Avec La Dispute, le rideau du théâtre s’ouvre (ou se déchire ?), et Marivaux nous fait pénétrer dans le théâtre du monde. Dans ce labyrinthe de la passion sublimée, de métaphores en jeux de miroirs et sous le vernis de la comédie, il nous fait apparaître le reflet de la tragédie et de la monstruosité humaine.
Dans un somptueux et étonnant décor baroque, palais délabré et théâtre du monde, laboratoire magique et décor de théâtre, nous assistons à une expérience d’ordre anthropologique. Sous la conduite d’un prince éclairé et passablement cynique, deux adolescents, une fille et un garçon, ayant été élevés chacun de son côté, se découvrent l’un à l’autre en même temps qu’ils prennent connaissance de leur propre image.
Puis un autre couple arrive… Le sujet est alors celui de l’inconstance. Autrement dit lequel des deux, l’homme ou la femme, a le premier trahi l’amour de l’autre ? Fédor Atkine et Nicole Kaufmann sont les maîtres de jeu admirables de cette étrange cérémonie dans laquelle les « Enfants-cobayes » s’en donnent à cœur joie.
Dans ce conte de fées cruel où Les Liaisons dangereuses auraient rencontré Alice au pays des merveilles, Filip Forgeau, metteur en scène, « a choisi l’intemporalité pour faire ressortir ces grains d’éternité que recèle le texte de Marivaux. Et les comédiens jouent au diapason de cette tonalité. Un vrai plaisir » écrit Jean-Noël Cuénod, dans La Tribune de Genève.
Par la Compagnie du désordre.
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