A travers cette tragi-comédie de quartier, Simon Abkarian célèbre ses racines méditerranéennes et rend hommage au théâtre de la Grèce antique. Dans cette fresque contemporaine, les femmes jouent un rôle de premier plan. Elles ne veulent plus subir l’enclos de la tradition et c’est en se heurtant à un patriarcat millénaire qu’elles forcent la porte de leur destin. C’est en affûtant leur langue qu’elles croisent le fer avec les hommes et font trembler l’ordre établi jusque dans ses fondements. Les discussions sont âpres et ardentes, les images fleuries et les sentiments extrêmes. Le printemps est à portée de main. Mais un terrible secret pèse sur le quartier. Qui le mettra à jour ?
« Tout en contrastes, intelligent et drôle, ambitieux et populaire, Le Dernier Jour du jeûne, polar haletant et histoire d’amour palpitante, saga familiale et brûlot politique, est parmi les plus belles réussites de cette saison. (...) Les comédiens s’emparent de cette partition lyrique et éclatante avec un abattage et un talent éblouissants. Voilà du grand et beau théâtre, servi par des acteurs magnifiques et puissamment inspirés. » Catherine Robert, La Terrasse, 17 mars 2014
« Simon Abkarian, (…) est impérial, comme d'habitude, port(e) sur ses personnages un regard à la fois lucide et chaleureux. » Le canard enchaîné
« Du théâtre enchanteur. Partageur et populaire dans toute la grandeur du mot. » Télérama
« Tout en images, en couleurs, en saveurs. Tout en cadences fascinantes, tout en périodes élégiaques. Il a du style, de l’audace. » Le Figaro
« Que la langue et la plume de Simon Abkarian sont belles ! (...) Toute la troupe des comédiens est formidable. » Le Point
« L'ensemble dessine une fresque haute en couleur, où le politique sinue en tous sens dans les affects autour d'Ariane Ascaride, mirifique mère courage, mère Méditerranée au don de double vue. » L'Humanité
« Un torrent théâtral féministe et humaniste qui, en convoquant Eschyle, Pagnol et Shakespeare, emballe le public. » Les Echos
« C'est du grand théâtre, populaire, foisonnant et brillant » Le Parisien
« Un Pagnol moyen-oriental, cet Abkarian. » Elle
« Un diptyque théâtral qui a au moins la force et la vertu de nous redonner du baume au cœur. » France Culture, la matinale
Le Dernier Jour du jeûne est le deuxième volet d’une saga dont la pièce Pénélope ô Pénélope est l’origine. L’action se passe trente ans plus tôt, au même endroit, dans la même famille… Le Dernier Jour du jeûne est une tragi-comédie à l’italienne ou plutôt à la méridionale.
Certes il y a le ciel, la mer, les arbres. Mais ici, l’infernal enfermement consiste en une prison immatérielle : la tradition. Les personnages de cette pièce, les hommes autant que les femmes, sont des «pris au piège». Toutes et tous sont des figures emblématiques du monde méditerranéen tel que je l’ai connu au Liban dans ma jeunesse. Il y a la mère, le père, le fils unique, la soeur cadette puis l’aînée, la tante érudite puis la voisine colporteuse de rumeurs, le boucher, le jeune désoeuvré, l’autre, l’étranger, celui qui ne dit rien, celui qui a peur de parler, de se déclarer. Ils sont voués à coexister dans un affrontement inavoué. Ils ont peur les uns des autres. Les hommes ont peur des femmes, ils jouent le jeu d’un amour tacite qui maintient un semblant de paix au sein de la famille. Et c’est ce faux-semblant que les femmes veulent détruire. C’est de ce joug ancestral, dont elles veulent s’émanciper. Car ce sont elles qui paient le plus lourd tribut de cette aliénation millénaire. Réduites au rôle de procréatrices, elles sont reléguées au second plan de la grande histoire. Leur plaisir est nié, leur aspiration de liberté aussi. Elles n’ont pas le droit à la verticalité. L’envol n’est pas pour elles. Elles sont embourbées dans le temporel, le concret, le matériel. Toutes les tâches que les hommes réprouvent sont dévolues aux femmes. Elles sont faites pour enfanter, si possible des mâles. Dans ce monde méditerranéen, capillaire et testiculaire, avoir une fille est un fardeau à qui il faudra apprendre à obéir et se taire. Donc forcément quand les femmes sont réunies, elles parlent. J’ai voulu faire de la sexualité le centre de ces colloques drôles et improvisés. Et rediscuter le plaisir charnel des femmes. Entre soumission (cliché) et fantasme, il me fallait établir une secrète cartographie d’une pratique joyeuse et équitable de l’Eros féminin. Retrouver par l’écriture la sauvagerie de la nuit originelle. Dans cette pièce c’est la nuit que l’on attend car c’est là où tout se joue, où tout se dénoue. Le soleil, qui est le grand témoin, interdit tout paroxysme. Il me fallait réinventer les ténèbres afin d’y voir clair dans l’inceste et le meurtre. Il fallait que, dans mon histoire, le soleil se fasse prier.
