Un géant de la politique, Clémenceau et un géant des arts, Claude Monet, amis de longue date, passent quelques jours ensemble au bord de l’Atlantique.
Deux caractères bien trempés, deux hommes à l’ironie célèbre, que l’âge n’a pas rendus plus sages. Monet a détruit des Nymphéas promis à l’Orangerie, une occasion pour le Tigre de piquer l’une de ses plus mémorables colères.
« Claude Brasseur (Clemenceau) et Michel Aumont (Monet) font des merveilles : habités par leurs personnages, portant le poids des ans avec panache, fiers et pudiques à la fois, mais jamais cabotins. (...) La mise en scène de Christophe Lidon est tout en nuances délicates, à l'image du beau décor « impressionniste » de Catherine Bluwal, qui mixe toile peinte, tulles et projections. Quand les papys font de la résistance… Cette soirée théâtre a peut-être un côté « vieux style », mais elle ne manque pas de charme. » Philippe Chevilley, Les Echos, 15 septembre 2014
« Une mise en scène fluide et simple, dans des décors translucides reflétant d’imaginaires Nymphéas. On aime surtout l’incarnation ultra sensible, hantée d’humanité, de larmes et de rires, de regrets et de désirs, du quatuor de comédiens. » TT Télérama
« Claude Brasseur interprète magistralement Clémenceau. » Ouest France
« L'excellence saluée par le public. » Agora Vox
J’ai longtemps voulu écrire une pièce sur Clemenceau. Plus je me plongeais dans mes lectures sur ce géant politique, plus l’homme privé me plaisait tout autant que l’homme public. Sa haine de l’argent et des honneurs ; son amour des femmes et des arts ; son sens de l’amitié ; son courage moral et physique…
Amoureux délicat et esthète raffiné, grand connaisseur des arts orientaux et de la peinture de son temps, il avait pris la défense de ses courants les plus audacieux dans les journaux qu’il dirigeait. Son amitié avec Monet me touchait particulièrement. Inséparables comme avaient pu l’être Montaigne et La Boétie, il ne se passait guère de semaine sans qu’ils se voient pour déjeuner ensemble, quelles que soient leurs occupations.
C’est en creusant cette amitié que j’ai été séduit par l’histoire peu connue de leurs rapports autour des Nymphéas.
En 1918, Monet – après avoir tiré le diable par la queue jusqu’à la cinquantaine – avait été découvert par les riches collectionneurs américains et japonais, et vu ses toiles grimper jusqu’à des prix faramineux, dignes de ceux d’un Picasso, d’un Van Gogh ou d’un Bacon aujourd’hui… Désireux d’apporter à la France une contribution à la victoire, il avait décidé de faire don au pays de deux grands panneaux décoratifs représentant les nénuphars de son étang de Giverny. Clemenceau avait aussitôt perçu l’intérêt que Monet exposât, non seulement ces deux toiles, mais l’ensemble de son travail sur ces Nymphéas (une vingtaine de toiles en cours) dans un seul et même lieu. Séduit, Monet avait aussitôt fait généreusement don à l’État français de l’ensemble de cette œuvre immense en gestation, en échange de quoi Clemenceau avait obtenu de la Direction des Beaux-Arts d’aménager à grands frais un Musée (l’Orangerie) pour l’accueillir. Mais voilà que Monet, de plus en plus malade des yeux, se sentait devenir aveugle. Pris au piège de la promesse qu’il avait faite à son ami, il n’osait pas lui annoncer qu’il avait décidé de renoncer à finir son œuvre et qu’il ne voulait plus exposer ses Nymphéas au public. Pour temporiser, il se mit donc à refuser toutes les dates d’inauguration que Clemenceau lui proposait. Ces tergiversations qui durèrent plus de deux années finirent par provoquer la colère de son ami. Furieux d’avoir fait engager par l’État d’importantes dépenses inutiles, il le menaça de rompre définitivement l’amitié qui les liait depuis plus de soixante ans.
C’est cette crise entre les deux hommes que raconte la Colère du Tigre.
