Don Juan a 66 ans, c'est un personnage ambigu, tour à tour blagueur ou grave, détaché et sincère. Toujours prêt pour le jeu de la séduction - la chasse - qui reste son unique raison de vivre, sachant, très conscient, que la mort est à deux pas. Entouré de son fils et de personnages plus bouffons les uns que les autres qui s'effaceront pour laisser place à la belle Ana dans une dernière scène pleine de simplicité et d'émotion ; Don Juan parade, s'amuse et défie l'Éternel.
"Mon Don Juan est un méridional ; c’est un sévillan blagueur et brulé - pas sérieux - et tragique … c’est un homme léger, et qui ne devient profond que lorsqu’il a devant les yeux la vision de la mort."
La pièce fut écrite en 1956 en réaction contre une abondante littérature qui voulait faire de Don Juan un Mythe. Montherlant se moque des penseurs-qui-ont-des-idées-sur-Don-Juan. Il fait de son Don Juan un personnage simple qui n’a pas d’envergure ; un coureur de jupons dont le trait essentiel est la mobilité.
"L’homme est fait pour abandonner… ce qu’il dit n’est jamais pesé, fignolé, appuyé, pensé : cela est jailli… je le vois grand, sec, avec de beaux yeux noirs de braise, vif, faisant des gestes, reflétant son visage usé toutes ces visions contradictoires qui passent rapidement en lui. Pas la moindre vulgarité, un homme d’esprit, se moquant toujours un peu de lui-même… un homme racé, un peu vaurien, à la méridionale… avec de la grâce."
un cadre rare, un texte riche, des comédiens de talent : la mort qui fait le trottoir de Motherlant est un spectable à voir !
un cadre rare, un texte riche, des comédiens de talent : la mort qui fait le trottoir de Motherlant est un spectable à voir !
6, rue Pierre Bullet 75010 Paris