Landru

Le sujet
Note de mise en scène
Note d’intention

• Le sujet

Guillotiné le 24 février 1922 à l’âge de 52 ans, Henri Désiré Landru, petit fonctionnaire du crime fut le premier serial killer célèbre du XXème siècle. Fiancé professionnel, l’homme à la barbe célèbre tua onze fois dans les années 1915 à 1919, niant l’évidence jusqu’au bout et faisant preuve d’un rare cynisme et d’un réel talent d’humoriste pendant toute la durée de son procès.

Bien que soupçonné d’avoir brûlé dans la chaudière de sa maison de Gambais les femmes qu’il avait recrutées par petites annonces, il fit rire tout Paris, rendit célèbre son avocat Maître De Moro Giafferri et fut soutenu jusqu’au bout par la seule femme qu’il aimait, sa maîtresse Fernande Segret.

Laurent Ruquier a écrit cette pièce en trois actes en 1995. Il y fait revivre Landru, de la période vaudevillesque -pendant laquelle il jonglait entre les rendez-vous avec ses futures victimes, sa maîtresse, sa femme et ses enfants- jusqu'à son arrestation, son procès et sa condamnation à mort.

Au cinéma, Charlie Chaplin s’inspira de Landru pour en faire son Monsieur Verdoux, Claude Chabrol en 1964 offrit le rôle à Charles Denner. Enfin au théâtre, Henri Désiré Landru renaîtra sous les traits de Régis Laspalès.

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• Note de mise en scène

Mettre au théâtre un personnage ancien enfant de choeur, époux attentif, bon père de famille devenant, dans ces étranges évolutions de la nature humaine, un petit escroc pitoyable, un gagne-petit de l’arnaque, un maladroit récidiviste au seuil de la relégation relève de la comédie de moeurs.

Mais quand ce tout petit virtuose change de genre et devient « l’arnacoeur » de 283 femmes hypnotisées par leur séducteur, la comédie devient vaudeville, l’on rit devant la naïveté – le nom gentil de la bêtise – des victimes de ce grand escroc de l’amour et du sexe.
L’on s’attendrit aussi devant les gouffres d’insondables solitudes qui se révèlent là.

Des raisons plus profondes de s’émouvoir apparaissent quand ce bourreau des coeurs des femmes esseulées, ce consolateur de la veuve de guerre retrouve ses instincts du profit et de l’appât du gain et c’est alors le drame qui s’installe.
Dans le chaos du premier conflit mondial, où l’assassinat à l’unité passe facilement inaperçu, le tueur en série a les mains libres et le drame devient tragédie.

Une fois arrêté, ce spécialiste de la fausse identité, ce maître du mensonge va accéder à une grisante célébrité. Acteur de son propre rôle jusqu’au cabotinage, il va se faire une place au Panthéon des assassins ; le fanfaron du crime joue à guichet fermé. Le succès rend impudent.

C’est dans la cellule de sa prison, la coulisse de son procès – sa loge – qu’il se livre avec son avocat à la fête de l’intelligence et de l’esprit d’un théâtre devenu psychologique.

Et mon tout est Landru de Laurent Ruquier.

Jean-Luc Tardieu

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• Note d’intention

Grâce à Régis Laspalès, Henri-Désiré Landru va enfin brûler les planches. Après Charlie Chaplin alias Monsieur Verdoux et Charles Denner dans le Landru de Chabrol, pour le cinéma, après Patrick Timsit, plus récemment pour la télévision, le premier sérial killer du 20ème siècle arrive enfin au Théâtre !

Attention, Landru n’est pas n’importe quel criminel ; d’abord il n’a jamais reconnu être l’auteur de la disparition des 11 victimes dont on l’accuse, son procès, aux allures parfois de grand guignol, a été un des meilleurs feuilletons des années 1920, le cynisme, l’entêtement et l’humour de Landru faisaient courir le tout Paris. L’allure de Landru, ses yeux d’hypnotiseur et sa barbe désormais célèbre furent du pain béni pour les caricaturistes.

Son poêle dans lequel il brûlait ses conquêtes féminines, la maison de Gambais dans laquelle il attirait ses proies, son petit carnet dans lequel il notait tout, tel un petit fonctionnaire du crime, sa condamnation à mort, tout contribua à faire entrer Landru dans la légende. Autant d’ingrédients qui, du vaudeville au drame, ne pouvaient laisser Laurent Ruquier indifférent.

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