Au cours de cette « conférence-spectacle », Keti Irubetagoyena et Olivia Rosenthal abordent le thème de l’alimentation sous l’angle de « la production de déchets ». Dès 14 ans.
Dès 14 ans.
Représentations à la Reine Blanche : dans le cadre du festival Les Contagieuses.
En 2019, Keti Irubetagoyena propose à la romancière Olivia Rosenthal de travailler sur le verbe « manger ». Très vite, la décision est prise de traiter ce thème sous un angle un peu particulier : considérer non pas l’ingestion de nourriture mais son éjection.
À mi-chemin entre le séminaire de littérature, la masterclass « bien-être » et le duo de clowns, Le commun des mortels interroge le rapport complexe que notre société entretient à son corps – corps individuel bien sûr, corps collectif surtout.
La pièce commence comme un séminaire qui évoque le lien entre la matière fécale et les usages économiques. Les deux femmes montrent comment notre rapport au fécal est emblématique de nos économies capitalistes et comment une transition vers un système écologiquement plus viable exigerait des modes de recyclage particuliers.
Le texte prend ensuite la forme d’une confession pseudo-intime et s’achève comme un concert. Les actrices se libèrent ainsi du modèle de la conférence et vous proposent un objet jubilatoire, festif et décalé. Le commun des mortels propose d’assister à une histoire presque sérieuse de nos excréments tout en redécouvrant votre condition d’être de chair, de sang et de parole.
Les deux artistes nous invitent à réfléchir à ce que représente ce geste-même de « se retrouver face à face à extrapoler sur nos excréments ».
Quand Keti m’a demandé de travailler sur la merde, j’avoue que je n’étais pas chaude. […] Finalement, c’était peut-être pour ça qu’elle m’avait choisie. Par ruse. Pour clouer le bec à ces soi-disant critiques qui n’ont pas compris que la pensée se fabrique tout entière avec son corps et qu’il n’y a aucune raison de les séparer. Pour faire passer les humeurs (au sens ancien du terme), et en plus les humeurs d’une femme, par le prisme de la pensée et vice versa. Et pour que j’offre ainsi à l’excrément de nouveaux débouchés (si je puis dire).
Olivia Rosenthal
159 avenue Gambetta 75020 Paris