Réunis pour quelques jours dans la modeste maison de pêcheur que Clemenceau louait à l’année au bord de l’océan, les deux amis vont « vider leurs sacs ». Cette explication aussi orageuse que cocasse va se dérouler en présence de Marguerite Baldensperger, l’éditrice de Clemenceau, une femme beaucoup plus jeune que lui, à qui le vieux Tigre voue une passion dévorante et finira par se résoudre à déclarer sa flamme…
Au-delà de l’anecdote, j’ai vu dans ce huis clos le moyen de faire s’affronter au soir de leurs vies ces deux géants du siècle dernier autour des grands thèmes de l’amitié, de la morale, de l’honneur, du sens de la vie, de la vieillesse… et de l’amour.
Plus profondément, il m’a semblé que ces deux grands rebelles, passionnés et intransigeants, irréductibles à toute concession aux modes et à tout désir de fortune ou de gloire, pouvaient encore nous donner aujourd’hui une belle leçon d’intégrité et de courage, aussi bien dans le domaine de la politique que dans celui de l’art.
Philippe Madral
Il est bien rare de rencontrer un texte qui parle de la longue amitié de deux hommes aux destins si magistralement ancrés dans l’Histoire. Ce tigre en colère n’en demeure pas moins un ami trompé et cet immense peintre si imposant par la qualité et les dimensions de son œuvre reste pour Georges l’ami qui ne tient pas ses promesses et pour nous, un homme en fin de vie qui perd ses moyens.
Alors quoi de plus réjouissant que de réunir pour les interpréter, deux grands acteurs qui savent par leurs parcours et leurs maturités nous toucher au cœur, laissant de côté pour un temps leurs puissances théâtrales pour privilégier l’humanité et la sensibilité forgées par une amitié de si longue date.
Quelquefois, le théâtre sait nous émouvoir par le récit d’une histoire d'amitié enrichie par l’histoire de France et l’histoire de l’Art, et cela sans jamais nous perdre le long de ce long chemin que représente une vie d’homme. Ainsi, la petite maison au bord de l’Atlantique, à la vie rythmée par les rendez-vous domestiques de la journée, deviendra le cadre d’un conflit intérieur bien plus complexe que le bras de fer officiel entre le peintre et l’Etat, son commanditaire : Alors que sa vie file et que ses convictions l’ont éloigné d’une hypothétique vie dans l’au-delà, Georges Clemenceau est épris de la douce Marguerite. De son côté, Monet est en train de perdre ses moyens d’homme et d’artiste, et doit faire face à l’idée de mettre fin à son œuvre.
C’est cette nostalgie constructive, ce ruisseau de vie philosophe qui m’ont séduit dans l’écriture de Philippe Madral, donnant à tous l’occasion d’un travail fait de touches de sensibilité et d’émotions presque... impressionnistes.
Christophe Lidon
Génial ! Magnifiques acteurs qui ne cabotinent pas. le texte? c'est pas impérissable mais ... c'est la vie !! C'est passionnant émouvant et drôle. On apprend sur ces 2 personnages extraordinaires. Mise en scène et décors merveilleux qui rajoutent du plaisir de voir au plaisir d'écouter.J'ai emmené mon petit fils 13 ans ( habite en province profonde) à la dernière du 28 février, il était baba ! Moi aussi. M'a demandé d'acheter le texte à la sortie et l'affiche pour en parler dans son collège ... c'est un signe ! Le public autour de nous en sortant était ébloui, enchanté.. Ça change des spectacles tape à l'oeil et j'm'en foutiste du FRANÇAIS. (Pour une fois je ne regrette pas le prix des places de théâtre) !"Je m'en souviendrai toute ma vie, mamie c'était énorme !" Alors que dire de plus ? Sinon merci?
Une pièce remarquablement interprétée, qu'il s'agisse des premiers rôles ou de ceux qui sont un peu moins importants. La pièce est bien écrite, les décors rappellent pleinement Monet!
