La chevelure sacrifiée

• La pièce

"Un beau dimanche matin ma mère annonce à ses parents avec beaucoup de ménagement qu'elle est enceinte et que son ami ne veut pas l'épouser. Mon irascible grand-père nous à traîné dans la cour ma mère et moi, a sorti son fusil et crie en morave "Mets-toi à genoux, que je te tue". Heureusement, ma grand-mère qui avait le sens de l'à-propos, a crié par la fenêtre : "à table". Cette histoire m'accompagne depuis le début de ma vie." Bohumil Hrabal

Bohumil Hrabal, par la grâce de l'amour de sa mère Maryska, nous fait revivre un coin de son passé. Une Maryska débordante de santé, fantasque, gloutonne, ne résistant jamais à la cochonnaille et à la bière. Une Mariska si mal assortie à son mari Francin, mais tellement complice de son beau-frère Pépin, avec qui elle va faire les quatre cent coups.

Frappée par la radio qu'elle entend pour la première fois, par ce raccourcissement des distances, Maryska va raccourcir d'abord sa jupe, les pieds de la chaise et la queue de son chien, puis un jour ce sera sa chevelure, objet de sa fierté, et de l'adoration de Francin, de l'attention du coiffeur et de l'admiration de tous les autres. Cette chevelure qu'elle décidera de sacrifier pour être coiffée comme Joséphine Baker. Alors éclatera le scandale...

Par la Compagnie de l'Oeil Nu.

• Bohumil Hrabal 1914/1997 (Tchèque)

Quelle est la nature du génie si contradictoire, si populaire et si précieux de Bohumil Hrabal, qui fut en un sens le moins politisé des écrivains praguois et en même temps le plus inacceptable pour les autorités communistes ? Peut être simplement, naïvement, que cet homme là a toujours été un homme libre. Epris de vérité, il la recherche dans l'homme. C'est peut être ce côté de sa personnalité qui le poussa à embrasser toutes sortes de professions.

En 1946, il fut promu Docteur en droit à l'Université Charles. Avant et après, il fut employé dans une étude de notaire, cheminot, sous-chef de gare, représentant, fondeur, emballeur de vieux papiers, machiniste au théâtre. Il écrit, mais ne commence à publier qu'en 1963, et puis se consacre exclusivement à l'écriture. Et si aujourd'hui l'humble destin ordinaire de ses héros occupe les vitrines des libraires tchèques et européens, c'est que la puissante humanité de ses textes prend une valeur universelle.