Florence, 1610 : en améliorant l’invention hollandaise de la lunette, Galilée découvre grâce à elle que Jupiter est doté de quatre satellites, confirmant ainsi l’intuition de Copernic, selon laquelle la Terre n’est pas le centre de l’Univers. Pour expliquer le monde créé par Dieu, l’Eglise avait repris l’antique système d’Aristote constitué de sphères de cristal sur lesquelles seraient fixés les astres. Galilée, en ruinant ainsi définitivement la doctrine officielle, conteste le pouvoir religieux.
En 1939, lorsque Brecht écrit La vie de Galilée, c’est contre une autre doctrine officielle qu’il entend se battre : le national socialisme. Sans pour autant céder aux amalgames grossiers, le parallélisme entre les deux contextes historiques qu’entreprend Brecht permet au spectateur d’aujourd’hui de s’interroger sur les systèmes dominants de représentations du monde. Ainsi, en dépit des enjeux politiques, des intrigues de cour, des petites hypocrisies, des trahisons, toute la vie de Galilée - mathématicien-physicien-astronome -est résolument orientée vers cette recherche jouissive de la vérité, laquelle ne doit pas être réservée à quelques uns, mais partagée par le plus grand nombre…
La pièce de Brecht dure en principe trois heures. C’est une version allégée (mais non édulcorée) que propose la compagnie « ça tourne pas rond ! » dans une mise en scène qui entent sortir de la reconstitution historique, pour laisser place à un questionnement plus universel sur les formes de domination culturelle.
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris