La dame d’eau

Paris 11e
du 1 février au 1 mars 2007

La dame d’eau

Mishima, dans un combat avec ses propres démons, nous offre une histoire passionnée, onirique et désespérée. Un conte cruel et fascinant…
  • Un conte cruel et fascinant

Mishima, dans un combat avec ses propres démons, nous offre une histoire passionnée, onirique et désespérée. Un conte cruel et fascinant…

Nous voici témoins de l’ultime rendez-vous d’Hikaru avec l’énigmatique Yasuko Rokujo. Cette rencontre - calculée ou fortuite -, se joue dans la chambre d’hôpital d’Aoï, la femme inconsciente d’Hikaru. Yasuko, ancienne maîtresse d’Hikaru, revient pour accomplir un dessein pour le moins étonnant. Cette « amour sorcier » emmène Hokaru dans un voyage hypnotique vers le passé, avec pour seul témoin de cette rencontre, une étrange infirmière troublée par la présence fantomatique de Yasuko Rokujo.

Marguerite Yourcenar, qui a traduit la pièce, dira : « La jeune Aoï meurt d’être haïe par Rokujo et, évidemment, de n’être pas assez aimée ».

  • Note du metteur en scène

Dans Aoï - ici, recréée sous le titre La Dame d’eau -, le rêve et la réalité s’effacent et se conjuguent. Dès lors, l’illusion devient non plus un effet ou un moyen, mais un élément essentiel du drame. Elle s’inscrit dans le jeu, dans le temps présent des personnages. L’illusion devient un statut. Ainsi, les personnages semblent vivre à l’insu de l’illusion théâtrale, soumis au seul événement d’exister. Ce qui est donné à voir est, en sorte l’illusion de l’illusion des personnages. Êtres humains ou spectres ?

Qui est le reflet de qui ? C’est une des questions essentielles que pose le texte. Dans ces miroirs mentaux, le jeu de reflets s’organise là où la lumière n’est que subtile variation de l’ombre. Le trompe-l’œil, pour le spectateur, est moins visuel que spirituel, moins terrestre que céleste. L’action se déroule le long d’une frontière incandescente entre la vie et la mort. La sensualité, omniprésente dans le texte, est empreinte de « poésie noire ». L’intensité des émotions est de celles que seules certaines rencontres « impossibles » peuvent éveiller. Il s’agit en effet d’un rendez-vous ; cela tient alors du rite, un rite transcendé par l’onirisme. Le maléfice est la vérité, qui finit par unir les amants une nouvelle fois dans le territoire du rêve. Aoï, dans les méandres de la fragilité qui annonce le gouffre, rêve-t-elle de cette rencontre ?

C’est donc, à partir de ces éléments que j’ai voulu articuler mon travail de mise en scène. Ce qui m’attire toute particulièrement dans cette pièce, est la dichotomie qui confronte la scène à une dimension fantomatique des personnages, et qui brouille les repères. Il s’agit en quelque sorte, d’une mise en lumière des forces qui conjuguent l’illicite et l’inévitable. Le tout est livré dans un lyrisme sombre où, comme l’endroit et l’envers d’un même tissu, on a à la fois la vie et la mort, l’ici et l’au-delà. Et puis, je crois aux rencontres qui surviennent ou survivent. Je crois à cette énergie qui appelle certaines personnes à se retrouver en un moment clé - alchimie étrange du temps - pour fertiliser un rêve, un espoir, ou pour fermer définitivement la porte à un passé brûlant… Voilà pourquoi les personnages de ce Nô moderne de Mishima, me séduisent et m’attirent.

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Spectacle terminé depuis le jeudi 1er mars 2007

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