La question d'argent

du 3 décembre 1999 au 23 janvier 2000

La question d'argent

CLASSIQUE Terminé

En 1855 la découverte du " jeu boursier " qui, bien que dénigré car considéré comme immoral, attire et fascine. La pièce " La Question d’Argent " a été créee au Théâtre du Gymnase le 31 janvier 1857. LA QUESTION D’ARGENT, c’est l’histoire d’un rejet. U

En 1855 la découverte du " jeu boursier " qui, bien que dénigré car considéré comme immoral, attire et fascine. La pièce " La Question d’Argent " a été créee au Théâtre du Gymnase le 31 janvier 1857.

LA QUESTION D’ARGENT, c’est l’histoire d’un rejet. Une caste, elle-même très composite ( bourgeois enrichis, aristocrates presque ou complètement ruinés), se soude et se replie sur elle-même pour rejeter un " intrus ", un enrichi de " l’autre jour " comme ils disent, dont la fortune récente et insolente les choque par sa soudaineté et les rend pleins de convoitise par son importance.

L’action se situe sous le Second Empire, à Paris, chez les Durieu, couple bourgeois. Leurs biens sont essentiellement terriens. C’est une fortune issue de la Révolution et de l’achat de biens nationaux. Malgré cela, Durieu est attiré par la Bourse, alors en pleine expansion et par les fortunes colossales qui s’y construisent très rapidement. Les Durieu ont une fille de vingt ans (donc à marier).

Fréquentent chez eux :
- Les de Roncourt, père et fille. Lui, aristocrate ruiné pour avoir reconnu les dettes de son frère suicidé, elle, sa fille Elisa, vingt-cinq ans, " victime " d’un mariage manqué, ne rêve plus d’avenir. Ils vivent d’aumônes déguisées et d’invitations à dîner.
- René de Charzay, neveu de Durieu par les femmes, aristocrate célibataire sans fortune. Il se place en retrait de ces " questions d’argent " refusant obstinément de participer aux surenchères.
- La comtesse Savelli, amie de la famille, jeune veuve encore en âge de se marier, vit sur ce qu’elle croit être la fortune de son premier mari.
- Jean Giraud, fils du jardinier du père de René de Charzay, s’est lancé dans la spéculation boursière à grande échelle sans le moindre scrupule. Mais il veut plus. Se faire admettre par cette bourgeoisie terrienne et par cette aristocratie qui, même ruinée, le fascine, et pourquoi ne pas sceller cette acceptation par un mariage? Mais le mariage ne se fera pas, le clan se resserrera et Jean Giraud sera chassé.

Aujourd’hui la spéculation boursière est une activité tout à fait honorable, même les retraités la pratiquent sur une grande échelle. La bourse attire et fascine toujours autant et les fortunes qui s’y font et s’y défont sont planétaires, et ses hoquets et ses sautes d’humeur conditionnent chaque fois la vie de millions d’êtres humains.

Régis Santon.

A propos du terme " version scénique " figurant au générique de la pièce.

Le mot " Adaptation " sous-entend réécriture et ce n’était pas mon propos. Il y a quatre ans, j’ai découvert cette pièce totalement oubliée d’Alexandre Dumas fils. J’y ai retrouvé des thèmes qui me sont chers entre le Faiseur de Balzac et le théâtre d’Octave Mirbeau.

Très vite, je me suis rendu compte que ce que j’y voyais, qui était le fond de la pièce, le " discours substantiel " de l’auteur, était affaibli par la construction typiquement XIXème siècle, alors que le spectateur d’aujourd’hui habitué à l’élipse, liée à la culture de l’image, comprend, analyse, extrapole avant que le personnage ait fini de parler et en vient, par là, à trouver le " discours substantiel " trop bavard et digressif, naïf et suranné.

Faut-il donc monter des textes comme La question d’argent ? Si on les monte, tels qu’ils sont écrits, on fait de simples reconstitutions qui ne nous touchent pas et on trahit le " discours substantiel " qui est en eux. Sinon on doit accepter de faire oeuvre de dramaturge. Ce travail repose sur une symbiose avec le discours de la pièce, un total respect de l’écriture et une réelle abnégation pour ne pas réécrire à la place de l’auteur.

L’expression " version scénique " me parait de loin la plus appropriée laissant la part belle à l’expression vraiment créatrice de : " Une pièce d’Alexandre Dumas fils ".

Régis Santon

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106, rue Brancion 75015 Paris

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Spectacle terminé depuis le dimanche 23 janvier 2000

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