Argan, le malade imaginaire, s’apprête non seulement à contraindre sa fille à épouser contre son gré un médecin, mais également à spolier ses propres enfants de leur héritage légitime au profit de sa seconde femme, Béline… Le Malade imaginaire, dernière pièce de Molière, dénonce l’imposture de la médecine par la présence d’un personnage principal paradoxal (un malade en bonne santé) qui tyrannise les siens en s’enfermant dans son obsession.
Écrivant dans l’urgence, Molière pille allègrement ses propres pièces : on trouve du Scapin, du Tartuffe, du Médecin volant… La pièce est imparfaite, libre, ouverte, comme un brouillon. Cette dramaturgie composée de scènes de farce et de débats d’idées, d’intermèdes chantés et dansés, confère au texte, par la virtuosité de l’écriture, une joyeuse puissance de vie.
Par la Compagnie Vol Plané.
« Notre fil rouge est l’urgence. Nous essayons de déjouer la convention, de lire le texte dans ses couches les plus profondes pour lui rendre sa subversion et nouer avec le spectateur d’aujourd’hui une relation aussi proche que possible. Quatre acteurs, pas de décor (un dispositif), pas de costumes (des habits réversibles à message), pas d’effets lumières…
Des changements brusques, des tournures rapides, des passages sans transition, de la violence au rire franc, de la farce au tragique ; la rapidité est primordiale pour adresser cette parole à l’homme d’aujourd’hui, déjouer la peur, défier la mort et transmettre comme Molière une pulsion de vie. »
Pierre Laneyrie et Alexis Moati
« Le projet est né d’une proposition du Théâtre de la Calade de travailler sur un texte classique du répertoire, « un » Molière. Nous avions entendu parler du projet d’Arpad Schilling en Hongrie de monter Hamlet avec trois acteurs jouant toutes les figures et pouvant se déplacer partout. Il voulait renouer avec l’homme d’aujourd’hui, adresser cette parole aux jeunes gens. Nous nous sommes inspirés de ce projet. Avec nos exigences : impliquer le spectateur au cœur du dispositif ; chercher à jouer en permanence en interaction avec le public pour qu’il construise le spectacle avec nous.
Pour le choix de la pièce, je souhaitais une langue physique et musicale, Le Malade est pour moi une des pièce les plus riches de Molière. La thématique de la peur, de la mort et de l’enfer familial m’intéressait. La farce du début affleure tout le temps, on est sur le lieu même de la transformation, de la farce la plus scatologique à la comédie bourgeoise (qui elle-même se situe entre la farce et la tragédie).
J’avais envie de nous imposer des contraintes fortes (4 acteurs, pas de décor, pas de costumes, un plein feux) ce refus des artifices habituels devant nous centrer sur la langue et l’acteur. Ce projet est pour nous un petit laboratoire du travail sur le jeu de l’acteur et du rapport au public. En fait nous reprenons l’idée de Vitez de l’ " atelier de farce et de tragédie " . »
Alexis Moati
« Un bel hommage, drôle et intelligent. Ce « Malade 2.0 » est un véritable régal de spectacle, qui mérite plus que jamais son qualificatif de « vivant ». Avec un héros qui se croit toujours aux portes de la mort, c'est une véritable prouesse. » Denis Bonneville, La Marseillaise
« La dernière pièce de Molière trouve une nouvelle jeunesse, une force comique et une acuité inédite. Le propos est totalement intelligible et parfaitement jubilatoire. » Jacques Corot, La Provence
« Un spectacle diaboliquement intelligent et aux risques pleinement assumés... Jubilatoire ! » Danièle Carraz, La Provence
« Auteur, metteur en scène, acteur, spectateur, chacun s'expose au regard de l'autre dans cette combinaison subtile qui est l'essence même du théâtre : un art vivant qui s'adresse à l'homme de son temps. Un joyeux régal. » Aurore Busser, Nice matin
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