Nous sommes dans la maison de Théos, chef de village, équitable et sévère. Il vit avec sa femme Nouritsa, ses deux filles Zéla et Astrig, toutes deux en âge de se marier. Astrig est amoureuse de Aris, fils désoeuvré de Vava. Zèla, quant à elle, est dans la contemplation. Elle ne se doute pas que le pêcheur Farès est amoureux d’elle. Lui est l’étranger, comment peut-il prétendre à la fille du chef Théos ? Il y a aussi Elias jeune garçon de 13 ans. Il est le fils unique de Théos et Nouritsa. Sandra est la vieille tante, folle et érudite. Beaucoup pensent qu’elle est devenue folle à force d’avoir trop lu. L’histoire se passe aujourd’hui. C’est la fin d’un jeûne destiné aux filles vierges. Si elles le tiennent jusqu’au bout, leurs futurs époux leur apparaîtront en rêve. Malgré le fait que tout le monde a l’air de tout le temps s’engueuler, tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes. Jusqu’au moment où Vava la voisine, arrive avec de terribles nouvelles. Sophia la fille du boucher est enceinte. Sophia a 13 ans. Qui a commis un tel crime ? Qui a violé la plus joyeuse des fillettes du village ? Comment savoir, puisque Sophia se tait depuis deux mois ? Comment la faire parler ? Grâce à une clef et une prière, Nouritsa redonnera la parole à Sophia qui désignera son père comme son violeur. Cet inceste sera puni de mort. Bientôt Théos se met en route, son fils Elias l’accompagne. La nuit va tomber, un homme va mourir.
Simon Abkarian
Les femmes :
Sandra, 70 ans, est une érudite. Elle se dissimule sous le masque de la folie. Elle est physiquement murée dans le savoir. Elle vit dans une montagne de livres dont elle arrache les pages quand elle va aux toilettes. Elle est la coryphée, la porte parole déjantée du peuple des femmes. C’est un clown.
Nouritsa, 50 ans, est la déesse mère. Elle a le don d’interpréter les rêves. Elle est le lien entre le divin et le temporel. Et c’est elle qui aura raison du silence de la fille du boucher, petite fille abusée par son père. C’est elle encore, qui par la sagesse populaire, éduque ses filles à plus d’amour et de patience.
Zéla, 27 ans, la fille aînée est très belle. Elle sait que sa beauté est un obstacle potentiel à un véritable bonheur. Ainsi pour mieux cacher sa frustration charnelle, Zéla se dissimule derrière une parole mystique et hermétique. Elle en est presque agaçante et prétentieuse.
Astrig, 22 ans, sa petite soeur, veut s’émanciper par les études, le travail. Animée par un profond désir de liberté. Elle invoque les dieux de la modernité. Les dieux du savoir, qu’ils soient poètes ou philosophes. Sans jamais le dire, elle a une conception marxiste de l’émancipation féminine. Par les études et le travail, elle pense pouvoir forcer les portes de la tradition.
Vava, 60 ans, dite Madame Bigoudi est la voisine. Naïve et imagée, poétique et grossière, elle est la parfaite incarnation de la parole populaire. C’est elle qui colporte les nouvelles, qu’elles soient vraies ou fausses. L’important, c’est de faire courir le bruit et de garder l’imaginaire en alerte. Ses phrases commencent souvent par « Il paraît que... » Elle parle vite et beaucoup.
Sophia, 13 ans, l’adolescente sacrifiée sur l’autel de la bestialité est la sixième femme, pas encore femme et pourtant pleine d’un fardeau incestueux. Elle est celle qui se tait. Il y a derrière ce silence un mystère qu’il faudra percer, un furoncle qu’il faudra crever. Pour toutes ces autres femmes, une jeune fille dans la fleur de l’âge qui se tait, est inadmissible.
Les hommes :
Théos, 55 ans, est le père, le patriarche, le chef du village. Il est le dépositaire de la loi et de la justice. Il éduque ses filles par le silence. Il fume beaucoup, et fait des réussites à longueur de journée. Il est toujours très bien habillé.
