Cinq comédiennes et un musicien habités par la beauté et la puissance d’une écriture hors normes ont réussi un défi : celui de faire entendre l’intégralité d’une œuvre majeure de la littérature française à la fois roman d’amour et de désamour, roman historique et chronique des mœurs aristocratiques du XVIIe siècle français.
« Les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauraient m'aveugler » écrit Madame de La Fayette parlant d'elle-même mais aussi de son personnage, cette Madame de Clèves qui brûle d'amour mais jamais ne veut y céder par peur de le perdre. Et c'est bien de passion qu'il s'agit dans ce roman psychologique où la finesse des analyses est servie par une écriture ciselée, une langue à savourer, une prose qui fait frémir et qui décrit avec minutie cette passion qui peu à peu s'évanouit dans l'oubli, laissant la place au renoncement dans une sorte de rêve mélancolique.
En suivant mot à mot ce registre des émotions amoureuses, en donnant l’intégralité du roman, Magali Montoya et les comédiennes qui l'accompagnent nous font pénétrer dans les dédales d'un cheminement. Elles nous offrent une traversée dans les chausse-trappes d'une labyrinthique « carte du tendre » nullement désuète, d'une violence contenue et pleine d'élégance.
Par la Cie Le Solstice d’Hiver.
Une jeune princesse conduite à la cour par sa mère est mariée à un homme qui a toute son estime mais qu’elle n’aime pas. Malgré une passion violente et réciproque pour un autre, passion dont elle fait l’aveu à son mari, elle reste fidèle à ce dernier, qui meurt de chagrin « ... avec une constance admirable ». Mais le cheminement de cette aventure déjà d’exception par les actes de ses protagonistes ne s’en tient pas là, une multitude d’histoires viennent heurter cette trame principale et par leur contraste ou l’enseignement qu’elles apportent à cette jeune princesse, révèlent toute la richesse et la singularité de ce livre.
Un roman historique, chronique de faits réels située sous le règne de Henri II auquel se mêle une intrigue amoureuse inventée, soutenue et interrogée par un roman d’analyse. Ces trois niveaux de narration nous conduisent de la Cour aux alcôves les plus intimes, du paraître à l’être. La langue, d’une clarté et d’une noblesse éblouissante, écrin de cette histoire, nous fait voyager de la naissance des sentiments à la conscience et nous donne accès à une humanité bouleversante. Envahie par un trouble dont je ne distingue pas l’origine je ne pense plus qu’à partager ce choc et conçois le rêve fou de le mettre à la scène. Mais comment ?
Après quelques tentatives d’adaptation dans une version d’une heure trente ou deux, tentatives d’une certaine mauvaise foi, je rends les armes face à mon désir : TOUT. Rien ne devait être laissé à l’écart.
Magali Montoya
« Au fil des épisodes subtilement agencés, elles sont tout le roman, en même temps que leurs personnages (...) Superbes, brûlantes d’intensité, bouleversantes d’émotions, elles tiennent de bout en bout le public en haleine (...) » Didier Méreuze, La Croix, 23 mars 2016
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