À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse est le haut lieu de la nuit, le rendez-vous des fêtards, des « gos » et même des « benguistes ». Rue Princesse, on y danse, on y ose. C’est le règne de l’audace et de l’extravagance. Les enseignes et les néons clignotent, les bouteilles de bière se vident, les jupes sont minimalistes, les déhanchement implicites, les corps s’enjaillent, les peines et les tracas font place à l’ivresse, à la joie, à la fête.
Une gigantesque boîte de nuit à ciel ouvert, des « maquis » où la bière se compte en casiers, avec barmen gouailleurs, DJ facétieux, serveuses accortes et musiques à l’avenant. La suggestion est ici un euphémisme. On y danse le coupé-décalé, on se joue de la grippe aviaire, le temps d’une nuit, le temps d’un oubli.
À Abidjan, dans le quartier de Yopougon, la rue Princesse… a été rasée pour des raisons d’ordre, de sécurité et de salubrité. Le conte de fées a refermé ses pages et la princesse s’en est allée danser ailleurs. La compagnie N’soleh a décidé de la reconstruire sur les scènes du monde. Un spectacle chaud et chaleureux, plein de vitalité, de bonne humeur, comme une nostalgie des jours insouciants. Un Opéra de quat’ francs CFA. Une fête gaie et sensuelle, sans la moiteur du climat ni les fumées des grillades, mais dans la chaleur festive d’une fin de saison au Tarmac.
« Frais, tonique, vivifiant, le spectacle de danse La Rue Princesse de la compagnie N’Soleh a illuminé le Masa (Marché des Arts du Spectacle Africain) avec cette « Rue Princesse » plus vraie que nature qui perpétue ce haut lieu des nuits abidjanaises et du coupé-décalé rasé par le président Ouattara lors de ses premiers mois de mandat. » Pierre René-Worms, RFI, 3 mars 2014
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