2 grands acteurs qui sauvent un texte très pauvre
Pièce emouvante. Les acteurs sont dans leurs personnages. Plus un petit rappel de cette histoire des nymphéas Je suis allée en 2014 voir cette salle qui laisse sans voix. A voir
Pour 46 Notes
Génial ! Magnifiques acteurs qui ne cabotinent pas. le texte? c'est pas impérissable mais ... c'est la vie !! C'est passionnant émouvant et drôle. On apprend sur ces 2 personnages extraordinaires. Mise en scène et décors merveilleux qui rajoutent du plaisir de voir au plaisir d'écouter.J'ai emmené mon petit fils 13 ans ( habite en province profonde) à la dernière du 28 février, il était baba ! Moi aussi. M'a demandé d'acheter le texte à la sortie et l'affiche pour en parler dans son collège ... c'est un signe ! Le public autour de nous en sortant était ébloui, enchanté.. Ça change des spectacles tape à l'oeil et j'm'en foutiste du FRANÇAIS. (Pour une fois je ne regrette pas le prix des places de théâtre) !"Je m'en souviendrai toute ma vie, mamie c'était énorme !" Alors que dire de plus ? Sinon merci?
Une pièce remarquablement interprétée, qu'il s'agisse des premiers rôles ou de ceux qui sont un peu moins importants. La pièce est bien écrite, les décors rappellent pleinement Monet!
2 grands acteurs qui sauvent un texte très pauvre
Pièce emouvante. Les acteurs sont dans leurs personnages. Plus un petit rappel de cette histoire des nymphéas Je suis allée en 2014 voir cette salle qui laisse sans voix. A voir
acteurs pénétrés par leur personnage plus Clémenceau que Monet; 2 actrices qui néanmoins à tenir leur place; belle mise en scène.
excellente piéce grace à la qualité des comédiens.surtout de Brasseur qui joue tout en finesse.. la bonne est très excellente... on passe un tres bon moment .NicoleL
Enfin du théâtre où les spectateurs ressortent tous ravis par deux remarquables comédiens et mise en scène.
Superbe pièce jouée par 4 comédiens justifiant leur réputation. Un très Bon moment de détente qui incite à revisiter l'histoire de notre beau pays. Celle-ci est un éternel recommencement. Ne pas hésiter à y aller avec de jeunes ados.
Spectacle magnifique interprété par 4 comédiens de grand talent, sur une mise en scène poétique et lumineuse, accentué par une musique superbe ! Nous avons passé une soirée enchanteresse ! Même notre fils (ado de 15 ans) , qui y venait à reculons, a été ravi. Allez y de toute urgence !!!
Une pièce magistrale ! un texte magnifique et brillant ! on y apprend beaucoup de choses ! Une belle mise en scène ! Tous les acteurs sont formidables (n'oublions pas les deux rôles féminins!) mais surtout une grande leçon de théâtre avec deux IMMENSES acteurs qui ne forcent jamais leur jeu, tout en douceur et fragilité, ils s'amusent comme deux gamins et rendent ce duo/duel savoureux ! Claude Brasseur est très émouvant, dans ce rôle du grand Clémenceau amoureux et chouchouté par sa "nounou" ! chapeau bas messieurs et un grand merci !
Décors et scénographie exceptionnels, comédiens irréprochables,une prouesse visuelle lorsqu'on voit le tableau de Monet se transformer au fur et à mesure de ce qu'il dit faire, ceci sur tout le fond de scène, bravo au créateur lumières. Une grande émotion lorsqu'on évoque la mort de Monet...
Il fallait sans doute un auteur de génie pour traduire celui des deux personnages mis en scène. Aucune émotion dans la salle, un texte pas à la hauteur.
Pièce drôle et touchante qui donne une Belle vision de la relation entre les deux hommes. Un tres bon moment de theatre ! Joseph et Bénédicte 21 ans
Un dialogue plein d'authenticité et d'humanité , servi par d'excellents acteurs . Un morceau d'intelligence et de culture devenu bien rare en France .
Spectacle magnifique. Deux grands comédiens, deux excellentes comédiennes, une mise en scène et des décors subtils...une histoire bouleversante...une très belle soirée du grand théâtre" Marie-Hélène et Michel
31, rue de la Gaîté 75014 Paris