Spectacle en langue coréenne surtitré en français.
En 1669, un ambassadeur de l’Empire Ottoman est reçu en grande pompe à Versailles par le roi Louis XIV. L’histoire dit que cet ambassadeur s’avérait être un jardinier. Pour laver cette injure, Louis XIV, roi Soleil, commanda à Molière pour le livret et à Lully pour la musique un divertissement pour ridiculiser les Turcs. En 1670 eut lieu la première représentation du Bourgeois gentilhomme et la comédie-ballet obtint un beau succès.
Dans Le Bourgeois gentilhomme, il est question de l’Autre et aussi de l’Avenir. Le bourgeois, comme le jardinier turc, est ridicule aux yeux du roi mais, un siècle plus tard, le bourgeois sera l’artisan de la révolution française. Les oeuvres de Molière ne sont pas innocentes et, sous la comédie, on peut lire beaucoup au regard de l’histoire. Le Bourgeois gentilhomme, c’est aussi l’histoire d’un homme jeune encore, marié, riche et qui, par amour pour une autre femme que la sienne, va découvrir un monde qu’il ne connaissait pas - celui de l’art, de la musique, de la danse, de la poésie, du langage, du costume, du maniement des armes et de la philosophie pour rire.
Monsieur Jourdain est un homme sans culture qui a les moyens, par amour, de construire un monde dans lequel il s’absorbe. La cérémonie turque est la tornade illusoire qui l’emportera. « Et ma femme, je la donne à qui la voudra » sera sa dernière réplique.
Quand je suis arrivé à Séoul, invité par le Théâtre National de Corée, j’étais dans l’émerveillement de découvrir la musique, la danse et le chant d’une culture très ancienne et vive que je ne connaissais pas. Populaire souvent, quelquefois aristocratique. Il faut entendre la musique de Lully jouée sur des instruments anciens coréens. Au cours de ce séjour, je me souviens avoir pris le métro - la mélodie qui signifiaitla fermeture des portes étaitcelle de l’ouverture de la cérémonie turque du Bourgeois gentilhomme.
Un hasard, pas si sûr. Un signe, probablement. La courtoisie voulait que ce travail réalisé en Corée du Sud revienne en France.
Éric Vigner
Les comédiens du Théâtre National de Corée : Lee Sang-Jik (Monsieur Jourdain), Cho Eun-Kyung (Madame Jourdain), Kim Jong-Gu (Dorante, Maître de musique), Lee Yung-Ho (Covielle, Maître de philosophie), Kwak Myung-Hwa (Dorimène), Seo Sang-Won (Mufti, Maître d’armes), Kye Mi-Kyung (Nicole), Roh Seok-Chae (Maître tailleur), Han Youn-Choon (Cléonte, Maître à danser), Lee Eun-Hee (Lucille), Lee Won-Jae (un garçon tailleur)
Les chanteurs de l’Opéra National de Corée : Ko Hye-Young (soprano), Kim Jun-Hongv (ténor), Han Sang-Sik (baryton)
Les musiciens de l’Orchestre National de Corée : YeoMi-Sun, Park Choun-Ji, Lee Sang-Jun, Lee Suk-Jo, Kim Jong-Uk, Kim Young Mi, Lim Hyun, Kweon Eui-Eui Sung, Song He-Sun
Les danseurs-percussionnistes du Ballet National de Corée : Yun Sung-Cheol, Park Ki-Hwan, Park Young-Ae, Jeong So-Young, Jung Gil-Man
Adaptation et mise en scène d'Éric Vigner
Dramaturgie / traduction Choe Jun-Ho
5, rue Favart 75002 Paris
Entrée du Public Place Boiëldieu