Aris, 30 ans, est le fils unique de Vava. Il est impétueux, fougueux, irréfléchi et surtout désoeuvré. Il est amoureux de Astrig, joue de la batterie pour elle. Il ne peut aligner trois mots sans que le quatrième ne soit obscène. Comme sa mère, il parle vite et beaucoup.
Minas, 55 ans, le boucher est le père de la petite Sophia. Depuis la mort de sa femme qui est morte en couche, il ne sort plus de sa boucherie. C’est un bigot, un m’as-tu-vu de la foi. Malgré les apparences, il vit dans le déni.
Elias, 15 ans, le petit dernier, le fils unique de Nouritsa, il est choyé par ses soeurs et par ses parents. Pourtant son destin va changer quand il faudra punir de mort le boucher incestueux.
Les rôles de Sophia et d’Elias sont joués par la même actrice.
Arrivent les filles Zéla et Astrig, elles sont en nage.
Zéla : Qu’est-ce qui se passe ?
Sandra : Rien ! C’est la rumeur qui s’est ratée.
Astrig : Tu vas voir, à tous les coups elle va me demander de lui faire les cils.
Zéla : Tu devrais lui faire la barbe au passage.
Vava : J’ai entendu Zéla !
Zéla : Quoi ? J’ai dit ce soir à la fête, un barde est de passage.
Vava : Ce n’est pas parce que la vieille main du temps a pris les poils de ma chatte et me les a collés au menton, que je suis devenue sourde. Les tambours de mes oreilles sont aussi tendus que l’hymen d’une pucelle. Alors ne me prends pas pour une idiote.
Nouritsa : Zéla, va me chercher de l’eau de vie et du coton. Astrig viens m’aider à lui tenir le bras. Zéla s’exécute elle revient avec un flacon et du coton. Nouritsa et ses filles soignent la blessure de Madame Bigoudi.
Vava : Vous avez entendu pour Sophia ? La fille du boucher ! ! ! Ça fait deux semaines que la petite ne va plus en classe. En plus de ça elle ne parle plus, ne dit plus rien à personne, elle est aussi muette que la tombe de sa mère. Ce silence cache quelque chose.
Nouritsa : C’est sûrement un chagrin d’amour.
Vava : Une déception amoureuse ? Non. Cette petite est connue pour son entrain et sa joie de vivre. Pour la faire taire il faut s’y prendre à trois fois. Ce n’est pas normal ! A sa naissance elle a mangé une radio, et voilà que sa langue perd ses ailes et se terre dans un silence contre nature. Depuis que les dieux lui ont fiché un rossignol dans la gorge, c’est elle qui mène les choeurs du dernier jour du jeûne et la voilà qui se tait. Non cette histoire n’arrive pas à dormir dans ma tête. Ce n’est pas normal. L’oiseau qui vole ne se laisse pas mourir dans le ciel de sa jeunesse. A cet âge-là, ne se nourrit-on pas à la mamelle de l’insouciance ? Il y a trois jours, je suis passé à la boucherie pour ma commande d’aujourd’hui et je suis tombé sur elle, la pauvrette. Et là, un chacal m’est passé par la tête. Son front était coiffé d’une sombre inquiétude. Ses yeux étaient pleins d’une tristesse toute habillée de noir. Il n’y avait pas d’avenir dans ce regard de vieille et s’il y en avait un, il était en deuil. Ce n’est pas normal quand on a 14 ans.
Nouritsa : Donc ?
Vava : Donc j’ai parlé à son père.
Nouritsa : Mais tout le monde lui a parlé à son père !
Vava : Oui, mais à moi il se confie. Le pauvre homme est accablé il ne sait plus quoi faire. Les larmes n’étaient jamais loin de ses yeux. Entre deux sanglots, il me disait la même phrase : « Je me dévore de l’intérieur et me vomis moi-même. J’aurais dû naître chien, et vivre sous les pierres et les coups de pieds des passants. Mais me voilà cheval mort, bon pour la hache et le crochet. » Astrig, fais-moi les sourcils, après je file me changer. Veuve ou pas, la vie est encore bonne à vivre.
Sandra : Qui va lever les yeux sur toi ? Prends un miroir si tu oses. La main de la vieillesse t’a fripé la pomme et toi tu rêves encore de te faire croquer.
Zéla : Les pommes fripées sont souvent les plus sucrées.
Vava : Merci ma Zéla.
Sandra : Zéla, ta flatterie est le reflet de ce qu’elle n’est pas. Merci ma Sandra.
Vava : Le démon qui a dessiné ton esprit n’a pas signé son oeuvre, pourquoi à ton avis ?
