La Leçon est un « drame comique » écrit en 1950 par Ionesco, fondateur du Théâtre de l’Absurde dénonçant le non-sens des rapports sociaux grâce à un univers parodique. Cette pièce est un classique étudié par toutes les classes littéraires.
La Leçon nous présente une bachelière énergique venant prendre un cours particulier chez un vieil enseignant timide. Le cours commence par des mathématiques, suit un cours de linguistique au cours duquel le professeur, de plus en plus agressif et autoritaire vampirise son élève devenue apathique, jusqu’à l’assassiner. C’est alors qu’une nouvelle victime se présente continuant le cycle des meurtres à répétition !
Nouvelle production pour le centième anniversaire de Ionesco.
La Leçon est ce que Ionesco a appelé un drame « pur » qui présente une « action
modèle de caractère universel ». Dans ce face à face d’une élève et d’un professeur,
c’est à la dynamique entre le pouvoir et le savoir que nous sommes confrontés.
On peut bien sûr penser à la subjectivité du savoir imposé par tout régime totalitaire
mais aussi à la violence faite à tout esprit logique dans la situation d’apprendre.
J’ai découvert adolescent le théâtre de l’absurde, la pataphysique et plus particulièrement les oeuvres de Ionesco. Je me suis toujours senti proche de ce mode d’expression décalé, où l’illogisme du discours et la folie des situations sont un vecteur idéologique fort.
Par la relation entre le professeur excédé, l’élève incompétente et la bonne pas si naïve, je souhaite traiter de la dictature la plus commune: le pouvoir que peut prendre un être sur un autre, ou comment l’innocence devient monstruosité quand l’ogre qui est en nous se réveille.
Et pourtant Ionesco a écrit un « drame comique », le rire oscillant entre jeux de mots et situations cocasses. L’absurdité du discours contrastera de façon drolatique avec un jeu réaliste tandis que la scénographie et la lumière appuieront la transition vers l’horreur.
Samuel Sené
– Vous avez dix doigts.
– Oui, monsieur.
– Combien en auriez-vous, si vous en aviez cinq ?
– Dix, monsieur.
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