé à nous interroger sur ce que pouvait bien signifier cette apparente nécessité pour une femme de rester jeune et belle à tout prix, sous peine, comment dire, d’être effacée, de devenir invisible, de disparaître. Et puis, par extension, nous nous sommes demandés ce que cela pouvait bien être que cette Beauté et quelles en étaient les différentes définitions et manifestations actuelles.
Voilà le point de départ de notre envie d’en écrire une comédie.
Si notre société ne veut plus voir ni la maladie, ni la vieillesse, ni la mort (parce que ce n’est pas beau, n’est-ce pas, parce que c’est moche), alors la Beauté constitue une injonction à laquelle chacun doit se plier, et aussi, bien entendu, le nouvel idéal absolu vers lequel chacun se doit de tendre, créant ainsi davantage d’inégalité et d’injustice.
Nous avons donc poussé le raisonnement jusqu’à l’absurde, et imaginé un monde dans lequel il s’agirait de permettre aux spectateurs d’en finir avec tous les soucis, toutes les misères, toutes les terreurs, en leur proposant d’évoluer dans un univers uniquementconsacré à la Beauté, à la fois voyage paradisiaque et stage de formation.
Dans cet univers absurde, plus nos deux guides tenteront de définir la Beauté, plus elles se prendront, en quelque sorte, les pieds dans les tapis. Et l’on pourra tout-à-fait parler de leur « Parcours Beauté » comme d’une suite d’accidents, de dérapages et d’imprévus, ajoutant ainsi du pathétique à l’inéluctable. C’est ce qui sera, nous l’espérons, drôle. Et émouvant. Et donc peut-être aussi : beau.
Car la beauté que nous aimons, la beauté véritable, selon nous, n’est pas liée à l’apparence, ou aux diverses modes. C’est une expérience sensuelle, intime et salvatrice, parce que pendant quelques instants - le temps d’une contemplation, d’un saisissement, d’un transport – elle dérobe notre vie à notre condition de mortel.
De même qu’il y a différentes formes de beauté, il y a différentes formes artistiques pour les exprimer. C’est pourquoi le spectacle comporte des séquences dialoguées, des monologues, des chansons, des danses.
Dans le prolongement de cette idée, une des séquences du spectacle sera en partie composée par les spectateurs. Les guides leur auront distribué un papier sur lequel se trouve posée une question sur leur perception de la Beauté et sur lequel ils pourront en écrire une réponse. Ces témoignages sont lus lors de la séquence finale.
Joués idéalement par deux comédiennes ayant dépassé la quarantaine, les personnagesracontent, peu à peu et malgré elles, des parcelles de leurs histoires, de leurs doutes et de leurs espoirs, et dévoilent ainsi une autre beauté, à notre sens plus émouvante et plus essentielle : celle d’une humanité tendre et cabossée, qui, entre la dictature du jeunisme et l’inquiétude du temps qui passe, décide joyeusement de ne pas renoncer à exister.
Et à le dire.
Sois belle et… parle ! Sois belle parce que tu parles
Florence Muller, Eric Verdin
Nicole et Brigitte sont deux femmes d’âge moyen, comme on dit. Et c’est d’ailleurs parce qu’elles sont « moyennes » qu’elles sont aussi capables de tout. Le pire et le meilleur.
Elles sont des guides diplômées, et à ce titre, responsables d’un petit groupe qu’elles transbahutent avec enthousiasme dans un monde imaginaire consacré à la Beauté.
Pour cela elles seront à tour de rôle, en fonction des séquences, et dans le désordre : hôtesses d’accueil, conférencières, liftières, mères désorientées, guides de haute montagne, maîtresses, fillettes inconsolables, mannequins, conservatrices de musée, etc.
Elles forment ensemble un « couple » de théâtre, à la fois opposées et complémentaires, ce qui permet de créer non seulement des situations de comédie, mais aussi deux lecturespossibles des évènements.
Nicole est dynamique, volontaire, péremptoire, la cheftaine enthousiaste et hyperactive avec qui tout va toujours pour le mieux.
Brigitte est plus effacée, naïve, rêveuse, parfois à la traîne ou sur la touche, poétique.
Ces oppositions ne sont toutefois qu’apparentes, car elles ont aussi absolument besoin l’une de l’autre pour ne pas demeurer seules, pour se rassurer, pour s’entraider, pour arriver à la fin du voyage sans trop de dégâts et avoir raconté, souhaitons-le, un bel instant de théâtre.
Charmant spectacle sur les dérisions de la beauté. Répliques saillantes, simples, convenues mais drôles. Comédiennes pêchues. Le tout très au point.
Singulier, fantaisiste, génial !
Ce spectacle est un véritable remède contre la mauvaise humeur. Florence Muller et Lila Redouane sont excellentes et nous embarquent sans problème dans leur univers déjanté !
Vu samedi soir, La Bauté, recherche et développement est un spectacle qui vous happe dès la premiére minute et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière. Créatif, original, drôle, porté par deux comédiennes merveilleuses, il a de plus la qualité d'apporter beaucoup de sens sur ce sujet universel. Texte de qualité mise en scène minimaliste mais qui réserve beaucoup de surprises, nous avons beaucoup rit, et sommes ressortis du spectacle très joyeux. Nous le recommandons absolument.
Pour 3 Notes
Charmant spectacle sur les dérisions de la beauté. Répliques saillantes, simples, convenues mais drôles. Comédiennes pêchues. Le tout très au point.
Singulier, fantaisiste, génial !
Ce spectacle est un véritable remède contre la mauvaise humeur. Florence Muller et Lila Redouane sont excellentes et nous embarquent sans problème dans leur univers déjanté !
Vu samedi soir, La Bauté, recherche et développement est un spectacle qui vous happe dès la premiére minute et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière. Créatif, original, drôle, porté par deux comédiennes merveilleuses, il a de plus la qualité d'apporter beaucoup de sens sur ce sujet universel. Texte de qualité mise en scène minimaliste mais qui réserve beaucoup de surprises, nous avons beaucoup rit, et sommes ressortis du spectacle très joyeux. Nous le recommandons absolument.
Un spectacle très bien écrit, noir et absurde à souhait, et complètement déjanté. Les 2 comédiennes sont exceptionnelles. J'ai rarement autant ri !
17, rue René Boulanger 75010 Paris