L’action se déroule à la campagne, à l'époque même de Molière. Elle est basée sur un système de retournement de situation. Une femme battue par son mari va le faire battre à son tour pour se venger, en mêlant la médecine à son stratagème…
Certes, Molière ne montre sur la scène qu'un faux médecin, Sganarelle : le spectateur n'a donc pas en face de lui un portrait réaliste, mais un reflet grotesque, dans le monde de la farce. Cependant, derrière les traits délibérément grossis - telle est la loi du comique au théâtre - il est aisé de reconnaître une série de critiques qui visent la médecine du XVIIe siècle... et sans doute les charlatans de toutes les époques.
L'intrigue imaginée par l'auteur met en présence des personnages qui n'auraient pas dû se rencontrer et les placent dans une situation particulièrement ridicule.
Des jeux de mots, des plaisanteries, un langage déformé ou inventé suscitent le rire. L'auteur se moque d'un trait de caractère (la jalousie, l'avarice) ou d'une profession (les médecins).
Les didascalies de l'auteur et les inventions du metteur en scène imposent aux acteurs des mouvements comiques. Le lecteur ne peut que les imaginer, alors que le spectateur a la chance de les voir.
La pièce est écrite en 1666. Molière fait alors face au parti des dévots qui a fait interdire Le Tartuffe en 1664, retirer Dom Juan en 1665 et qui a contribué à l'échec du Misanthrope en 1666.
Molière est malade, touché par les premières atteintes de la tuberculose. Il se sépare d'Armande Béjart. Cette période est également assombrie par sa brouille avec Racine. Paradoxalement, c'est au milieu de tous ces ennuis, et dans la dernière période de sa vie, que Molière donne une farce, qui semble renouer avec la verve de ses débuts : il s'agit du Médecin malgré lui.
Grand homme de théâtre et responsable de troupe, il écrit cette comédie-farce pour renflouer les caisses de sa compagnie et renouer avec le succès. Beaucoup de grandes figures comme Voltaire ou Rousseau lui ont reproché d'avoir écrit une pièce légère après un chef d'œuvre comme Le Misanthrope. Évidemment toutes ces personnalités ne connaissaient pas la dure loi du théâtre et son caractère éphémère : les deux premières questions d'un « bon » directeur de théâtre à ses collaborateurs étant : « quel est le montant de la recette d'hier ? », « combien de spectateurs avons-nous aujourd'hui ? »
Certes Molière était généreusement subventionné par Louis XIV, néanmoins les recettes restaient essentielles, comme encore aujourd'hui, à la survie d'un théâtre.
Dans ma longue vie de metteur en scène, c'est la première fois que j’aborde Molière, et pour cette Première, mon choix s'est porté sur « Le Médecin », pièce drôle et efficace, d'accès sans doute plus immédiat que les grands textes de Jean-Baptiste Poquelin.
On y retrouve toutefois les thèmes chers à l'auteur : relation du couple, patriarcat, domination du père, avarice et autres intérêts économiques sur le mode burlesque des jeux de déguisements et bastonnades en chaîne.
Andonis Vouyoucas
Quand les spectateurs entrent dans la salle, c'est un espace nu qu'ils découvrent... Les comédiens vont emprunter la même voie qu'eux pour entrer en scène et porteront les malles en osier qui contiennent costumes et accessoires qu'ils vont installer sur le plateau mettant en place leur aire de jeu.
Fidèle à la tradition de la troupe de Molière lors de ses tournées, les comédiens sont tous présents sur le plateau. Martine s'active à son ménage, Sganarelle la querelle, c'est ainsi qu'est improvisée la première scène au cours de laquelle les autres comédiens revêtent leur costume, jouent aux cartes ou lisent.
Ainsi, tout au long du spectacle, ils s'habilleront à vue tout en assurant leur rôle. Le grotesque des situations fera parfois rire aux éclats, mais aussi sourire, car derrière le rire de Molière est toujours présente l'observation terriblement lucide de la réalité : patriarcat violent, révolte non moins virulente des enfants telle que nous la côtoyons encore aujourd'hui, la jeunesse et ses amours, soumission des humbles mais rapports de haine profonde entre le maître et ses domestiques...
En résumé, un regard aigu et lucide sur notre humanité, regard qui échappe au temps.
Le choix de la musique sera contemporaine, disons même plutôt rock.
C’est justement cette légèreté et une simplicité de bon aloi de théâtre de tréteaux qui font le charme de la réalisation d’Andonis Vouyoucas. (…) Ce Médecin-là devrait être prescrit par la médecine et remboursé par la Sécurité Sociale. La revue marseillaise du théâtre, Benito Pelegrin
Très rythmée bien que courte (à peine plus d’une heure), la pièce doit beaucoup à son interprète principal, Hervé Lavigne, parfait dans un Sganarelle plus bouffon que jamais. (…) Une prestation de haut vol. La Marseillaise, Cédric Coppola
C’est là le génie de Molière qu’il aborde ici des sujets aussi graves et demeurés aussi actuels que la condition féminine, l’érotisme, le pouvoir et, plus généralement, l’argent. (…) Un rythme fou, fou, fou, comme chez Almodovar. « Ma semaine des quatre jeudis » La Marseillaise, Jean Boissieu
Quoi de neuf chez Andonis Vouyoucas ? Molière évidemment ! 40 ans après son arrivée à Marseille, le patron du Gyptis ose s’attaquer à Molière. Il y puise une nouvelle vigueur. La Provence, Jacques Corot
Hervé Lavigne (…) avec ses mimiques et son jeu alerte est parfait dans son rôle de charlatan et de trompeur trompé. Vouyoucas a monté son Molière dans l’esprit de la farce. (…) Le rythme est enjoué, les comédiens se font plaisir (excellent Philippe Noesen en Géronte), et le spectateur aussi. Marseille l’Hebdo, Marie-Eve Barbier
Vouyoucas s’en sort bien. Le parti pris d’être fidèle à la lettre et à l’esprit de cette farce mordante donne une réelle légitimité au spectacle (...) le grotesque est pleinement assumé - voire communicatif. Ventilo, Lionel Vicari
En abordant Molière pour la première fois de sa longue carrière - et peut-être justement parce que c’est la première fois - Andonis Vouyoucas, le metteur en scène réussit un coup de maître. Radio dialogue, Jacques Bonnadier
Avec deux panières et quelques accessoires, et une bande renouvelée de jeunes comédiens pleins d’énergie et de talent, [Andonis Vouyoucas] fabrique un spectacle simple et limpide. César, Agnès Freschel
c une piece de théâtre que je trouve drole siypatique et genial cetait un avis de piece de théâtre fait par brendouille 11 et demis
c une piece de théâtre que je trouve drole siypatique et genial cetait un avis de piece de théâtre fait par brendouille 11 et demis
136, rue Loubon 13003 Marseille