La jeune fille à la bombe

du 14 au 16 juin 2008
2 heures

La jeune fille à la bombe

Entre esthétique rock, poésie sonore et théâtralité inspirée de l’Art Performance, ce travail tente de reconstituer la folie de notre époque en posant deux questions : de quoi devons-nous avoir peur ? Des terroristes ou de ceux qui prennent des mesures de basse police pour les combattre ?

"Cinq acteurs pour raconter l’histoire de Nathalie Moore. Ça commence par des vacances en Franche-Comté et ça finit par un combat entre femmes à Paris. Entre temps, il y a une étape à Genève, en hélicoptère qui va révéler la vraie nature des loups garou. Sur scène, on voit une guitare électrique orange, un ampli Marshall, cinq micros Shur sm 58 sur des pieds avec des câbles enchevêtrés comme dans un studio de radio, un écran de cinéma et une femme avec une caméra qui va et vient, parce qu’aujourd’hui, filmer absorbe tout dans une boîte noire. C’est où cette absorption opère, que le récit se constitue comme épopée, sorte de fiction idéologique à prendre pour ce qu’elle est : une distanciation humoristique qui reconstitue historiquement notre époque comme si elle était très lointaine.

Le recours à la reconstitution passe par l’évocation de personnages romanesques (Paul Sheldon, Harry Hell, Bill Paradise, Natacha Felcherinow et le groupe punk les Kidnappers Guys et Louise Moore, sœur de Nathalie) et de personnages médiatiques (Stephen King, Mary Higgins Clark, Jacques Mesrine, le Commandant Massoud), mais aussi par une narration qui privilégie la prise en compte de faits d’actualité comme l’explosion nucléaire de Tchernobyl, l’activité des services de renseignements policiers français (Alliance Base) et américains (CIA), le terrorisme post 11 septembre 2001, la fascination pour le monde des stars du cinéma, les prélèvements ADN. Ici la boîte noire de la caméra n’est ni anecdotique, ni métaphorique mais elle renforce la vision paranoïaque de la société. En l’absence d’imaginaire, le recours à la paranoïa permet de rester lucide sur les effets totalitaires de l’impérialisme contemporain qui atteint les personnages de La jeune fille à la bombe dans leur être.

Il faut reconstituer pour dérégler le contrôle social qui s’exerce sur nous en repositionnant les personnages comme autant de figures embarrassantes (parce que sans psychologie, seuls les comportements sont privilégiés) et contaminantes (les interactions l’emportent toujours sur la banalité subie du quotidien).

Si les cinq acteurs ne jouent pas sur l’illusion comique ou tragique, mais jouent seulement à lire leur texte en tenant devant eux les feuillets de l’histoire de Nathalie Moore, c’est aussi pour insister sur l’idée que seules des voix intimes et personnelles, timbrées subjectivement - qu’elles soient des monologues ou polyphoniques - peuvent encore nous sauver de l’épouvante. A un moment, deux danseurs dansent pour s’échapper et on entend aussi un chant lyrique qui laisse penser à une issue heureuse, mais ça arrive trop tard, tout est joué et tout finit très mal. Mais il y aura quand même des survivants.

Entre esthétique rock, poésie sonore et théâtralité inspirée de l’Art Performance, ce travail tente de reconstituer la folie de notre époque en posant deux questions : de quoi devons-nous avoir peur ? Des terroristes ou de ceux qui prennent des mesures de basse police pour les combattre ?"

Christophe Fiat

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Spectacle terminé depuis le lundi 16 juin 2008

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