Le Misanthrope

• Un misanthrope de notre temps

Alceste rêve d’un autre monde fait de transparence et de vertu. Chevalier solitaire, amoureux trahi, il tempête, s’indigne et ne nous laisse pas en repos. Face à lui, une femme libre de ses désirs et de ses amours : Célimène. Autour de lui, des amis et toute une humanité dont il se veut le juge ou le procureur.

En laissant les salons, les perruques, les robes à crinoline à leur siècle, ce Misanthrope met en valeur la langue de Molière qui traverse des corps d’aujourd’hui. Et étonnement, cette langue nous touche encore. Ce groupe au sein duquel ferraille en permanence Alceste, ce pourrait être les amis avec lesquels on redéfinit sans cesse les contours du monde. Et si Alceste est celui qui n’aime pas l’humanité, c’est grâce à elle qu’il éprouve ses limites, c’est en son sein qu’il est homme...

"Il y a toute une imagerie du Misanthrope : la Cour, les salons, les perruques, les rubans verts, les robes à crinoline, les petites photos du classique Larousse… Vouloir sortir du folklore, ce n’est pas seulement sacrifier à une pulsion moderniste. Il s’agit simplement d’inventer un usage de la pièce, un usage pour aujourd’hui.

Pas de perruques, donc, pas de reconstitution historique. Il s’agit d’abord de montrer les convulsions qui agitent un groupe d’amis, en lorgnant plutôt du côté de Cassavetes ou de Despleschin. Il s’agit de montrer comment la langue de Molière reste audible, dès lors qu’elle traverse des corps d’aujourd’hui."

Par le Théâtre de la Tentative.

• La presse

« Benoît Lambert est bien un jeune homme de son temps qui parle le langage de son temps. De ce point de vue, sa très attentive lecture de la pièce de Molière est on ne peut plus éclairante…juste et forte. Rien d’outré dans ce travail, même si les acteurs sont en costumes d’aujourd’hui, même si l’action se déroule dans un salon de notre temps ou des années soixante. (…) La pièce est mise à nue, dévoilée, découpée au scalpel. Surgit alors une œuvre d’une violence inouïe qui correspond en tout point à la violence de la société dans laquelle nous continuons à vivre ou à survivre. C’est bien aussi de notre temps dont parle superbement ce Misanthrope. » Jean-Pierre Han, L’Humanité