Nouritsa : Parce qu’il a honte pardi !
Sandra : Parce que celui qui a dessiné ton masque il a signé peut être ?
Vava : Et d’abord, de quoi est-ce que tu parles toi ? Tu ne connais les hommes que par les récits. Tant que la queue d’un homme n’a pas frétillé dans l’antre de ton ventre, tu ne peux rien dire. Et je te parle d’une bonne bite en chair et en chair, généreuse, gorgée de vie et de sang, non pas d’un objet contendant que tu t’enfiles d’une main coupable.
Astrig : Pourquoi tu dis coupable ? Le désir de la femme a ses propres mystères, il n’a pas de conscience, ni de morale.
Sandra : Laisse, Madame a fait la faculté des sciences du cul. Donne-moi l’adresse, j’irai m’inscrire.
Nouritsa : Bon, quand vous aurez fini le colloque des ventres libres, on pourra se mettre au travail ? Astrig, sur le toit tu ramasses le linge. Zéla et Sandra vous épluchez les oignons, quant à toi Vava tu rentres, tu te changes et tu reviens avec ton fils. Ne me regarde pas comme un cyclope des cavernes. C’est aujourd’hui ou c’est pas aujourd’hui que vous venez nous parler ?
Vava : Et parler de quoi ?
Nouritsa : De ton cul sur la commode. De venir cueillir la rose de notre jardin !
Astrig : Quoi ?
Nouritsa : Astrig ! En quelle langue je te le dis ? Va ramasser le linge !
Astrig sort furieuse. Zéla va chercher les oignons.
Nouritsa : Moi je vais chez le boucher chercher la viande. Elle crie vers la chambre de son mari. Théos, je vais chez le boucher, ton café est prêt !
Vava : Oh putasse avaleuse de verge ! Le boucher, j’ai oublié la commande. Je peux téléphoner ?
Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu un langage aussi vrai que fort. Grâce au confinement, une fois n'est pas coutume, j'ai pu "aller au théâtre" à Paris, sans bouger de chez moi. Ça tombe bien, j'habite en Italie, en Toscane... Maintenant, j"aimerais beaucoup revoir cette pièce, et à défaut, la lire! J'adore le théâtre grec antique, j'adore la Méditerranée, là, je suis servie. Merci à son auteur et à ses acteurs pour ce moment de vie pleine et riche, comme une pastèque... qui explose à la fin!
Quelle joie, quel partage, quelle soirée ! Merci pour ce moment...
Un grand moment de théâtre !!!
Une pièce intelligente, drôle et jouissive !
Pour 17 Notes
Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu un langage aussi vrai que fort. Grâce au confinement, une fois n'est pas coutume, j'ai pu "aller au théâtre" à Paris, sans bouger de chez moi. Ça tombe bien, j'habite en Italie, en Toscane... Maintenant, j"aimerais beaucoup revoir cette pièce, et à défaut, la lire! J'adore le théâtre grec antique, j'adore la Méditerranée, là, je suis servie. Merci à son auteur et à ses acteurs pour ce moment de vie pleine et riche, comme une pastèque... qui explose à la fin!
Quelle joie, quel partage, quelle soirée ! Merci pour ce moment...
Un grand moment de théâtre !!!
Une pièce intelligente, drôle et jouissive !
s'il y a une pièce à ne pas louper, c'est celle la. Vous pleurerez de joie et d'émotion..... Amitiés à tous JPD et BD - Mont de Marsan
drôle excellent, émouvant, pour tous les âges des ados aux adultes. Meme la scène sur la pédophilie que j'aurais personnellement plus suggérée que montrée est tellement bien mise en scène qu'elle est compréhensible dans sa violence : elle interpelle
Des acteurs tous plus géniaux les uns que les autres
De la tendresse, de la magie, de la poésie, de la drôlerie, un pur plaisir !
C'est drôle, émouvant, intelligent. Les acteurs sont supers. Une soirée inoubliable !
Formidable Abkharian retrouve la verve de Mnouchkine.
Très belle mise en scène, et super acteurs Bravo
Spectacle exceptionnel Pieçe drôle émouvante aussi et des acteurs formidables Merci à monsieur Simon Abkarian et à toute la troupe qui nous ont fait passer une soirée magnifique
C’est le theatre qui nous fait nous régaler !!! Intelligent, émouvant et poétique Allez y !
Que demander de plus à un spectacle !
Des acteurs formidables, une mise en scène astucieuse, un texte fort, une musique merveilleuse, une ambiance méditerranéenne proche de Kusturica. À voir absolument !
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.