Dans une Pologne imaginaire, un Roi lit dans les astres que son fils fera mourir son épouse en naissant et qu’il deviendra un tyran sanguinaire pour son peuple. L’accouchement se révélant réellement fatal à la Reine, le Roi y voit la concrétisation du présage et décide de faire enfermer son fils dans une tour coupée du monde avec pour seule compagnie un geôlier précepteur. À la fin de ses jours et résigné à devoir céder son trône à son neveu ou à sa nièce, le Roi est saisi de remords : est-il possible d’échapper à la fatalité ? L’Homme peut-il s’affranchir du destin ?
Avec l’aide du geôlier, il invente donc un stratagème pour se libérer de ces douloureuses questions : il s’agit d’endormir le prince captif et de le mettre ensuite à l’épreuve en le faisant se réveiller Roi au sein même de la cour ; et ainsi d’observer son comportement pour savoir s’il se révèle bon et sage ou brutal et dangereux…
Dès sa création, la pièce connaît un retentissement européen étonnant. Certes, le thème de l’illusion n’est pas nouveau : il est la base des contes orientaux (Les mille et une nuits) et Shakespeare au début de La mégère apprivoisée (1594) raconte déjà comment on se joue du chaudronnier ivrogne Sly en le faisant se réveiller dans le lit d’un seigneur… Pourtant l’originalité de la pièce tient au fait que ce « théâtre dans le théâtre » qui s’installe sous nos yeux n’a, pour une fois, pas besoin d’une troupe de comédiens pour faire vaciller la perception du monde de Sigismond. L’œuvre se caractérise notamment par le faible nombre de ses protagonistes, ce qui fait de La vie est un rêve une fable bien plus métaphysique qu’épique. Et c’est précisément cette dimension qui m’intéresse par-dessus tout.
Homme contrasté à la destinée chaotique, Calderon envisage le monde comme un théâtre. Plus philosophe et théologien que faiseur de théâtre, il fait de La vie est un rêve une interrogation profonde sur la volonté de l’Homme d’échapper à son aliénation, et donc sur notre capacité de résistance et sur l’affirmation de notre libre-arbitre. Comme dans l’allégorie de la caverne de La République de Platon : « il faut assimiler le monde visible au séjour de la prison » et Sigismond apprendra dès lors qu’il est d’autres prisons que la tour dans laquelle il fut enfermé…
Écrit en 1636, La vie est un rêve est un classique de « l’âge d’or » espagnol. L’Espagne de l’époque est une hyper puissance économique, militaire et culturelle qui rayonne sur l’Europe entière et le Nouveau monde. La vie est un rêve est écrit au début même du déclin de cette suprématie. Et Calderon, comme tous les grands poètes, nous rappelle la fragilité des sociétés humaines et la fugacité de la gloire de ce monde. A une époque où l’Occident semble être convaincu de sa puissance et de sa prédominance sur les autres nations, les mots de Pedro Calderon de la Barca résonnent dès lors étrangement en chacun de nous…
Arnaud Meunier, 15 septembre 2003
Nouvelle traduction de Denise Laroutis.
Bravo! Il n'y à rien à ajouter
Aucune discution, Aucun débat, Aucune question . Apres un tel conte, un tel poeme, une telle histoire, je reste depuis deux semaine sans voix, bouleversé par tant de profondeur philosophique, tant de sens métaphysique, tant de douce poésie. J'ai vu de nombreux auteurs parmis les plus grands, et depuis mon passage à Gennevilliers je reste sous le choc de cette rencontre avec un tel reve. tellement vrai et tellement inprobable a la fois, tellement bo dans une mise en scene, dans cet ecrin, qui sert remarquablement ce joyaux de la littérature, grace à Arnaud Meunier et la traduction de Denise Laroutis. Merci a Vous !
Bravo! Il n'y à rien à ajouter
Aucune discution, Aucun débat, Aucune question . Apres un tel conte, un tel poeme, une telle histoire, je reste depuis deux semaine sans voix, bouleversé par tant de profondeur philosophique, tant de sens métaphysique, tant de douce poésie. J'ai vu de nombreux auteurs parmis les plus grands, et depuis mon passage à Gennevilliers je reste sous le choc de cette rencontre avec un tel reve. tellement vrai et tellement inprobable a la fois, tellement bo dans une mise en scene, dans cet ecrin, qui sert remarquablement ce joyaux de la littérature, grace à Arnaud Meunier et la traduction de Denise Laroutis. Merci a Vous !
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